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Chroniques
Qui aimerait être à la place de Youssef Chahed ?
05/09/2017 | 15:59
4 min

La rentrée s’annonce mouvementée. Remaniement ministériel, élections municipales et rentrée parlementaire, le tout saupoudré de déclarations politiques et de positions toujours aussi farfelues. Aussi farfelues que celles d’un ancien ministre qui remet en cause le principe de gratuité de l’enseignement public à l’heure où l’éducation reste le seul pilier d’un pays faisant face à la crise, à l’endoctrinement et au chômage. Brillant !

 

Le remaniement ministériel, attendu depuis des mois, est annoncé pour la semaine, mais gardera encore l’opinion publique en haleine puisqu’aucune date officielle n’est avancée. Pourquoi déroger à la règle ? Les élections municipales, préparées d’arrache-pied et prévues dans 3 mois, ne sont pas à l’abri d’un nouveau report. Un report qu’on présente aujourd’hui comme LA solution pour éviter de se retrouver avec un scrutin que les perdants pourraient remettre en cause.

 

« Nous sommes prêts, c’est le gouvernement qui ne l’est pas » ont déclaré aujourd’hui 8 partis politiques influents de la scène nationale en appelant au report des élections municipales. En effet, alors que leur date est fixée pour le 17 décembre et que le pays les attend désespérément, rien n’est vraiment prêt pour leur tenue. L’instance des élections reste, aujourd’hui encore, sans président et amputée de deux de ses membres, le code des collectivités locales n’est pas encore prêt, très peu de Tunisiens se sont enregistrés sur les listes électorales et la date de leur tenue coïncidera avec le vote de la loi de Finances 2018. Si toutefois son vote n’est pas retardé… « Ce sera au gouvernement de fixer une nouvelle date ». Un (grand) chantier parmi tant d’autres auquel devra faire face l’équipe Chahed.

Le gouvernement de Youssef Chahed est à la porte d’un important remaniement ministériel. Le plus décisif depuis sa formation il y a de cela un an. Plusieurs postes vacants sont à combler et il ne s’agit pas de portefeuilles mineurs. D’autres ministres en place sont à remplacer et leur accomplissement n’est pas des plus brillants. Finances, Education, Coopération internationale… les départements qui fonctionnent sans capitaine ne sont pas des moindres.

 

Au-delà de la tâche, déjà périlleuse, de dénicher les compétences qu’il faut en cette période de crise et de les convaincre de rejoindre le navire en temps de guerre, la lourde mission d’obtenir l’aval de ses partenaires politiques. Ils sont nombreux et ils ne sont certes pas commodes. Partis politiques membres du pacte de Carthage, centrales syndicale et patronale et, bien sûr, présidence de la République.

Un gouvernement d’union nationale devra jongler entre des considérations de consensus, de compétences, d’intégrité et prendre en compte les différents calculs politiques qui se posent à lui. Le tout sans risquer de se brûler les ailes.

Les noms qui ne font pas consensus, dont les compétences ne sont pas avérées, qui sont entourés de soupçons de malversations et qui ne font pas l’unanimité des différentes parties prenantes (entendez par là, les deux premiers partis au pouvoir) devront être écartés. Autant dire tout le monde.

Est-ce que les compétences des ministres déjà en place sont toutes avérées ? Bien sûr que non. Est-ce que les soupçons de malversations fabriqués de toutes pièces par des adversaires politiques remettent forcément en cause l’intégrité d’un ministrable ? Evidemment que non également.

Le consensus politique a permis à des noms comme Sihem Badi, Rafik Abdessalem, Abdelwahab Maâtar et d’autres d’occuper des postes de ministres en pleine période de transition politique. Ses aberrations ne sont donc plus à démontrer, l’idée maîtresse étant juste de « faire, au mieux, plaisir à tout le monde ».

Tous espèrent que Youssef Chahed « prendra en considération leurs remarques », même s’il s’agit parfois plus de mises en garde et d’ultimatums que de véritables recommandations émises « pour le bien de la nation ».

 

Qui aimerait être à la place de Youssef Chahed ? Plein de gens, même si très peu d’entre eux seraient capables de faire face à la lourdeur de la tâche qui l’attend. « Youssef Chahed est encore jeune pour 2019 » avait déclaré celui qui se vantait de rester assis 13 heures sur une chaise. « Youssef Chahed ne devrait pas se présenter à la présidentielle de 2019 », avait tancé celui qui prépare son grand come-back et sa future élection à un poste plus que convoité.

La popularité de Youssef Chahed fait pâlir d’envie ceux qui en manquent cruellement aujourd’hui, même si sa position aujourd’hui est certes tout sauf enviable.

