Le ministre des Finances Mohamed Nizar Yaiche est revenu sur comment faire la déclaration d’impôt du 28 du mois, sur un nouveau mécanisme pour le prix du carburant à la pompe et sur le financement des mesures décidées.
Invité de Anis Morai dans l’émission "Dans le vif du sujet" sur RTCI, le ministre a affirmé que l’échéance du 25 pour le dépôt des déclarations et le payement de l’IS «s’est bien passée, que le montant est significatif et nettement au-dessus de nos attentes», ce qu’il considère comme «un geste de solidarité des entreprises envers leur pays».
S’agissant de l’échéance du 28 du mois, il a expliqué que le ministère est en train de s’activer sur le développement de l’axe digital. Entre temps les entreprises assujetties pour payer par un virement ou en envoyant un chèque par poste juste en déposant l’enveloppe dans la boite aux lettres sans passer par le bureau de poste, ce qui est une procédure courante.
«Et pour tous ceux qui n’ont pas fait les calculs nécessaires car ils n’ont pas accès à leurs bureaux et à leurs papiers pour connaitre le montant exact, on leur a permis de déclarer le même montant que janvier ou février 2019 et il n’y aura pas de pénalités associées s’il y a un écart derrière», a-t-il soutenu.
Le ministre a annoncé le passage à un autre mécanisme de fixation des prix du craburant à la pompe, qui sera mis dans les quelques semaines à venir.
«Si le prix du baril reste plutôt bas, il aura une répercussion à la baisse graduelle du prix à la pompe, très probablement en mi-mai. On va commencer à refléter progressivement ces baisses-là via le nouveau mécanisme et ça sera un mécanisme purement technique et non pas politique», a-t-il affirmé.
M. Yaiche a rappelé que «la Tunisie comme le monde entier est en train de passer par une période extrêmement difficile», qu’«aujourd’hui, il y a plus de 3 milliards de personnes confinées chez eux» et qu’«il y a plus de 80 pays qui ont demandé de l’aide au FMI». «Il faut vraiment qu’on soit conscients de ça», a-t-il précisé.
«La Tunisie a pris des mesures préventives lorsqu’on était au stade 1, début de stade 2 de l’épidémie, on a pris des mesures de l’équivalent d’un pays en stade 4 (confinement,…). La santé et la sécurité des Tunisiens sont au top des priorités et ceci a un coût énorme, notamment coût social et économique. Lorsque nous sommes arrivés, on a trouvé une situation très difficile du point de vue budgétaire et du point de vue tension sur la trésorerie. Je suis en train de faire un état des lieux que je vais exposer dans les prochains jours et prochaines semaines. Et la situation était déjà très compliquée avant l’arrivée du coronavirus, que ce soit clairement dit».
Et d’ajouter : «Lorsqu’il y a eu le coût covid-19, il fallait trouver des mesures, avec les moyens du bord, avec les limites, avec la pression de la trésorerie et budgétaire, et les engagements pris. Il fallait prendre une batterie de mesures en une dizaine de jours : plus une vingtaine ont été prises. Les retours sont positifs, très positifs avec les contraintes. Dans les mesures, il y a celles qui sont immédiates ont un besoin direct d’injection de trésorerie et d’autres structurelles qui se feront dans le temps. Il y a 700 MD sur les 2,5 milliards de dinars qui vont être portés par la CDC, pour structurer les entreprises stratégiques. Donner des garanties permet de jouer sur les effets de levier. Ainsi, en garantissant des prêts et des emprunts, en tant qu’Etat en garantie 100 MD et ça nous permet de lever 5 à 6 fois plus avec un effet retard. Sur le côté social, il y a injection directe des fonds.
Autre façon de financer la réallocation budgétaire, surtout le tier one, certains postes d’investissements, tant pis ils vont attendre on doit s’occuper du court terme. D’autres sources de financement sont possibles, nous sommes en train de préparer une sortie sur le marché national. On a changé d’approche avec le FMI, on a demandé d’arrêter la 6ème revue pour intégrer un nouveau programme coronavirus»
I.N
