
« Dialogue national ». Oublié un moment, ce mot a encore été lâché par la classe politique actuelle. Du moins ce qu’il en reste.
« Un dialogue national incluant Abir Moussi, présidente du PDL, et Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha », c’est ce à quoi avait appelé le dirigeant du Front de salut, Ahmed Nejib Chebbi hier.
Face à la réticence du président de la République de donner suite aux nombreux et multiples appels au dialogue, Ahmed Néjib Chebbi a lancé un nouveau pavé dans la marre. Il a appelé à ce que « l’ensemble de la société civile et de la scène politique unifie son discours autour de certains éléments essentiels ». Facile à dire à l’heure où les éléments essentiels dont le pays a besoin restent – et ont toujours été – sujet à débat et ne font nullement consensus.
Cet appel est tout sauf étonnant de la part de l’ancien dirigeant d’Al Joumhouri pour qui les alliances contre-nature ressemblent plus à des calculs stratégiques naturels qu’à des compromis consentis dans la tourmente.
Mais imaginez Abir Moussi se réunir avec celui qu’elle a toujours dit combattre ? Celui qui constitue son principal fonds de commerce ? Les plumes qu’elle y laissera ne compenseront jamais les avantages d’une telle union. Et puis quel avantage au fait de s’unir à un patchwork politique de fortune ayant pour seule colle un malheur commun, celui des emprisonnements politiques ?
Avec qui Abir Moussi pourrait-elle dialoguer ? Elle qui s’était mise à dos la grande majorité des acteurs de la scène nationale ? Lorsqu’elle avait appelé, elle-même, à un dialogue l’année dernière, elle avait exclu Ahmed Néjib Chebbi et alerté contre ses « manœuvres avec l'étranger ».
Mais Abir Moussi est loin d’être le seul élément clivant de tout éventuel dialogue. En réalité, les ingrédients pouvant constituer un semblant d’entente et réunir différents protagonistes sur la table d’un dialogue sont affreusement absents. Qu’est-ce qui constitue à l’heure actuelle un sujet de consensus ? Les solutions à la crise économique, un éventuel recours au FMI, les lois à voter en urgence au Parlement, l’essor de certaines lois polémiques, la manière de réglementer la vie politique, d’assainir le monde des entreprises…. Autant de questions pour lesquelles les avis divergent.
Pour l’instant, un seul sujet réunit les Tunisiens : celui de la guerre en Palestine. D’abord pour des considérations culturelles, ensuite, de principe, d’injustice et d’humanité. Mais même le sujet de la Palestine n’a pas permis de voter la loi de criminalisation de la normalisation. Brandie comme la preuve ultime du soutien tunisien à la cause palestinienne, cette loi n’a toujours pas pu voir le jour. Tout ce qu’elle aura servi à faire c’est exposer au grand jour les dissidences et les divisions d’un parlement qu’on disait pourtant homogène.
Force est de reconnaitre que cette initiative de dialogue national est un projet mort-né. Aucune condition de succès ne lui était favorable depuis son annonce. Pas au moment où l’UGTT avait multiplié les appels pour un dialogue de sortie de crise. Ni celui annoncé par la Ligue des droits de l’Homme, l’Ordre des avocats et l’UGTT et le FTDES et dans lequel on avait décidé d’exclure l’Utica et dont la place des partis politique n’était pas tranchée.
De toute évidence, le Président a balayé d’un revers de main tous ces appels au dialogue qui n’auraient jamais pu voir le jour sans qu’il en fasse partie ou accepte, du moins, de leur accorder un soupçon de crédit. De son côté, seule la centrale syndicale continue à appeler au dialogue, mais sans savoir en réalité qui il devra englober et autour de quelle finalité il devra se tenir.
Si le Quartet de 2014 a été couronné d’un prix Nobel pour son dialogue national de l’époque, il est peu probable que l’expérience puisse se renouveler. Ces nombreux et inaudibles appels au dialogue ne font nullement flancher le locataire de Carthage. Pour ne rien arranger, ces appels émanent de toutes parts sans réel fond derrière, parfois même sans cacher leur caractère de circonstance et, avouons-le, opportuniste. Si ces appels n’ont pas trouvé d’écho, c’est parce que l’ensemble des acteurs de la scène nationale – politique, associative, syndicale et patronale – s’est retrouvé ces dernières années plus dans un rôle de spectateur passif que de réel acteur, et ce à cause de la politique hégémonique de Carthage. Les institutions et partis post-révolutionnaires ne peuvent plus, aujourd’hui, prétendre au rôle que 2011 leur avait conféré.
Mais il y a lieu de se demander ce qu’il adviendrait à pareils appels si le chef de l’Etat décidait d’y donner suite ? Est-ce que la classe politique pourrait dépasser ses profondes divergences de côté ? Est-ce que les organisations nationales pourraient discuter, de manière apaisée et constructive, de l’essentiel ? Il serait faux de dire que les divergences datent d’hier. Rappelez-vous le temps perdu à décider du nom du futur chef de gouvernement et équipe ministérielle à chaque remaniement ? Souvenez-vous des réunions et discussions interminables au sujet de la moindre décision impactant le pays….
Si toute tentative de dialogue est aujourd’hui vouée à l’échec à cause des réticences assumées de Kaïs Saïed, la politique présidentielle du fait accompli n’est pas la seule à blâmer. Rien ne semble présager pour l’instant de la naissance d’un dialogue apaisé, stratégique et constructif. Aucun des ingrédients garantissant sa réussite ne sont réunis...



La Tunisie est encore gouvernée et dominée par une France coloniale depuis 1956. Les littéraires et semi-ignorants ont soi-disant géré le pays pour la France, ils ont littéralement pris le dernier honneur et la dernière chemise des pauvres citoyens tunisiens et l'un d'entre eux a même, encore en vie, fait construire avec l'argent des contribuables un moseleum à Monastir et sans aucune honte, pour lui et sa famille : C'est unique au monde !
Allah Lè Yar..
Dénigrement et priorité absolue aux souffrances de l'entité sioniste.
En Tunisie l'opposition c'est Chebbi, Ghanouchi etc !