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Chroniques
Pendant que les nations renouent, la Tunisie se divise
Par Marouen Achouri
02/04/2025 | 15:59
4 min
Pendant que les nations renouent, la Tunisie se divise

 

Les jours de vacance de l’Aïd Esseghir ont apporté une nouvelle importante au niveau régional. Après des mois d’escalade et de provocations diverses, l’Algérie et la France ont décidé de renouer leur relation bilatérale. C’est lors d’un échange téléphonique, le jour de l’Aïd, que les deux chefs d’État, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, ont acté cette décision.

Dans un communiqué commun, « ils ont convenu que la force des liens – en particulier humains – unissant la France et l’Algérie, les intérêts stratégiques et de sécurité respectifs des deux pays, les défis et crises auxquels l’Europe, la Méditerranée et l’Afrique étaient confrontées exigeaient le retour à ce dialogue d’égal à égal », insistant sur « l’ambition commune d’une relation ambitieuse, sereine et respectueuse des intérêts de chacun ». Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, doit se rendre à Alger le 6 avril pour concrétiser la décision prise entre les deux pays.

 

L’Algérie et la France avancent, la Tunisie recule

Le pragmatisme et le réalisme qui caractérisent la gestion des intérêts des nations ont donc imposé à l’Algérie et à la France de mettre fin à leur brouille et de trouver un moyen de se réconcilier. Il est clair que le fait qu’il existe des menaces mondiales de grande envergure sur la région et sur le continent a fortement participé à cette prise de décision. Quand on est menacé par des géants à l’appétit insatiable, la moindre des choses est de travailler à une unité interne et de resserrer les liens avec ses proches alliés au niveau international.

Le monde change à une vitesse vertigineuse et les États doivent s’y adapter, quitte à abandonner leurs vieux bastions idéologiques. Il en va de leur survie. Cette logique ne semble pas s’appliquer à la Tunisie qui, de plus en plus, vit en marge de cette dynamique.

La seule directive récurrente du président de la République, Kaïs Saïed, lors de ses rencontres avec le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, est de rester en conformité avec les constantes de la diplomatie tunisienne. Érigées en dogme intouchable, celles-ci persistent alors que le monde entier révise ses classiques.

 

L'aveuglement tunisien face aux réalités du monde

Tandis que toutes les nations cherchent à resserrer les liens, à construire des alliances et à renforcer des coalitions, la Tunisie s’offre le luxe de se couper de sa profondeur stratégique : l’Afrique. Le gouvernement a ainsi décidé de ne plus permettre qu’on porte plainte contre l’État tunisien devant la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples. L’opinion publique l’a appris par une fuite, et une timide explication du ministère des Affaires étrangères a été discrètement diffusée dans la soirée, au moment où les Tunisiens attendaient l’annonce de la date de l’Aïd par le Mufti de la République. Si l’objectif était de minimiser l’impact de cette décision, difficile de mieux s’y prendre.

Mais c’est surtout au niveau interne que la situation se dégrade. Plusieurs observateurs avaient nourri un espoir, lorsqu’en évoquant les défis externes et les bouleversements internationaux, Kaïs Saïed avait souligné la nécessité de bâtir une unité nationale. Une illusion vite dissipée : les prisons ne désemplissent pas.

Fidèle à ses habitudes, le chef de l’État s’attelle à diviser la population tunisienne entre nantis et pauvres, patriotes et inféodés, sincères et traîtres. Dernière illustration en date : son discours du 20 mars lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale. Il a établi un lien entre les suicides et les perturbations dans le pays avec le début du procès des accusés de complot contre l’État. Ces derniers réclament depuis des mois que leur procès soit public et même retransmis sur la télévision nationale.


Réconciliation en haut, répression en bas

Kaïs Saïed s’accroche ainsi au mythe selon lequel des forces obscures s’en prennent à son régime et à la Tunisie. Des politiciens sont maintenus en prison depuis plus de deux ans sans réelle accusation, leur seul crime étant d’avoir tenu des réunions et échangé des messages. Même l’émission diffusée sur une chaîne privée, censée convaincre de la solidité des accusations, a fait un flop.

Des journalistes, des hommes d’affaires et des activistes de la société civile croupissent derrière les barreaux pour des motifs pour le moins discutables. Dans le cas de Sherifa Riahi et d’autres, ils restent en prison malgré l’abandon des charges par le juge lui-même. L’homme d’affaires Ali Ghedamsi est décédé en détention. Pendant ce temps, des candidats à la présidentielle comme Ayachi Zammel et Lotfi Mraihi sont eux aussi privés de liberté.

Parallèlement, malgré l’apport de pseudo-experts décriés par leur propre profession, la situation économique ne s’améliore pas et le train des réformes, tant souhaité par le président, demeure à l’arrêt.

