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Chroniques
L’ISIE talon d’Achille des élections ?
15/04/2018 | 17:56
3 min
 
Par Sofiene Ben Hamida 
 
La campagne pour les élections municipales qui se dérouleront le 6 mai prochain a bien débuté samedi dernier mettant fin aux suppositions les plus pessimistes qui n’écartaient pas l’éventualité d’un report de dernière minute de ces élections. Durant trois semaines, un peu plus de cinquante mille candidats chercheront à convaincre les Tunisiens et récolter leurs voix dans les 350 circonscriptions couvrant, pour la première fois,  l’ensemble du territoire national. Ils se présenteront sur un peu plus de deux mille listes dont la moitié est composée de listes partisanes, deux cents listes coalisées et environ huit cents listes indépendantes.
Seulement, ces indications chiffrées, qui donnent une image très pompeuse, cachent mal les difficultés qui peuvent survenir lors de cette campagne électorale. Certaines de ces difficultés pointent déjà et risquent de faire boule de neige.
 
La première de ces difficultés est en rapport avec la validation des manifestes électoraux par les comités régionaux de l’ISIE. L’objectif de cette validation préalable était de prévenir les dérapages qui accompagnent généralement les discours électoraux. Seulement, certains comités régionaux de l’ISIE ont tellement pris leur rôle au sérieux qu’ils se sont transformés en comités de censure. C’est ainsi que Nidaa Tounes et le Front populaire se sont plaints de la censure de leurs manifestes par certains comités de l’ISIE à l’échelle régionale. Pourtant, ces manifestes ont un caractère national et ont été validés sans problème par d’autres instances du même ISIE. Ce cafouillage met malheureusement à nu les difficultés internes de l’ISIE dans sa version actuelle et nourrit les craintes quant à sa capacité de gérer le processus électoral avec rigueur et professionnalisme. Il semble même que le conseil de l’Isie s’oriente vers la centralisation de la validation préalable des manifestes électoraux pour contourner ce problème qui est avant tout un problème de positionnement idéologique et politique des membres de l’ISIE, tant au niveau national que régional.
 
Le second cafouillage qui accompagne ce début de campagne est en rapport avec l’encre électorale. Le conseil de l’ISIE avait décidé en janvier dernier ne pas utiliser d’encre électorale pour des raisons très objectives. Il était déjà très tard pour lancer les appels d’offres, les coûts de cette encre sont exorbitants et son efficacité est très relative. En plus, l’encre bleue est par excellence un signe de sous-développement puisqu’elle n’est utilisée que dans les pays ou le taux d’alphabétisation est très bas. Mais malgré cet arsenal argumentaire, l’opposition à la non utilisation de l’encre électorale a été très forte, signe d’une crise profonde de confiance entre l’ISIE et les différents participants dans le processus électoral, ce qui a obligé le président de l’ISIE d’annoncer l’importation de cette encre, en urgence, avant le 25 avril prochain. Seulement, cette annonce, unilatérale, a ravivé les tensions au sein du conseil de l’ISIE qui voit d’un mauvais œil l’annulation d’une décision du conseil d’une manière unilatérale par le président sous une pression externe exercée sur lui. Aujourd’hui encore, à trois semaines des élections, on ne sait toujours pas, d’une manière définitive, si le 6 mai prochain, les Tunisiens sortiront des bureaux de vote avec les doigts maquillés en bleu ou pas.
 
Ceci sans s’attarder sur les difficultés que rencontre l’Isie pour superviser et contrôler le déroulement de la campagne électorale. Rien que pour les premières 24 heures de la campagne, l’association Atide a relevé plusieurs cas de destruction des affiches des listes concurrentes. Face au retour de ces vieux démons, l’Isie a-t-elle les moyens et la volonté de réagir énergiquement pour asseoir son autorité et sécuriser l’opinion publique ou sera-t-elle le maillon faible du processus électoral ?
15/04/2018 | 17:56
3 min
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Commentaires (2)

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HatemC
| 16-04-2018 21:01
Tu as démontré tes limites face à une femme ... ta bassesse ...
Une femme Abir t'a remis à ta petite place le donneur de leçon ... tu es fini ... tu ne resteras qu'un cireur de pompe ... tu roules pour tes proxénètes islamistes ... tu ne les as pas accrocher comme Abir .. une chiffe molle ... HC

kameleon78
| 15-04-2018 20:27
Je n'ai plus confiance en l'ISIE depuis l'élection de Yassine Ayari en Allemagne, car elle n'a pas invalidé cette élection avec le chiffre astronomique de 95% d'abstention, record mondial.