
Lors de la visite, tenue aujourd’hui dimanche 11 juin 2023, le chef de l’Etat, Kaïs Saïed, a souhaité montrer aux dirigeants européens, dès leur entrée au palais de Carthage, une image de « la Déclaration du dirigeant et de ses administrés », encadrée sur l’un des murs. Une Déclaration que le président tunisien a jugé pertinent de présenter à la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen, la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.
Que représente au juste cette Déclaration ?
« La Déclaration des droits du dirigeant et de ses administrés » est un document promulgué par le Bey, et qui explique les fondements du « Pacte de confiance » du 10 septembre 1857 [عهد الأمان], déclaration des droits des sujets du Bey de Tunis et de tous les habitants vivant, à l’époque, sous le beylicat de Tunis.
A l’époque, il a été distribué dans tout le pays afin que « tous puissent connaitre leurs droits et avoir un document les défendant ».
Il s'agit d'un document précurseur, à l’époque, en matière de droits et de libertés et qui a préparé l’élaboration de la constitution de 1861, inspiré par la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789.
La notion de « gouverneur et administrés », a été abordée dans le livre référence du théologien Ibn Taymiyya « La politique conforme à la Loi religieuse pour la réforme du dirigeant et de ses administrés », dont la première édition est parue en 1418.
Il s’agit d’un ouvrage écrit sous forme de lettre à l’un des gouverneurs afin de lui présenter sa vision sur la manière dont un gouverneur doit gouverneur ses sujets. Ce livre brosse l’image d’une gouvernance « juste » qui garantit équitablement les droits et des devoirs ainsi qu’un pouvoir basé sur les préceptes islamiques.
R.B.H