Dans une déclaration au quotidien Al-Quds Al-Arabi, Imed Khemiri, porte-parole du mouvement Ennahdha et dirigeant au sein du Front de salut, a estimé que la situation actuelle du parti reflète celle de l’ensemble de la scène politique tunisienne depuis le 25 juillet 2021.

Il considère qu’Ennahdha, tout comme le Front de salut, a été directement visé par les autorités, notamment à travers la fermeture de ses sièges, la restriction de ses activités et les poursuites engagées contre ses dirigeants. Il dénonce la criminalisation de l’action politique, en contradiction avec la Constitution, les lois tunisiennes et les droits universels reconnus dans le monde.

Imed Khemiri affirme que le pouvoir en place adopte une posture hostile à l’égard des partis, des organisations et des corps intermédiaires, et cherche à imposer un système politique fondé sur une gouvernance centralisée et autoritaire, sans concertation. Il qualifie ce modèle de « totalitaire » et estime qu’il ne peut se maintenir qu’au prix de la marginalisation des forces politiques et sociales.

Il rappelle également que la révolution tunisienne a permis des avancées majeures en matière de libertés d’expression et d’organisation, conquises grâce au sacrifice de nombreux Tunisiens. Pour lui, ces acquis demeurent ancrés dans la conscience collective et continueront d’inspirer les revendications démocratiques.

Enfin, Imed Khemiri souligne que « de nombreux Tunisiens résistent aujourd’hui pacifiquement dans le cadre civil », et que le mouvement Ennahdha s’inscrit dans cette dynamique. Il appelle à l’unité autour des priorités nationales : en premier lieu la libération des détenus politiques, la restauration de la démocratie, et la fin des politiques populistes, qu’il juge néfastes pour l’économie et la cohésion sociale.

S.H