 

Des nations à l’héritage lourd et à l’actualité brûlante, comme l’Algérie et la France, ont trouvé les ressources nécessaires pour tourner la page et se projeter vers l’avenir. Il faut de la sagesse et de la clairvoyance pour comprendre qu’il est vain de s’accrocher aux rancœurs du passé.

Mais en Tunisie, il semble que nous ne soyons pas encore mûrs pour cette prise de conscience.

Par Marouen Achouri
02/04/2025 | 15:59
4 min
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Commentaires
EL OUAFFY Y
C'est le sence contraire qui se passe
a posté le 03-04-2025 à 10:14
Sur Marouane Achouri par mes respects mieux que la Tunisie reste dans l'actuelle position envers la France .N'oubliez pas que la France a profité le maximum durant sa colonisation sur le sol Algérien si ce n'est pas l'Algérie la France ne sortirait pas en réussit de la deuxième guerre mondiale l'approvisionnement en matière d'alimentation et l'aéroport de Paul Gazelle le témoignerait non parlons pas d'un aéroport stratégie reste inédite à ce moment là coincé entre l'ancien colonie Rio Doro du sud Espagnol pour ne dire que Franco n'a os trahie ses alliés dont les informations ne circulaient selon son alliance ce que nous constatons que la France était pourvue des élites en planification stratégique avant qu'elle quittait les territoires Algériens elle était certains que se intérêts économiques resteront à vie même dans les pays les plus proches qu'elle avait confectionné la République de la Mauritanie grâce au géniale un Lieutenant Marshall laujel militaire et diplomate à la fois qui avait accompli sa detente d'un an à Constantine parmi la communauté Juif près de la Tunisie grâce à bon Dieux qu'on L n'a été pas informé qu'il y avait une Tribue frontalière majoritaire Ouled Sidi Abid entre l'Algérie et la Tunisie si non la certitude que la situation ne sera pas stable car pour ce élit les cartes a utiliser ces bien la carte Tribale implanté le désaccord dans les esprits des ceux qu'on peut l'hypnotiseur facilement.Je suis sûre et certaine que les historiens non jamais projeter de lumière sur l'histoire de cette personnalité qui avait influer sur la scène politique et diplomatique en Afrique du nord et le Moyen Orient étant un observateur parmi ceux qui ont sièges au convention de camps d'avide ( Anouar Essadatte ) et la diplomatie Française était très efficace grâce a ce génie qui maîtrise bien la langue Arabe qui ne nécessite pas d'interprète .En conclusion ce que en tire de cette leçon ce que les Tunisiens restent comme ils sont envers la relation diplomate pour ne pas lla détérioré qui pourra influer négativement sur les ressortissants Tunisiens sur le sol Français étant donné ils sont bien apprécié par les autorités du ce pays .
Sam Laker
Traduction
a posté le à 15:08
On aura juste besoin d'un traducteur pour comprendre monsieur, c'est du Swahili je suppose ... bref, on aurait aimé te lire, peine perdue
EL OUAFFY Y
TRES HEUREUX DES SOUWAHLY AS.
a posté le à 19:32
Souwahlya nous rappel de la période du Président Ben Ali que nous regrettons leur disparition de pouvoir nous rêvons de sa manière de gérer le pays une save diplomatie à vision lointain et pragmatisme .
Sam Laker
Confusion
a posté le à 11:05
Je ne parle pas du Sahel ou des swahlia en tant que région mais de la langue swahili qui est, pour information : "une langue bantoue, originaire de Tanzanie" , inaccessible et inintelligible pour les populations hors Afrique Sub-saharienne ...
EI OUAFFY Y
Oh par mes respects vous étiez pas normal ?
a posté le à 13:46
@ A Sami Laker : Peut être vous étiez un Tunisien le fait que vous aviez d'idée sur le télé des Sawhlyas en Tunisie la classe le plus cultiver en Tunisie grâce à eux que le pouvoir était dans les meilleurs conditions si j'ai prononcé Sawhlyas ce n'est pas pour faire la distinction entre la société Tunisienne mais je témoigne que ces Souwhlyas ont donné beaucoup au pays sans conditions sans cites les hommes de savoir faire dans toutes les domaines la preuve l'ancien président Ben Ali à prouvé son existence dans l'histoire sa période de gérance était très appréciée par les spécialistes à la matière et surtout il savait sélectionné son entourage selon leur capacité en gérance et même la liberté d'expression était présent la preuve un certain écrivain Tewfik Ben Ben Brik exprimait librement sans crainte ou peur et maintenant où est ce grand écrivain qui est disparu de vue peut être il se trouve au Kef passé son temps attablé dans les cafés de cette ville.
BOUSS. KHOUK
vous écrivez -- l'aveuglement runisien
a posté le 03-04-2025 à 08:17
YA MOUDIR ! chouf déjà inti bilgda et pour le reste ne t'en occupes pas , faits le job correctement et n'en rajoutes pas .