
Pour que le bon peuple passe un aïd dans la joie et la bonne humeur, le chef de l’Etat l’a gratifié d’une modification de la constitution qu’il avait lui-même rédigée et fait paraître dans le Journal officiel il y a à peine dix jours. Gentil président qui pense bien endormir une partie de son peuple pas très emballée par la première version. Il fait d’une pierre deux coups. D’un côté, il donne l’impression qu’il a fait des concessions, qu’il est à l’écoute et que loin de lui l’idée de toucher aux acquis en matière de libertés, d’un autre, il rassure son fan club en maintenant l’esprit du projet.
Sept pages de rectifications publiées vers 23 heures à la veille d’une fête religieuse alors que les Tunisiens sont occupés à préparer l’orgie annuelle de moutons et, surtout, alors que la campagne référendaire bat son plein et que les participants par « oui » ou « non » ont été acceptés par l’Isie sur la base de la première version.
A mi-parcours, voilà que le président désavoue en personne son projet que ses hordes d’aficionados nous présentaient comme une pierre précieuse, un texte sans égal. Les béni-oui-oui diront qu’il s’agit d’un bon geste, que cela prouve qu’il n’est pas totalement déconnecté du débat, que contrairement à ce que disent ses détracteurs, il n’est pas aussi têtu que ça en a l’air…
En réalité, le président veut mettre toutes les chances de son côté en jetant aux indécis des miettes à picorer, des os à ronger en guise de distraction, quitte à s’auréoler de ridicule et violer une nouvelle fois ses propres décrets. Est-ce qu’il a le droit de modifier son projet à mi-chemin ? Le texte organisant la chose et écrit par ses soins est très clair : le dernier délai de la parution du projet de constitution qui sera soumis au référendum est le 30 juin 2022. On ne peut plus clair. En matière de cohérence et de respect de ses propres lois on passera le chemin. « Tunisiens, vous pouvez vous abstenir du sacrifice. Notre maître a fait le nécessaire en sacrifiant la loi et la constitution et le Jort s’est transformé en abattoir », s'est écrié un député démocrate en commentant les rectifications présidentielles.
Il est à la fois drôle et désolant et même honteux de voir la réaction des soutiens saïediens. Ils n’ont eu de cesse de défendre la première version en faisant pleuvoir des « oui » tout bêtes, et voilà que le patron se rétracte. Qu’il est honteux de ne faire qu’insulter pendant des jours ses concitoyens qui dénonçaient les régressions sur les droits et libertés et de voir son président leur donner, même à moitié, même à contre-cœur, raison.
Mais en exemplaires moutons de Panurge, sans se poser trop de questions ou pas du tout, ils font repleuvoir un déluge de « oui » pour la deuxième version. Gageons que s’il venait à Kaïs Saïed de nous publier dans le Jort une nouvelle version, chaque soir à 23 heures d’ici le 25 juillet, l’instinct ovin prendrait toujours le dessus.
Les fautes d’orthographes et les erreurs de numérotation des chapitres sont donc rectifiées, quelques aberrations placées intentionnellement dans la première mouture sont retouchées. On retiendra rapidement le maintien du polémique article 5 sur l’application des objectifs de l’islam avec un ajout qui se voulait progressiste(!) « dans le cadre d’un régime démocratique ». Féru de nouvelles approches, le président nous sert ici sa vision en association l’application de la chariaa et la démocratie. Ce serait intéressant de voir comment tout cela pourrait marcher. Exit la protection des droits d’autrui et les bonnes mœurs qui conditionnaient les droits et libertés dans l’article 55. Retour de la candidature des femmes à la magistrature suprême après les avoir exclues. Come-back aussi du suffrage universel direct pour élire le parlement. Rectification de l’article 139 disposant l’entrée en vigueur de la constitution dès la proclamation des résultats…
C’est cadeau. Vraiment. Tous ceux se disant de cette satanée « famille moderniste-progressiste », ayant soutenu la démarche du 25, et qui ont été effarouchés par ces aspects perturbants du projet constitutionnel, goberont allégrement ces modifications. En leur jetant ces quelques os, ils n’auront plus qu’à glisser un « oui » dans l’urne, parce que tout le reste ce n’est pas vraiment important.
Pourtant l’esprit du texte, ses fondements restent inchangés. Si l’on concède que le président ait pu dans une certaine mesure céder à la pression en revoyant sa copie, il serait idiot de passer à côté de ce qui n’a pas été modifié. Des points qui ont été fortement décriés ne sont toujours pas cités dans la constitution, d’autres sont maintenus. La civilité de l’Etat, aux oubliettes. L’universalité des droits de l’Homme, au placard. Les instances constitutionnelles, disparues. Ces principes ne sont absolument pas une référence pour le président de la République et il faut en être conscient. Conjuguez à cela le maintien de l’article sur l’application des objectifs de l’islam et il n’y a plus de doute possible. L’Etat sera religieux ou rien.
