L’avocat et ancien président de l’Ordre National des Avocats de Tunisie et ancien ministre chargé des relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les organisations des droits de l'homme, Mohamed Fadhel Mahfoudh, a rappelé que la Tunisie a traversé une phase critique qui a conduit à la tenue du dialogue national en 2013 et 2014. « Nous aurions pu vivre un bain de sang ! », a-t-il ajouté.
Invité le 29 septembre 2021 par la radio Express FM, Mohamed Fadhel Mahfoudh a souligné le rôle de l’échange et des consensus. « En 2016, j'ai appelé à une réforme du régime politique et du système politique… Il n’y a pas eu d’initiatives ou de volontés politiques pour éviter la crise actuelle et apporter des réformes socio-économiques… Les consensus ont été défigurés. Ils se sont transformés en implication et prise au piège des institutions de l’Etat. La corruption s’est propagée dans le pays », a-t-il affirmé.
« Nous voulons mettre en place une dynamique incluant les acteurs politiques et la société civile, qui croient aux valeurs de la République afin d’imposer l’opinion publique », a poursuivi l’avocat.
« Nous n’attendons pas de contrepartie. Nous sommes inquiets quant à la situation économique… Le dialogue ne doit pas se limiter à la question politique et aux dispositions de la Constitution. Machrouû Tounes veut ressembler à l'ensemble des Tunisiens afin de dialoguer… Il nous faut un vaccin pour les égos gonflés. Malheureusement, on en trouve partout en Tunisie », a-t-il déclaré.
L’avocat a estimé que le retour vers la situation d'avant le 25 juillet 2021 est impossible. « Au sein de notre parti Machrouû Tounes, nous considérons que le décret n°117 du 22 septembre 2021 relatif aux mesures exceptionnelles comporte certains éléments inquiétants tels que la monopolisation des pouvoirs, l’impossibilité de recours contre les décrets et la commission de réforme qui sera créée par le président de la République », a-t-il expliqué.
Cette initiative, selon lui, ne doit pas avoir la même forme que celle du dialogue de 2014. Il a évoqué la nécessité de faire participer l’Union Tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche (UTAP), l’Union Nationale de la Femme Tunisienne (UNFT), l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD), les doyens des facultés, les jeunes compétences et autres acteurs qui n’ont pas été inclus en 2014.
Il a, également, expliqué qu’il contactera en premier lieu les organisations nationales. Par la suite, il rencontrera les acteurs politiques. Ceci permettra de trouver un moyen d’entrer en contact avec la présidence de la République et de lui présenter cette initiative.
« Nous voulons créer un dialogue avec le président de la République. S’il refuse cela, nous pouvons imposer l’opinion publique et éviter le recours aux protestations et manifestations », a-t-il précisé.
Mohamed Fadhel Mahfoudh a insisté sur les problèmes auxquels fait face le citoyen tunisien dans son quotidien. « Ceux qui étaient au pouvoir ont oublié de se pencher sur la chose. Durant la crise pandémique, il n’y a pas eu d’efforts suffisants pour lutter contre le Coronavirus. Cette mauvaise gestion de la situation et la crise politique entre les deux têtes de l’exécutif ont amplifié les tensions », a-t-il rappelé.
En ce qui concerne le 25 juillet 2021, l’ancien ministre a considéré que les mesures annoncées par le président de la République répondent à la colère du peuple et ses attentes. « Le Tunisien était en colère contre la classe politique et non pas contre la dernière décennie ! La Constitution garantit et préserve les droits et libertés. Le seul conflit porte sur la répartition des prérogatives », a-t-il affirmé.
Mohamed Fadhel Mahfoudh a exprimé son refus quant à la dissolution des partis politiques en Tunisie. Il a affirmé qu’il n’y a pas de démocratie sans structures politiques. « D’après le décret n°117, le président pourrait mettre en place une nouvelle législation relative aux partis politiques et non pas décider de leur dissolution », a-t-il expliqué.
S.G
Gare aux suggestions hasardeuses et fantaisistes, Maître !
Et dire que vous avez eu le Prix Nobel !! Quelle mascarade.
C'est incroyable !!!
C'était clair et limpide depuis le 1er jour cad le 25 Juillet !
Jamais vous ne pourrez changer quoique ce soit au massacre si vous ne l'imposez pas au Fou de Président !
Une fois pour toutes !