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L'essentiel de la plénière consacrée au questionnement de Rached Ghannouchi
04/06/2020 | 00:18
7 min
L'essentiel de la plénière consacrée au questionnement de Rached Ghannouchi

 

La deuxième partie de la plénière, qui a débuté tard dans la soirée de ce mercredi 3 juin 2020, a été consacrée au questionnement de Rached Ghannouchi au sujet de la diplomatie parlementaire en rapport notamment avec le dossier libyen. Cette audition du président du Parlement, qui ne dit pas son nom, devra durer au minimum 5 heures et suivre une première partie à l'issue de laquelle le parti destourien libre n'a pas réussi à faire passer la Déclaration sur le refus de toute intervention ètrangère en Libye. 

 

Le président du Parlement Rached Ghannouchi a prononcé un discours pour introduire la deuxième partie de la plénière.

Rached Ghannouchi a mis l’accent sur l’importance du dialogue en Tunisie, notamment, pour la résolution des questions conflictuelles, rejetant l’exclusion et les différends idéologiques. Dans ce contexte, il a indiqué que la Tunisie peut supporter toutes les parties dans le cadre d’un dialogue responsable.

« Notre Parlement est l’enceinte du pluralisme et de la diversité. La commission parlementaire des consensus témoigne du degré de la conscience des Tunisiens et de l’évolution de la Tunisie », indique-t-il.

Il a, également, dit que la diplomatie parlementaire est une pratique ancienne à travers le monde et vient consolider les canaux diplomatiques classiques, soulignant l’existence de plusieurs institutions parlementaires internationales consacrant la diplomatie parlementaire. « Le Parlement est l’une des institutions de l’Etat représentant la volonté du peuple. Dans ce sens, le peuple tunisien a le droit de s’exprimer sur le volet diplomatique à travers le Parlement ».

Revenant sur le dossier libyen, M. Ghannouchi a indiqué que ce dossier est d’une grande importance pour la Tunisie sur tous les plans, assurant que le Parlement a toujours adopté la position officielle de la Tunisie, exprimée par le président de la République et s’alignant sur la légitimité internationale.

Par ailleurs, il a estimé que certains essayent de récupérer cette polémique pour s’attaquer à lui et par conséquent au Parlement tunisien, rappelant dans ce contexte les appels à l’anarchie et à la dissolution du Parlement.

 

 

 

 

 

Le député indépendant et vice-président du Parlement Tarek Ftiti a été le premier à prendre la parole. Il a affirmé : « Je suis fier aujourd'hui de voir, qu'en Tunisie démocratique, on questionne le président du Parlement. Personne n'est au-dessus du questionnement! Je dois vous dire que vous avez eu tort lorsque vous avez rencontré Erdogan et vous avez eu tort à nouveau lorsque vous avez téléphonné à El Sarraj ».





Seif Eddine Makhlouf, président de la Coalition Al Karama, a pris la parole après Tarek Ftiti. Il a s'est dit « heureux aujourd'hui de voir cette plénière organisée ». « Dans cette même salle, personne n'osait autrefois s'attaquer au président du Parlement qui était sacré et terrifiant [...] La Tunisie post-révolutionnaire est meilleure. Nous sommes là depuis 10h du matin à débattre d'un simple coup de fil ».

 

La présidente du bloc parlementaire du PDL, Abir Moussi est intervenue lors de la plénière rappelant que la séance est une audition de Rached Ghannouchi et non un simple débat.

« Aujourd’hui, nous sommes en train de vous auditionner. Malgré toutes les tergiversations et les entraves pour m’empêcher d’assister à cérémonie du Fark de mon père, nous n’allons pas baisser les bras. Le bloc des 16 a réuni 94 députés parmi les patriotes et nous serons de plus en plus nombreux. Je dédie tout cet effort à la mémoire de mon père », indique-t-elle, émue.

Elle a ajouté, « qu’avez-vous fait durant la période où vous avez présidé le Parlement ? Vous avez rencontré Erdogan en cachette après la chute du gouvernement Jamli. Vous avez profité de la crise du Covid-19 et l’absence des députés pour passer des projets de lois et des conventions servant vos intérêts avec la Turquie et le Qatar. Vous avez induit l’opinion publique en erreur en indiquant que vous vous êtes entretenus avec le chef du Parlement libyen. Vous avez appelé El Sarraj soi-disant pour le féliciter pour l’Aïd, alors que vous l’avez appelé pour le féliciter pour la reprise d’Al Watiya ».

Suite à ces propos, le président du Parlement, Rached Ghannouchi lui a coupé le micro, l’appelant à être plus polie et de choisir ses termes et ses propos.

Après sa reprise de parole, Abir Moussi a indiqué que Rached Ghannouchi multiplie les mensonges pour servir ses agendas. « Je suis polie et je suis en train de dire la vérité. Seuls les menteurs sont impolis ». 

 

Les députés Ennahdha, ainsi que ceux d'Al Karama se sont félicités de la réussite de la démocratie en Tunisie et au sein de l’assemblée ayant permis le déroulement d’un tel débat, alors que du temps de Ben Ali, une telle plénière n’aurait jamais eu lieu, selon leurs dires.
La majorité des députés ont estimé que le président du Parlement n’a fait que jouer son rôle, d’autant plus que ses positions s’alignent sur la position officielle de la Tunisie. 
 
