Par Sofiene Ben Hamida
Les aqueducs romains ont résisté à toutes les intempéries durant vingt siècles mais ils ont succombé la semaine dernièrement face à la bêtise humaine.
Le 17 octobre dernier, des habitants d’une cité populaire à Mhamdia, dans la banlieue sud de Tunis, envahis par les flots causés par les pluies torrentielles de la semaine passée, n’ont pas trouvé mieux que d’utiliser des engins de chantier pour détruire un pan des aqueducs romains passant à proximité de leurs habitations.
Ce qui est dramatique, ce n’est pas tant le degré d’ignorance des habitants de ce quartier populaire, affolés, apeurés et soucieux avant tout de sauver leurs maigres biens, même s’il faut remarquer que ce ne sont pas les aqueducs qui sont venus investir leur quartier mais que ce sont eux qui sont venus s’adosser à ces vestiges avec des habitations anarchiques et en l’absence de tout plan d’aménagement. Ce qui est désolant dans tout cela, c’est l’égarement, l’inconscience et l’incompétence des autorités locales qui ont soutenu cet acte barbare et cautionné la détérioration d’un vestige archéologique d’une telle importance.
En effet, dans deux communiqués successifs, le bureau local d’Ennahdha affirme les faits et confirme que cette barbarie a été décidée par les autorités après de longues réunions. Que les islamistes se comportent ainsi n’est pas une surprise. Ils n’ont montré que du mépris pour tout ce qui ne se rapporte pas à leurs « salaf ».
Par contre, les autres responsables locaux, commis de l’Etat de leurs fonctions, se sont comportés comme de vulgaires criminels puis sont rentrés chez eux sachant qu’ils ne seront pas inquiétés par un Etat illusoire. Aux dernières nouvelles, seul le ministère des Affaires culturelles a déposé une plainte dont l’issue ne sera pas connue avant longtemps. Le ministère de l’Intérieur ou celui des Collectivités locales et de l’Environnement n’ont pas jugé utile, eux, de bouger le petit doigt pour un acte qu’ils considèrent peut-être comme trop anodin.
Delenda est Carthago, avait martelé le sénateur romain Caton l’Ancien au début du deuxième siècle. Ceux qui se sont attaqués à l’aqueduc à Mhamdia la semaine dernière, ne sont pas sortis, sans le savoir, ça serait trop leur demander, de cette logique.
Au même moment, presque, à l’autre bout de la ville, à la cité les pins à la Marsa, banlieue huppée du nord de la capitale, les vestiges de la civilisation de la grande Carthage, qui ont résisté aux prémonitions de Caton l’Ancien et survécu à l’horreur des hordes successives de barbares qui ont investi son sol, sont mis à mal aujourd’hui par la cupidité des hommes.
La mairie de la Marsa, composée pour l’essentiel de jeunes cadres indépendants fraichement élus, avait décidé de mettre sous scellé une habitation anarchique à usage commercial dans un quartier résidentiel. Cette décision prise depuis le mois de mars dernier n’a pu être exécutée suite à l’intervention du gouverneur de Tunis qui s’y oppose et qui a même intenté un procès contre la mairie auprès du tribunal administratif. Pourquoi un gouverneur prend-t-il à partie une autorité locale qui essaie de faire respecter la loi ? Là est toute la question.
Mais au-delà de cette querelle entre cols blancs, introduits et aisés qui connaitra son épilogue avec la décision du tribunal administratif, resté l’une des dernières institutions crédibles du pays, ce que tous essaient de taire, c’est que cette région investie aujourd’hui par un quartier résidentiel s’appelle en fait la Maalgua, qui est l’arrière-pays de la cité de Carthage. C’est une zone archéologique inscrite par l’UNESCO comme patrimoine de l’humanité. Il est vrai que l’Etat tunisien, dans sa politique clientéliste, avait accordé, durant des décennies, des permis de bâtir permettant la colonisation d’une grande partie du site. Mais n’est-il pas temps, après la révolution, d’arrêter l’hémorragie ?
Le comportement du gouverneur de Tunis ne diffère guère de celui de son homologue de Ben Arous. Tous deux acceptent, dans les faits, la détérioration du patrimoine qui est plus qu’un simple crime. C’est un viol de la mémoire.


Commentaires (13)
Commenter@takilas
Comment craignent ils Dieu s'ils sont assassins, voleurs et arnaqueurs ?
En deux mots.
C'est pour cela qu'ils sabotent, détruisent et construisent anarchiquement par haine et envie, dans les terres agricoles (les plus fertiles au monde) environnantes à Tunis, et ce dans la seule intention de la massacrer et de la détruire selon les ordres et les dires de leurs chefs mafierux de la secte de nahdha.
D'ailleurs c'est pour cela qu'ils ont une des leurs comme maire, qui n'a comme seuledevise de leur construire plus et plus d'immeubles partout rt ce pour migrèrent aller y habiter anarchiquement, et ce en tous les lieux et emplacements de cette pauvre ville massacrée. Une vengeance sur le destiné divin indescriptible ; alors qu'ils viennent à peine de bénéficier de la nationalité tunisienne grâce à Bourguiba.
@ Hanni2
@ Trançonneuse
Le Colisée d'El Jem ils l'ont détruit au 2/3 ces dégénérés et la population descendante des zarabes continuent à récupérer les pierres pour les constructions anarchiques ....
Les descendants des Carthaginois sont respectueux de leur ancêtres et de leur lègue ... pas ces imbéciles barbus et voilées ... HC
Un viol de mémoire en effet...
Hannibal
Le pouvoir politique se soumet aux diktats des islamistes
Schizophréniques
@ Jilani
Il faudrait institutionnaliser notre langue usuelle comme l'ont fait les Turcs ... faire de notre DERJE une langue officielle à côté de la langue berbère et l'arabe ne devient qu'une langue étrangère a apprendre tout comme l'Anglais, l'Allemand, l'Espagnol ... notre derjé est la plus parlé partout et comprise par tout le peuple Tunisien ... Je ne comprends pas pourquoi cette langue parlé par tout un peuple n'est pas enseigné dans nos écoles ... HC