Dans un statut publié sur sa page officielle Facebook, le député de Machroû Tounès, Sahbi Ben Fredj, adresse des critiques acerbes aux tractations pour l’élaboration de l’Accord de Carthage.

« L’Accord de Carthage, les discussions de Carthage, la philosophie de Carthage et toute action en relation avec Carthage peuvent être résumés en deux lignes : comment le chef de l’Etat obéit à la volonté de son fils pour démettre le chef du gouvernement… Point à la ligne ».

« C’est lors d’une action similaire que si El Béji avait limogé Habib Essid pour satisfaire les desiderata de « si Hafedh » tout en ignorant la majorité des partis et des organisations », relève Sahbi Ben Fredj. Et d’ajouter qu’« on est en train de suivre la même approche pour limoger Youssef Chahed, toujours pour satisfaire le bon vouloir de « si Hafedh ».

C’est dire qu’il n’y a ni évaluation objective, ni consensus, ni prise en considération des données financières et économiques et ni notion d’union, selon le député, puisque le tout réside dans le contour des mécanismes constitutionnels en cas de refus du chef du gouvernement de démissionner. « On avait passé les mois de juin, juillet et août 2016 à multiplier les manœuvres pour pousser l’ancien chef du gouvernement à partir. Et maintenant on passe notre temps, durant les mois d’avril et mai, et peut-être encore juin, à manœuvrer pour pousser Youssef Chahed à en faire de même », s’est indigné Sahbi Ben Fredj.

L’élu, dépité, s’est ainsi posé des questions : « Qui assumera la responsabilité de l’échec des gouvernements successifs, des ministres et des choix ? Où est le peuple dans tout cela ? Où sont les institutions de l’Etat ? Où sont les députés ? Où est l’opinion publique ? A-t-on fait la révolution et fait supporter au peuple le prix de sept ans de transition démocratique pour qu’enfin, on traite le peuple, ses institutions et ses représentants comme étant un ensemble de mineurs ? Et en fin de compte, on se plaint de l’indifférence du peuple face aux élections et on met en garde contre l’éventuelle victoire du projet opposé au projet national … ».

S.H