La majorité de ces députés ont dénoncé les propos de Abir Moussi, estimant que ses positions fascistes dénotent d’une grande haine et d’une nostalgie de la période de la dictature.
 
 

Le député du bloc démocrate, Mongi Rahoui a tiré à boulets rouges sur Rached Ghannouchi. Il lui fait porter la responsabilité de tous les assassinats politiques qui ont lieu ces dernières années en Tunisie.

Mongi Rahoui s’est adressé au président du Parlement en ces termes : « Vous ne pouvez changer votre Histoire. Mettez des cravates de toutes les couleurs, enlever la Djebba pour mettre un costume. Mettez tous les parfums parisiens. Changez votre dentition quatre fois. Vous n’allez pas changer et le fait d’avoir détruit la Tunisie ne s’effacera pas ».

 

Le député Al Karama, Mohamed Affes a fait une intervention assez polémique, considérant que le cœur de la problématique dans la plénière est le conflit idéologique entre les islamistes et les laïcs.

Une intervention qui a suscitée l’indignation, notamment, celle du député Mongi Rahoui, qui, dans un point d’ordre a dénoncé ces propos. Il a estimé que le takfirisme est d’une gravité extrême et menace la sûreté nationale.

Hué par les députés Ennahdha, Mongi Rahoui s’est directement adressé au président du Parlement en répétant à plusieurs reprises : « Retiens tes chiens qui aboient ! ».

Le chef du bloc parlementaire Ennahdha, Noureddine Bhiri est intervenu, indiquant que ces termes sont indignes d’un député. « Celui qui tient ce genre de propos ne peut même pas s’élever au rang des humains », s’est-il exclamé.

 

A la fin de la plénière, qui a duré 20 heures, Rached Ghannouchi a déclaré qu’une remise en question s’impose.

« J’ai écouté toutes vos critiques et remarques. Je dois les prendre en considération parce que si je suis ici, c’est grâce à vous. Je dois, également, être plus proche de vous », a-t-il indiqué, tout en mettant en garde contre la diabolisation des personnes ayant un avis différent, ce qui peut mettre en danger l’expérience démocratique. « Ceux qui estiment que notre culture présage une guerre civile n’ont pas tort et c’est grave. Notre culture et les discours qu’on entend consacrent la division et nourrissent la haine ».

 

 

 

 

Sarra Hlaoui



 

04/06/2020 | 00:18
7 min
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Commentaires
POSITRON
VIOLENCES
a posté le 04-06-2020 à 10:34
C était un ring, malheureusement les violences verbales ne présagent rien de bon, TOUS PERDANTS!!!!!!!!
Abir
Bravo à tout les partis elwatnyenne, c'est au profit du pays
a posté le 04-06-2020 à 09:49
Quant au troupeau de la secte oui c'est un troupeau et surtout leurs femmes,qui hurlent après chaque député qui dit une vérité contre leur chef,une fois que leur mettre leur ordonne de se taire,elles obéissent! en fait,elles ne peuvent pas faire autrement vu que leur existence est dû à l'existence de leur chef de la secte! Pour finir c'est un beau début mais vous devez être sûr que ce traître vit de sa traîtrise et c'est impossible pour lui de stopper son source de vie mais suveillez le du près, le parallèle et aussi sa mode de vie
takilas
Maintenant iIs sonrt devenus des traitres reconnus avec leurs papiers ces nahdhas.
a posté le 04-06-2020 à 09:33
Ils osent voter en daveur des ingérences ?
C'est incroyable ! Et cela se passe en Tunisie l'indépendante qui les a hébergés.
Que Dieu vous aide Abir et le PDL dans votre combat contre les traîtres et dont tout le peuple tunisien est avec vous.
Cela nous rappelle les combats contre les colonisateurs de la Tunisie.
takilas
Si ces affamés et dictateurs nahdhaouis sont là c'est grâce à la corruption et l'argent sale de ghanouchi
a posté le 04-06-2020 à 07:53
Les organisateurs des élections savaient tout et n'ont pas osé par lâcheté, ni intervenir ni révéler ces corruptions et ce malgré les démissions de leurs collègues qui ont dénigré ces corruptions et ces agissements indécents et malsains de nahdha.
On se demande comment se sentent ces nahdha surtout quand ils savent qu'ils ont dépassé le présumé banditisme ? Et qu'ils ne cessent de le répéter et de le prendre comme alibi (qui n'a aucun rapport avec le thème des questionnaires adressés pour ghanouchi et sa sale nahdha des opportunistes qui ont tout pris sans rien laisser) mais plutôt pour cacher leurs crimes et leurs délits envers le peuple tunisien et qu'ils ne cessent de prendre l'antécédent en référence et ce en vue de cacher leurs évidentes dictatures qui dépassé toutes les limites les plus inimaginables et qu'ils n'expliquent pas et ne les justifient jamais et évitent et fuient de s'engager pour répondre aux questions pertinentes et gênantes qui les impliquent nettement dans toutes les catastrophes tant socioeconomiques de la Tunisie que les escroqueries qu'ils ont commis pour vider les caisses de l'Etat tunisien jusqu'au dernier centime.