Rendue publique, hier lundi 23 décembre 2019, la Déclaration de Tunis pour la paix en Libye en a intrigué plus d’un. La Tunisie étant connue pour sa politique de neutralité positive en matière de diplomatie, certains observateurs ont fait part de leurs réserves.

C’est le cas de l’ancien ambassadeur de Tunisie au Liban, Samir Abdallah qui a relevé, ce mardi 24 décembre, que le point mentionné dans la Déclaration, appelant à « appuyer la légitimité actuelle par celle du peuple », n’est autre qu’une façon directe de soutenir le gouvernement de Sarraj. « Par conséquent cela voudrait dire que la Tunisie prendrait position en faveur d’un camp au détriment d’un autre dans le conflit libyen », affirme l’ancien diplomate.

Se basant sur l’emploi de cette formule, Samir Abdallah explique que la Déclaration de Tunis est mort-née et torpille de ce fait toute future proposition tunisienne dans la résolution de la crise libyenne.

L’ancien ambassadeur a ainsi appelé le chef de l’Etat Kais Saïed à ne pas tomber dans « un piège qui amènera la Tunisie à être une partie prenante de la crise », poursuivant : « Nous avons suffisament de crises internes ! La solution est de revenir à la diplomatie basée sur la neutralité positive. Notre sécurité dépend de celle de la Libye et il n’y a pas lieu de

La Déclaration de Tunis pour la paix en Libye avait été publiée, hier,  à l’issue d’une réunion au palais de Carthage, entre le président de la République, Kaïs Saïed et les chefs de tribus libyennes réunies dans un conseil supérieur. Le chef de l’Etat avait reçu le 10 décembre le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale libyen, Fayez El Sarraj.

I.L.