Ensuite, le monsieur n’apporte aucune modification qui touche les prérogatives du chef de l’Etat. Il garde l’hégémonie impériale qu’il accorde au président de la République sans aucun mécanisme de contrôle et sans qu’il ne soit tenu pour responsable de quoi que ce soit. Il se garantit une mainmise sur le pouvoir et la possibilité de décréter l’état d’exception toujours sans contrôle possible. Son conseil des régions et des territoires est toujours là, la séparation des pouvoirs ou plutôt « fonctions » est floue, la justice est affaiblie, la composition de la cour constitutionnelle porte atteinte à son indépendance…
Des travers, on pourrait en citer à n’en plus finir. Mais c’est jour d’aïd et il n’est pas question ici de gâcher les festivités.
Bonne fête à toutes et à tous…
Il va faire de vous ses esclaves, vous qui allez "voter" oui pour son Etat Islamique.
Après vous viendrez pleurer et dire "ghaltouni".
Mais ça sera trop tard : ou bien tu sors dans la rue pour dire "Saied dégage" au risque de te prendre une balle en pleine tête, ou bien tu la fermes, tu gères ton quotidien misérable et tu aspire à vivre dans un Etat Islamique en fermant ta gueule ; c'est ce qui va arriver, croyez moi.
L'exemple de l'Iran en 1979 est édifiant : ceux qui ont mis Khomeini, hyper conservateurs, croyaient que leur vie allait s'améliorer : ils se sont enfoncé dans la misère la plus totale.
Si tu crois que Kaies Saied va te faire vivre dans un pays économiquement redressé et en bonne santé, tu te fourre le doigt dans ton cul : il va te chier dessus. je t'en donne ma parole.
Je désespère de ce pays et de son "peuple" bhim, pleins de bgars et de béni oui oui, sans vue, sans intelligence.
Pour la première fois, je pense que je vais essayer de partir d'ici.
Vous citez en témoin un débuté démocrate, mais citez au moins son nom, et vous êtes épatée par son discours, ça correspond bien à la forme de votre article.
Ce que retienne mon attention c'est votre capacité ( et vous n'êtes pas la seule rassurez-vous) à réussir à utiliser les mots les plus forts, les expressions les plus pénétrantes pour ridiculiser les autres ( le président et dérivés) . Alors que ce talon gâché, servirait mieux d'autres causes, plus instructives, plus constructives. Depuis le temps où je vous lit, je m'attends à chaque fois d'être bluffé, d'être surpris par un concert mieux audible, mais c'est la déception qui me submerge, non pas par votre opinion que je respecte, mais par cette habituelle mauvaise façon de le faire !
Votre attitude obligeante à se souvenir de toute cette armada de penseurs, d'écrivains, de journalistes qui par leurs pensées ornent les colonnes des médias, accaparent les micros, les plateaux pour... Rien.
Quel gâchis !
'?a me rappelle également ce Safi Saïd ( ni Safi ni Saïd ) , une tête pourtant pleine de savoir, de culture, malheureusement on ne détecte que la moisissure
Mafichai ! Cette élite qui s'exprime pour nous enseigner les secrets de l'existence, pour nous illustrer des phénomènes invisibles à l'oeil d'un citoyen ordinaire.
Cette élite incomprise.
C'est au peuple de faire l'effort pour essayer de se de son elite et pas le contraire !
Où étiez-vous donc vous-mêmes avant de prendre le train en marche à la vingt-cinquième heure ?
Nous serions bien curieux d'avoir une idée de vos états de service.
Un scénario à la Sri Lankaise nous pend au nez. La situation des deux pays est à bien des égards similaire.
Des attentats islamistes ont entraîné le tarissement de la manne du tourisme, une pandémie qui n'a rien arrangé et un clan familial mafieux biberonné à la prébende ont fini de saigner la jadis prospère Ceylan. Cherchez la différence.
Il suffirait d'une étincelle. Nous en avons fait, dans notre histoire récente, la probante expérience.
Paroles de quelqu'un qui se méfie de la psychologie de l'homme en foule; qui n'apprécie guère de voir des envahisseurs exhiber les sous-vêtements du président fugitif; et d'autres se vautrer dans ses lit et piscine.
Voici ce qu'écrit Pascal Conquis des Dernières Nouvelles d'Alsace dans son édito "Effondrement" : "cette faillite préfigure d'autres partout dans le monde.[...] Les crises sanitaires, économiques et énergétiques à répétition ont fragilisé les Etats les plus faibles. Dans des proportions et avec des conséquences que nous ne mesurons pas encore". On notera qu'en sa conclusion, l'auteur n'aborde pas le cas des pays où, circonstance aggravante, la situation politique est de surcroît délétère.
Sri Lanka-Tunisie, mutatis mutandis.
Puisse le pays savoir rester à l'abri de tels vulgaires débordements.
Bourguiba a bien bu un verre d'eau en plein ramadan pour appeler au travail. Que n'y a-t-il un homme courageux pour nous expliquer que la foi n'est pas que panurgisme, effet moutonnier et démonstration ?
Jusques à quand des familles continueront de se saigner pour saigner une bête ? Deux mois de salaire pour un revenu modeste pour sacrifier à une mauvaise mayonnaise qui a admirablement pris.
