
Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu dans l’après-midi du 5 mai 2025 au palais de Carthage, Amy Pope, directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Au début de la rencontre, le chef de l’État a réaffirmé la position ferme de la Tunisie : elle refuse catégoriquement d’être un point de transit ou un lieu d’installation pour les migrants en situation irrégulière. Il a souligné qu’il ne s’agissait pas d’un phénomène innocent, mais plutôt d’un trafic orchestré par des réseaux criminels spécialisés dans la traite des êtres humains et d’organes, opérant en Afrique et au nord de la Méditerranée. Il est difficile de croire que des milliers de personnes, dont des femmes enceintes ou portant des nourrissons, parcourent à pied des milliers de kilomètres pour atteindre la Tunisie – et parfois même des localités précises comme Jbeniana ou El Amra – sans qu’il y ait une organisation criminelle derrière cela, selon le communiqué présidentiel publié à 1h27 du matin.
Le président a également insisté sur le fait qu’aucun État dans le monde n’accepterait qu’une partie de son territoire échappe à sa souveraineté ou à ses lois. Il a précisé que les autorités tunisiennes ont traité ces migrants non seulement conformément au droit humanitaire, mais aussi en accord avec les valeurs morales et humaines les plus nobles, notamment lors de l’évacuation de certains campements.
Il a indiqué que ces migrants n’étaient pas moins démunis auparavant, mais que ce phénomène n’existait pas à une telle échelle. Si aujourd’hui ils cherchent des lieux sûrs, c’est parce qu’ils sont victimes d’un système économique mondial injuste, dont la Tunisie elle-même souffre et fait partie des victimes.
Le chef de l’État a réaffirmé que la Tunisie, fière de son appartenance africaine, continue à élever haut le slogan d’une Afrique prospère pour les Africains.
Il a invité l’OIM à redoubler d’efforts pour faciliter le retour volontaire des migrants dans leurs pays d’origine, avec un soutien financier qui leur permette de s’y réinstaller en sécurité. Il a également appelé à coopérer avec toutes les parties concernées afin de découvrir le sort des disparus, dont on n’a retrouvé aucune trace ni en mer ni sur terre.
En conclusion, le président a souligné que la Tunisie a déjà fait tout ce qu’elle pouvait et supporté de lourdes charges. Il n’est plus possible que la situation actuelle perdure. La Tunisie œuvre désormais pour l’établissement d’un nouvel ordre humanitaire mondial, en rupture avec l’ancien système qui n’a engendré que spoliation des richesses, famines, conflits et guerres.
S.F
