
Le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, s'est exprimé, hier soir, samedi 17 novembre 2018, lors de la réunion annuelle du bloc parlementaire du parti, dans une allocution qui a marqué un retour en force du discours religieux, délaissé depuis un certain moment par le parti islamiste. D’ailleurs, cette intervention a été supprimée de la page officielle d’Ennahdha, quelques heures après sa publication.
Dans un style prêcheur, Rached Ghannouchi a réitéré l’attachement inconditionnel du mouvement au préceptes de l’islam et aux principes de la démocratie islamique, considérant que ces valeurs ont contribué à la réussite du mouvement, ainsi qu’au maintien de son unité et de sa solidarité, sans pour autant omettre la foi et la patience de ses membres. « Ce bloc parlementaire est l’exemple même d’un rassemblement islamique et notre Choura est l’exemple de la démocratie dans l’islam. Malgré la division qui a touché les partis politiques sur la scène nationale et les conflits entre les deux têtes du pouvoir exécutif, notre mouvement a réussi à garder son unité, maintenant sa position dans le paysage politique », a déclaré Ghannouchi.
Il ajoute : « un autre point fort de notre mouvement, c’est le respect des libertés et de la différence. Ainsi, malgré nos divergences, nous devons rester unis et combattre le diable qui est en chacun de nous, pour servir notre cause qui demeure l’islam modéré. Nous vivons dans une démocratie, aux spécificités islamiques et nahdhaouies. Ce bloc béni tient ce pays et il constitue sa colonne vertébrale. Tout ébranlement de ce bloc aura, ainsi, une incidence directe sur la stabilité de ce pays ».
Dans un autre contexte, il a affirmé : « Lorsqu’il y a eu une divergence, plus précisément au sein de Nidaa Tounes, nous avons appelé à un retour vers la Constitution. D’ailleurs, j’ai appelé le président de la République lors de notre dernière rencontre à se conformer à la Constitution. Si chaque responsable se limite à ses prérogatives, il n’y aurait aucun problème. Si quelqu’un veut évincer le chef du gouvernement, il n’a qu’à recourir au parlement, ainsi veut la Constitution. Nous avons ramené toutes les parties à respecter la Constitution ».
Le chef du parti islamiste a indiqué que le mouvement n’est en conflit avec personne et qu’il maintient le consensus avec Carthage et la Kasbah, soulignant qu’il ne trahira pas les quatre années qui l’ont lié au « Nidaa de Hafedh ».
« Ennahdha essaye de combattre la culture politique préinstallée émanant de la Constitution de 1959, et patienter pour mettre en application effective la Constitution de 2014. Certaines personnes veulent revenir à la Constitution de 59, où Carthage était le centre du pouvoir. Ce combat est le cœur même de la révolution qui a imposé la séparation des pouvoirs », a-t-il assuré.
Rached Ghannouchi a, également, indiqué qu’Ennahdha n’est pas seulement le premier mais aussi le parti fondamental, soulignant qu’il a posé des vetos sur des personnes qu’il a estimées inadéquates aux postes lors du dernier remaniement. « Ceux que nous estimons être des éléments corrompus ou incompétents ont été remplacés par d’autres plus compétents mais qui ne font pas forcément partie d’Ennahdha », a-t-il enchainé.
S.H
Commentaires (37)
CommenterUn gourou sénile !
menteur voyou
il est né en 1450 ..et pas encore en prison
qu'en pensent leurs alliés ?
Nidaa a t-il fait le bilan de son alliance avec Ennahdha.
pouvons nous croire et avoir confiance à la classe politique actuelle ?
Bourguiba n'avait pas tord
Il est tellement dangereux par ces manipulations en s'appuyant sur l'islam, comme si le peuple Tunisien tout entier est athée, et rien que par lui nous allons tous devenir des bons croyants.
Il n'arrête pas de s'agiter ces derniers jours, vu que son parti est dans une situation assez scabreuse concernant une de ces branches dite secrète, et qui serait impliqué dans les meurtres des deux dirigeants politiques.
Quand ce peuple comprendra que ce gourou, ne cherche qu'une seule chose c'est de prendre le pouvoir, afin d'inscrire son nom dans l'histoire de ce pays, quant au reste il s'en moque éperdument comme sa première chemise.
Oui Bourguiba avait raison de lui coupé la tête, et grâce à B.Ali que ce microbe qui risque de contaminer tout un pays.
Alors de grâce, en 2019 peuple de Tunisie il faudrait savoir ce que vous allez mettredans vos urnes....tous sauf lui....
Bravo!
Essandouk
Le changement se fait seulement aux urnes.
CHASSE LE NATUREL IL REVIENT AU GALOP
@Discours ? | 19-11-2018 15:10
La Nahda est un parti extrémiste d'obédience religieuse faisant partie de la nébuleuse des Frères Musulmans. Les "frérots" tunisiens sont plus tacticiens que leurs homologues égyptiens qui par leur excès ont subi la loi des militaires . En revanche, les "frérots" tunisiens avec leur chef Ghannouchi sont plus prudents, ce qui leur a évité le scénario égyptien, mais la "base" nahdaouie s'impatiente, elle veut le pouvoir tout de suite, ce qui va pousser Ghannouchi à durcir son discours, ce qui va l'amener aussi à des dérapages qui deviennent de plus en plus nombreux, comme le fait de "traiter" de corrompus les ministres sortants ou de faire des discours d'une violence extrême comme celui qu'on vient d'entendre. Les islamistes tunisiens n'ont pas changé leur idéologie, ils sont restés takfiristes, salafistes et extrémistes, ce qui a changé c'est l'approche des nahdaouis avec leur "opposants", ils se font plus conciliants, soi-disant plus pragmatiques mais le fond de leur pensée est resté le même :"Instaurer la Chariaâ un jour ou l'autre" mais pour l'instant, ils s'inspirent de la Taqqya, une stratégie de la dissimulation des intentions avec le double discours.
Donc, la Nahda n'est pas devenue laïque, au contraire, ils reculent pour mieux sauter.