
Il y a un phénomène qui mériterait d’être étudié dans l’une des universités américaines qui ont l’habitude de faire des études qui ne servent à rien d’autre qu’à faire débattre. Pourquoi y-a-t-il des semaines où les actualités se bousculent et d’autres où elles se cristallisent, sans jamais avoir de semaines où les actualités cristallisées se bousculent ? Et cette semaine, inéluctablement le sort se fige un peu partout dans le monde.
Commençons par ce que désormais l’organisation Mondiale de la Santé appelle un état d’urgence sanitaire, le Coronavirus, du nom de la famille de virus à laquelle il appartient, son vrai petit nom, moins sexy, est 2019-nCov. Soyons rigoureux dans l’analyse, cette qualification par l’OMS n’augure rien de bon ni rien de mauvais, ce n’est qu’une donnée factuelle d’internationalisation d’un virus mortel. On ne mourra pas plus parce que l’OMS parle d’état d’urgence, mais on ne mourra pas moins non plus. #onvatousmourir
Le coronavirus a tué à ce jour 259 personnes et a écrasé tragiquement un nouveau record de 46 morts en une seule journée, en ce vendredi 31 janvier. Le nombre de contaminés est de 11.791 cas, avec toujours en ce seul vendredi 2 100 nouveaux cas. Les États-Unis comme l’Australie, l’Italie, Singapour ou la Mongolie, ont fermés leurs frontières avec la Chine. Désormais toute personne, si elle n’est pas nationale ou résidente et qui se sera rendue en Chine sur les 14 derniers jours se verra interdite d’accès à ces pays. Les gens fuient, les Etats rapatrient leurs ressortissants, la France a envoyé deux avions pour récupérer les quelques 280 français qui étaient dans la région de Wuhan, les magasins ferment, Apple annonce fermer tous ses magasins en Chine au moins jusqu’au 9 février. Le monde ressemble aux films de science-fiction qui traitent d’attaques terroristes aux produits chimiques. D’ailleurs des théories complotistes circulent sur le coronavirus.
Et dans tout ce tumulte, on apprend toujours ce vendredi, que l’institut Pasteur a réussi à isoler le virus pour pouvoir le mettre en culture, ce qui constitue, citons le chercheur « une avancée majeure … grâce à laquelle toute une gamme de recherches sont rendues possibles par le franchissement de cette étape ». L’espoir renait, un vaccin est possible, un traitement aussi. Attention la suite est moins reluisante. L’institut Pasteur rejoint ainsi les Chinois et les Australiens qui ont réussi à isoler une souche du virus, et sont donc les premiers en Europe. Il s’agit bien de ça, On parle d’état d’urgence sanitaire mais le contexte de compétition économique à la recherche d’un traitement reste de mise. Les informations, les recherches, les avancées, les essais ne sont pas partagés, et chacun garde précieusement ses découvertes pour pouvoir être le premier à commercialiser l’antidote de la mort. Ensemble on va peut-être plus vite, mais ensemble on est moins riches, alors patientons quelques morts de plus, mais soyons moins nombreux à partager le gâteau de la guérison. #ilsvonttousnoustuer
Ce qui s’est figé aussi cette semaine, c’est la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Brosi Johnson comme tous les tenants du Brexit ont réussi leur pari fou, désunir les Hommes qui tentaient une union entre eux, certes imparfaite, sans doute à améliorer, certainement à réorienter, mais une union quand même. Et hier vendredi 31 janvier, à minuit, et assez solennellement, deux employés de « Bruxelles » sont allés décrocher le Union Jack. L’image est émouvante, mais pas glorieuse, et on ne peut décemment pas se féliciter de l’échec dans le rapprochement des peuples et des Etats. L’isolationnisme n’augure jamais rien de bon, ni pour celui qui s’isole ni pour les autres. C’est très bien sans Europe disent les tenants de la sortie. Et la vie sans l’UE se passait très bien en Europe. Avant l’UE, c’est-à-dire avant 1951… Ceux-là ont oublié que le germe fondateur de l’Union Européenne est né du « plus jamais ça » au sortir de la seconde guerre mondiale. Les festoyeurs d’hier l’ont oublié. #issonttousmorts
Ce qui se fige c’est le procès en impeachment du président Trump au Sénat. Les démocrates voulaient auditionner deux nouveaux témoins dont l’ancien conseiller à la sécurité, John Bolton, mais les républicains sont majoritaires au Sénat, donc ils ont voté contre ce vendredi par 51 voix, contre les 49 démocrates. Mercredi prochain Trump sera acquitté, la bonne justice ce n’est pas une bonne idée de justice, c’est un calcul mathématique démocratique. On n’est innocent que parce que la majorité le considère. Techniquement pour être condamné, il faut une majorité des deux tiers, soit 67 voix. Trump est minoritairement coupable. God bless the United States of America et pour le reste il y a Donald Trump. #ilsvonttoussetuer
Ce qui s’est figé, c’est le sort de Mary Higgins Clark, décédée en ce vendredi à 92 ans. C’est à la mort de son mari qu’elle se met à écrire, pas en tant que romancière. Elle est d’abord dactylo pour pouvoir nourrir ses cinq enfants. Depuis petite dit-elle, elle se rêvait écrivaine. Elle sort un premier livre sur la vie de Georges Washington qui fera trois lecteurs. Elle retente l’écriture, cette fois-ci par un roman policier en 1975 avec la maison du guet. Best seller. En 1977, son second livre la nuit du renard, la fait passer millionnaire. On connait la suite et on connait désormais la fin. Qu’elle repose en paix, le monde du polar perd un de ces piliers. #elleestmorte
C’est la fin de la semaine, c’est la fin de ce trip, vous pouvez éteindre vos smartphones.


Je profite de ce petit mot pour te souhaiter une très belle année 2020 pétillante et pleine de petits et grands bonheurs
Je t'embrasse et au plaisir de se revoir (on va y arriver !)
Dalila
Brexit: Un îlot, c'est toujours solitaire.
Trump innocent. Le marteau du juge a remplacé la massue de la brute. Sinon, la raison du plus fort est toujours la meilleure..
Mary Higgins Clark: le monde du polar perd "un de Ces piliers!!" ou le monde du polar perd "un de Ses piliers". Les deux feront l'affaire.