 

Le remaniement ministériel est prévu pour demain matin « si tout se passe normalement », annonce le puissant syndicat. Mais en Tunisie, aucun remaniement ni formation gouvernementale ne se sont passés « normalement ». Le temps de prendre en considération les « recommandations », les avis, les égos et les calculs de chaque partie, un report n’est jamais pas bien loin…

 

05/09/2017 | 15:59
4 min
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Commentaires (9)

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Sadok Chikhaoui
| 06-09-2017 15:21
Beaucoup de monde aimerait être à la place de Chahed, jeune homme brillantissime et classe, mais personne mais sans doute n'aimerait personne à la place de Sami Wafi, qui est à terre, et qui le restera, je l'espère. Ce plouc, pourceau qui est ce que la Tunisie peut engendrer de plus médiocre

A4
| 06-09-2017 14:22
LA TROISIEME
Ecrit par A4 - Tunis, le 29 Avril 2017

La première a vécu, a fait ce qu'elle pouvait
En partant de nulle part, en partant de zéro
Elle a été écrite dans un style pas mauvais
Par des battants, des guides et de vrais héros

La première a vécu, ça et là trimbalée
A coup de grossières retouches et de mises au pas
A coup de nouveaux décrets très mal ficelés
Fêtés à grandes pompes, à coups de tabla

La première a vécu avant de suffoquer
Avant de rendre l'âme, rejetée, piétinée
Elle a dû renoncer, tout lâcher, abdiquer
Ne supportant plus d'être à ce point malmenée

Puis vint la seconde ... de naissance déformée
Rédigée à la hâte par des handicapés
Aux neurones inexistants ou ... bien abîmés
Aux petites cervelles vides ou ... sous-équipées

Persistons ainsi avec ces textes archi-nuls
Ecrits par des bornés à la vue étroite
Ecrits par des gugusses aux idées ridicules
Qui vont nous découvrir que notre terre est plate

Moi, je la voyais belle, roulant comme un bolide ...
Me voilà dans un tacot sans volant ni frein
Me voilà emporté par des idées stupides
Où hélas personne ne peut décider de rien

Laissons la rouler, la descente est glissante
Elle finira pour sûr, sans illusion ni frime
A la fin de sa folle course harassante
Immobilisée et raide au fond de l'abîme

Il est temps de jeter cette seconde version
Version bancale qui ne tiendra jamais la route
Pour malfaçon et défaut de fabrication
Pour débilité menant à la banqueroute

Vivement la troisième, rédigée par des "chefs"
Loin de tous ces incompétents de populistes
Une constitution n'est pas une simple greffe
C'est une affaire de chevronnés et spécialistes !

kissimmee
| 06-09-2017 07:47
personne

le déçu
| 06-09-2017 07:19
le régime bâtard institué par laconstitution et la loi électorale en vigueur doivent être refondues en urgence pour mettre à la place un régime présidentiel et un scrutin majoritaire uninominal à deux tours pour toutes les élections;.BCE DEVRAIT TRéS RAPIDEMENT convoquer les électeurs pour un référendum sur ces sujets

kameleon78
| 05-09-2017 23:00
Le système parlementaire est le pire des régimes, en France le Général de Gaulle l'a fait disparaître en France car il empêche de gouverner. Avec ce système des partis, on est obligé de former un nouveau gouvernement tous les 6 mois jusqu'aux nouvelles élections en 2019, c'est inefficace, ça freine toute action gouvernementale, cela fait perdre un temps fou pour arriver à des résultats probants et cela va durer jusqu'au début 2018 et on aura un nouveau gouvernement avec peut-être un nouveau chef. Youssef Chaed est pris entre deux feux, les islamistes qui veulent sa peau car il fourre son nez dans les affaires de la Nahda avec ces soupçons de corruption mais aussi les nidaïstes avec un BCE qui voit d'un mauvais oeil un concurrent dangereux pour l'échéance présidentielle de 2019 donc Youssef Chaed est l'homme à abattre, regardez les attaques de Chouquette envers le Chef de Gouvernement qui ironise sur son âge, c'est juste une tactique pour dissuader YC de se présenter en 2019. J'ai bien peur qu'on prépare un putsch contre Youssef Chaed comme on l'avait fait pour Habib Essid, il sera victime de Ghannouchi et de BCE. Dans 6 mois rebelote.

takilas
| 05-09-2017 19:04
"Tant que nahdha est là rien ne va"

A4
| 05-09-2017 17:47
Chahed ou pas Chahed, il faut se mettre à l'évidence: le pays sera toujours ingouvernable et sur la mauvaise pente, avec cette constitution de 2014 !!!
Il faut d'abord abolir cette constitution débile pour commencer à effacer les années désastreuses de la troïka !
Sinon, nous allons continuer à tenter de faire marcher un diesel en lui injectant de l'eau minérale dans son réservoir !!!

G&G
| 05-09-2017 17:30
Un Homme ou une Femme qui a des couilles en ivoire pour envoyer balader ces politiciens nés de la dernière heure avec leur constitution. Ce chef aura certainement le peuple derrière lui.

G&G
rcdiste et fier

Mohamed 1
| 05-09-2017 16:30
La Tunisie est devenue une succession de castings où le filma n'est jamais tourné.