Par Sofiene Ben Hamida
Le chef du gouvernement Youssef Chahed a refusé de commenter la décision de geler son adhésion à Nidaa, prise par les instances dirigeantes du parti. Une attitude conforme à sa démarche depuis quelques semaines déjà et attendue après sa réaction concernant le questionnaire qui lui a été adressé quelques jours plus tôt par le parti. Mais Youssef Chahed avait-il un autre choix que celui d’ignorer cette « sanction » sans se désavouer lui-même ?
La rupture avec Nidaa ne semblait pourtant pas être l’option de départ du chef du gouvernement. Afin de mener à bien son opération de conquête du pouvoir, il savait qu’il avait besoin de Nidaa, qui reste malgré tout une machine électorale redoutable. Mais il a besoin de Nidaa qui roule pour lui, non contre lui comme c’est le cas aujourd’hui de Nidaa de Hafedh Caid Essebsi et de ceux qui l’entourent. Youssef chahed a été contraint donc à consommer la rupture avec Nidaa, ce qui ne semble pas déranger le directeur exécutif et ses sbires, contents visiblement de garder les clefs de la grande maison. Il a été d’un autre côté activement encouragé par ses alliés, nouveaux et anciens, à aller dans le sens de la rupture avec son propre parti. Ces « alliés », transfuges de Nidaa pour la plupart, savent qu’ils ont perdu toutes leurs chances au sein de Nidaa et que pour avoir une place au soleil dans le paysage politique après 2019, ils ont intérêt à pousser le chef du gouvernement vers la rupture avec Nidaa et à créer son propre parti politique dont ils seront les ténors bien entendu.
On ne s’attardera pas sur la décision de geler les activités de Youssef Chahed au sein de Nidaa. Elle porte affreusement les stigmates de l’immaturité et de l’incompétence politique de ceux qui l’ont prise. Elle enfonce toutefois le pays dans la crise politique, de plus en plus asphyxiante.
C’est là qu’intervient Mohamed Ennaceur, le président de l’ARP, un homme qu’on n’attendait plus. En l’espace d’une semaine, il est sorti de sa léthargie, a pris du volume et redevenu une pièce maitresse de l’échiquier politique. Sa médiation entre le chef du gouvernement, Youssef Chahed et le patron de l’UGTT, Noureddine Taboubi est un coup de maitre qui montre la finesse politique du président du parlement qui a su choisir le timing, trouver les mots et les arguments pour ramener les deux hommes à la table de négociation.
Pourquoi Mohamed Ennaceur a-t-il choisi de rester en retrait durant les trois dernières années ? Il semblerait que ce choix avait été dicté par la présence imposante et efficace du chef de l’Etat durant les premières années de son mandat présidentiel. Mais avec le parti-pris évident de Béji Caïd Essebsi en faveur de son fils et l’effritement de son aura, il était clair que le pays avait besoin d’un rassembleur, sinon d’un médiateur efficace. Le président du parlement détient tous les atouts.
Avec sa longue expérience en tant que ministre des affaires sociales ou en tant que président du Conseil économique et social, il s’est aguerri dans l’art de la négociation. Au cours des trois dernières années, il a réussi à gérer les crises au sein de l’ARP et même les attaques, virulentes parfois, contre sa personne. Sa neutralité, certains parlent de passivité, dans la crise interne de Nidaa, devient un atout en sa faveur et fait de lui un interlocuteur accepté par tous les belligérants.
Aujourd’hui, le président du parlement avance dans un terrain miné. Il ne le sait que trop. Il est acculé à éviter de froisser l’amour propre du locataire de Carthage, de se présenter comme une alternative au sein de Nidaa ou comme un concurrent du chef du gouvernement. Mais à ce jeu d’équilibrisme, Mohamed Ennaceur est bien rôdé.


Commentaires (8)
CommenterMohamed ennaceur est un homme fini
Oui mais!
un homme de consensus plus qu'un homme d'Etat
le hold up et le détournement ne donnent pas de légitimité.
2-"de se présenter comme une alternative au sein de Nidaa ou comme un concurrent du chef du gouvernement. Mais à ce jeu d'équilibrisme, Mohamed Ennaceur est bien rôdé. "......sauver le parti de lui meme :OUI
chef de gouvernement: son train est passé et la lourdeur de la tache demande un homme jeune .
@ Sofien B Hamida
- éloge exagérée à si Med Ennaceur
Ennaceur trop effacé et trop vieux
Ben Hamida a bien compris
il avance, qu'il dit .....
Le dormeur de l ARP et le génie de Ben Hmida
Ben Hmida, à défaut d être le poète de la Cour
Nous transforme la momie en le Prince sauveur
Et il y va de ses coups de violent
Tout cela est téléphoné.
Ce sont les manoeuvres de ces Clans mafieux qui pillent le pays.
Ils tentent de remettre en scelle un vieux cheval regionaliste.
Toujours les mêmes avec les mêmes veilles techniques