J'ai connu un pays où la viande était rare, les repas uniques, parfois faits de vestiges de la veille, où l'on s'achetait un kilo de viande chez le boucher du coin et la fête n'était pas moins heureuse.
Sommes-nous plus heureux aujourd'hui ?
Bien à vous.
Merci pour votre retour qui ne me fait pas moins plaisir. Un jour, il faudra tout mettre à plat et tout recommencer.
Ce n'est pas demain la veille, me diriez-vous, non sans raison.
Je ne suis pas certain que l'absence de clergé structuré et écouté soit une chose aussi bonne qu'on veut bien le croire.
Bon Aïd et bien à vous.
Vous relevez à juste la dernière phrase, qui ne manqua pas de m'interpeller à mon tour.
Permettez-moi d'ajouter que, sous Bouguiba, qui, certes n'était l'exemple du parfait démocrate, nous avons appris "gratuitement" à lire, comprendre et rédiger correctement.
Outre les maldits, barbarismes syntaxe pauvrette et ponctuation erratique, j'ai dénombré, et je reste indulgent, pas moins de quatorze flagrantes erreurs.
Ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement. On ne comprend goutte à cet amphigouri. A commencer par le titre.
Quant au " fonds" sans s, l'essentiel de l'article ne traite que de cela.
Faut-il encore bien lire.
Bien à vous.
de plus , on vous épargne les voyelles !!
enfin sa grammaire est cartésienne: on n'a pas de ... plus que parfait du passé simple du subjonctif ... oufff.
M...Si je savais !
Je viens de commettre un imparfait du subjonctif.
Quand je pense que certains prétendent que "la langue structure l'esprit"...Quels imbéciles.
Bien à vous.
Hier es handelt es sich nicht um eine Wettbewerb um eine Schönheitspreis der Frankophonen. Ce qui compte c´est l´idée et le reste c´est pour les Litteraires Harki ou Snob Francais..
Et à ne jamais oublier que la maitrise de la langue francaise n´est surtout pas un signe de grande intelligence - faute souvent faites par les Francais - ou un honneur pour un Maghrebin..
Ce qui m'exaspère ce ne sont guère les écarts aux règles de la langue, on y passerait sa vie, ce sont les écarts à la bonne éducation et la bienséance qui viennent s'y surajouter.
Alors parfois je désosse.
A l'occasion du vingtième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, un débat télévisé réunit le colonel Azzedine face au général Bigeard. On s'étonna que l'ancien fellaga au français impeccable, acceptât de débattre avec l'ennemi d'hier. Le colonel répondit qu'il n'avait pas boudé son plaisir d'entendre Bigeard, qui hier encore le pourchassait pour lui faire la peau, lui servir du "colonel...".
Plus que l'indépendance de son pays, Azzedine avait emporté un autre butin.
Le peuple algérien, je dis bien le peuple, est un grand peuple et un peuple frère. Il est regrettable que certains de ses dirigeants s'obstinent à ranimer "les années de braise". Mais c'est un autre débat.
Sa littérature de langue française est une des meilleures de ce qu'il est convenu d'appeler les littératures du Sud.
Bien à vous et bon Aïd.
PS.Je ne suis hélas pas germanophone. Je donne ma langue au chat de Goethe.
Je pense que même si le non l'emporte, notre "cher" président continuera dans son délire.
par dè Sahelis via Suisse, par lès mondanitè narrative 2 votre ign orançe maladiv voir payèe à l'an
çienne tarif 2 Mrs.... & Mr Abdalla
Depuis 1956, quand un président graisserait à un Tunisien la tête, avec beaucoup de merde, il ira crier et chanter à tue-tête pendant dix ans au moins "Vive la sainte Merde et Sidi Mi7riz !"
"Vive la sainte Merde et Sidi Mi7riz !"
"Vive la sainte Merde et Sidi Mi7riz !"
"Vive la sainte Merde et Sidi Mi7riz !"
Allah Lè Yar7èmhoum Walè Yarhèm Waldin Ilkol !
Que préfère l'auteure ?
La situation catastrophique actuelle avec la constitution de 2014 ?
Les différentes options
Enumérons les différentes options :
1. Pour l'abstention, le boycott :
a) Non productif,
b) Passif,
c) Le choix de l'autruche.
2. Pour le OUI :
a) Régime fort et stable
b) Mise au placard de la partitocratie, surtout avec changement du code électoral,
c) Vers un état efficace et prestigieux,
d) Aucun garde-fou,
e) Possible dérive autoritaire, voire dictatoriale.
3. Pour le NON :
a) On connait les lacunes et avantages de la constitution de 2014.
En conclusion : Allez voter, chacun en fonction de sa sensibilité et de ses convictions.
Mais qu'à cela ne tienne, l'instinct "ovin" - comme vous dites - triomphera comme il l'a fait depuis 2011 . . . vu que l'électeur moyen est aussi intelligent qu'un "3allouche" le jour de l'aïd !!!
le mouton n'est pas sacrifié, puisqu'il est mangé.
la constitution n'est pas sacrifiée, puisqu'elle a été mangée par un bourrique.
qui est ce bourrique ?

