
Les photos de deux nouveaux billets font, depuis quelques jours, le tour de la toile. Les photos ont été accompagnées d’une annonce de leur introduction prochaine sur le marché. L’information a été massivement relayée par les internautes depuis vendredi 15 avril 2022.
La Banque centrale de Tunisie (BCT) n’avait pas officialisé la nouvelle. Néanmoins, une source de la BCT a confirmé la chose.
A noter que l'une des nouvelles monnaies sera un billet de cinquante dinars comportant le portrait de l’ancien Premier ministre tunisien, Hédi Nouira. Le deuxième billet aura une valeur de cinq dinars et comportera le portrait de l’ingénieur et militant de gauche, Slaheddine Amami.
Par ailleurs, le dernier billet à être introduit sur le marché était égal à dix dinars et comportait le portrait de Tawhida Ben Cheikh, première bachelière musulmane et première femme médecin et gynécologue du monde arabe. L’événement remonte au 27 mars 2020.
S.G
A suivre !
Alors, où se situe le catch 22 de cette décision
La Banque centrale fait tout simplement de la politique. C'est durant la décennie de pouvoir de Nouira que l'Etat tunisien a été le plus répressif contre la gauche tunisienne. Condamnations à la prison, emploi de la torture'?' contre les militants de gauche, ça s'est même accompagné de faveurs octroyées par le même Etat tunisien aux militants'?' islamistes, qui avaient ainsi un allié objectif au pouvoir ! Alors, aujourd'hui, pour contenter tout le monde, la BCT place un militant de gauche sur ses billets.
Mais, comme dit George Orwell, tous sont égaux, mais il y en a qui sont plus égaux que d'autres'?' Nouira est sur un billet de 50 DT alors que Amami est sur un billet de 5 DT.
De là à dire qu'un mec du Parti au pouvoir vaux dix fois plus qu'un mec de l'opposition, il n'y a qu'un pas, qu'il faut sauter sans hésiter. Le conservatisme sociopolitique des cadres de la BCT le permet.
Pourtant, là n'est pas l'essentiel, qui réside plutôt dans ce choix de personnalités trop proches de nous autres, c'est-à-dire trop contemporaines pour susciter un consensus des Tunisiens sur leurs personnes.
La Banque centrale outrepasse donc son rôle en choisissant ainsi des gens qui, contrairement par exemple à Farhat Hached ou Tawhida Ben Cheikh, ne sont pas des figures historiques incontestables.
Bref, le gouverneur de la BCT, Marouane Abassi, s'est démonétisé !
En revanche, Hédi Nouira... La BCT ferait mieux de s'équiper de nouvelles lunettes, un tantinet plus précises ! Heureusement que ce billet vaudra cinquante dinars : autant dire qu'il ne circulera pas beaucoup - tant mieux...On n'a pas idée de défigurer une telle personnalité, qui au surplus a été gouverneur de cette même BCT pendant si longtemps : on n'est jamais plus trahi que par les siens - ou, alors, la BCT n'a jamais regardé Hédi Nouira dans le blanc des yeux !!!