La rentrée s’annonce mouvementée. Remaniement ministériel, élections municipales et rentrée parlementaire, le tout saupoudré de déclarations politiques et de positions toujours aussi farfelues. Aussi farfelues que celles d’un ancien ministre qui remet en cause le principe de gratuité de l’enseignement public à l’heure où l’éducation reste le seul pilier d’un pays faisant face à la crise, à l’endoctrinement et au chômage. Brillant !
Le remaniement ministériel, attendu depuis des mois, est annoncé pour la semaine, mais gardera encore l’opinion publique en haleine puisqu’aucune date officielle n’est avancée. Pourquoi déroger à la règle ? Les élections municipales, préparées d’arrache-pied et prévues dans 3 mois, ne sont pas à l’abri d’un nouveau report. Un report qu’on présente aujourd’hui comme LA solution pour éviter de se retrouver avec un scrutin que les perdants pourraient remettre en cause.
« Nous sommes prêts, c’est le gouvernement qui ne l’est pas » ont déclaré aujourd’hui 8 partis politiques influents de la scène nationale en appelant au report des élections municipales. En effet, alors que leur date est fixée pour le 17 décembre et que le pays les attend désespérément, rien n’est vraiment prêt pour leur tenue. L’instance des élections reste, aujourd’hui encore, sans président et amputée de deux de ses membres, le code des collectivités locales n’est pas encore prêt, très peu de Tunisiens se sont enregistrés sur les listes électorales et la date de leur tenue coïncidera avec le vote de la loi de Finances 2018. Si toutefois son vote n’est pas retardé… « Ce sera au gouvernement de fixer une nouvelle date ». Un (grand) chantier parmi tant d’autres auquel devra faire face l’équipe Chahed.
Le gouvernement de Youssef Chahed est à la porte d’un important remaniement ministériel. Le plus décisif depuis sa formation il y a de cela un an. Plusieurs postes vacants sont à combler et il ne s’agit pas de portefeuilles mineurs. D’autres ministres en place sont à remplacer et leur accomplissement n’est pas des plus brillants. Finances, Education, Coopération internationale… les départements qui fonctionnent sans capitaine ne sont pas des moindres.
Au-delà de la tâche, déjà périlleuse, de dénicher les compétences qu’il faut en cette période de crise et de les convaincre de rejoindre le navire en temps de guerre, la lourde mission d’obtenir l’aval de ses partenaires politiques. Ils sont nombreux et ils ne sont certes pas commodes. Partis politiques membres du pacte de Carthage, centrales syndicale et patronale et, bien sûr, présidence de la République.
Un gouvernement d’union nationale devra jongler entre des considérations de consensus, de compétences, d’intégrité et prendre en compte les différents calculs politiques qui se posent à lui. Le tout sans risquer de se brûler les ailes.
Les noms qui ne font pas consensus, dont les compétences ne sont pas avérées, qui sont entourés de soupçons de malversations et qui ne font pas l’unanimité des différentes parties prenantes (entendez par là, les deux premiers partis au pouvoir) devront être écartés. Autant dire tout le monde.
Est-ce que les compétences des ministres déjà en place sont toutes avérées ? Bien sûr que non. Est-ce que les soupçons de malversations fabriqués de toutes pièces par des adversaires politiques remettent forcément en cause l’intégrité d’un ministrable ? Evidemment que non également.
Le consensus politique a permis à des noms comme Sihem Badi, Rafik Abdessalem, Abdelwahab Maâtar et d’autres d’occuper des postes de ministres en pleine période de transition politique. Ses aberrations ne sont donc plus à démontrer, l’idée maîtresse étant juste de « faire, au mieux, plaisir à tout le monde ».
Tous espèrent que Youssef Chahed « prendra en considération leurs remarques », même s’il s’agit parfois plus de mises en garde et d’ultimatums que de véritables recommandations émises « pour le bien de la nation ».
Qui aimerait être à la place de Youssef Chahed ? Plein de gens, même si très peu d’entre eux seraient capables de faire face à la lourdeur de la tâche qui l’attend. « Youssef Chahed est encore jeune pour 2019 » avait déclaré celui qui se vantait de rester assis 13 heures sur une chaise. « Youssef Chahed ne devrait pas se présenter à la présidentielle de 2019 », avait tancé celui qui prépare son grand come-back et sa future élection à un poste plus que convoité.
La popularité de Youssef Chahed fait pâlir d’envie ceux qui en manquent cruellement aujourd’hui, même si sa position aujourd’hui est certes tout sauf enviable.
Le remaniement ministériel est prévu pour demain matin « si tout se passe normalement », annonce le puissant syndicat. Mais en Tunisie, aucun remaniement ni formation gouvernementale ne se sont passés « normalement ». Le temps de prendre en considération les « recommandations », les avis, les égos et les calculs de chaque partie, un report n’est jamais pas bien loin…
Commentaires (9)
Commenterl'embarras du choix
La seconde est à abolir !!!
Ecrit par A4 - Tunis, le 29 Avril 2017
La première a vécu, a fait ce qu'elle pouvait
En partant de nulle part, en partant de zéro
Elle a été écrite dans un style pas mauvais
Par des battants, des guides et de vrais héros
La première a vécu, ça et là trimbalée
A coup de grossières retouches et de mises au pas
A coup de nouveaux décrets très mal ficelés
Fêtés à grandes pompes, à coups de tabla
La première a vécu avant de suffoquer
Avant de rendre l'âme, rejetée, piétinée
Elle a dû renoncer, tout lâcher, abdiquer
Ne supportant plus d'être à ce point malmenée
Puis vint la seconde ... de naissance déformée
Rédigée à la hâte par des handicapés
Aux neurones inexistants ou ... bien abîmés
Aux petites cervelles vides ou ... sous-équipées
Persistons ainsi avec ces textes archi-nuls
Ecrits par des bornés à la vue étroite
Ecrits par des gugusses aux idées ridicules
Qui vont nous découvrir que notre terre est plate
Moi, je la voyais belle, roulant comme un bolide ...
Me voilà dans un tacot sans volant ni frein
Me voilà emporté par des idées stupides
Où hélas personne ne peut décider de rien
Laissons la rouler, la descente est glissante
Elle finira pour sûr, sans illusion ni frime
A la fin de sa folle course harassante
Immobilisée et raide au fond de l'abîme
Il est temps de jeter cette seconde version
Version bancale qui ne tiendra jamais la route
Pour malfaçon et défaut de fabrication
Pour débilité menant à la banqueroute
Vivement la troisième, rédigée par des "chefs"
Loin de tous ces incompétents de populistes
Une constitution n'est pas une simple greffe
C'est une affaire de chevronnés et spécialistes !
???
LA refonte de la constitution est une urgence
Le régime parlementaire cause de tous nos malheurs
Éloignez nahdha et le problème est résolu.
X ou Y ?
Il faut d'abord abolir cette constitution débile pour commencer à effacer les années désastreuses de la troïka !
Sinon, nous allons continuer à tenter de faire marcher un diesel en lui injectant de l'eau minérale dans son réservoir !!!
la réponse vous saute aux yeux
G&G
rcdiste et fier