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Hatem Mliki : la crise des notes est synonyme de l'incompétence de l’État
16/05/2023 | 11:03
9 min
Hatem Mliki : la crise des notes est synonyme de l'incompétence de l’État


L’ancien député, Hatem Mliki, a considéré que l’incapacité de l’État à trouver une solution au sujet des blocages des notes était synonyme de son incompétence. « Le budget de 2023 est préparé en juin 2022… Il s’agit d’anciens engagements... Le gouvernement doit soit négocier avec le syndicat avant l’élaboration du budget, soit y procéder en septembre… Quel est l’intérêt d’entamer des négociations après avoir laissé les choses traîner jusqu’à la période des examens ? », s’est-il interrogé.  

Invité le 16 mai 2023 à « La Matinale » par Malek Khaldi sur Shems FM, Hatem Mliki a indiqué qu’un État évolué traitait ce genre de problématique en avance et par la mise en place d’un plan. Par contre, un pays sous-développé n’étudie ce genre de problème qu’à la dernière minute. Il a estimé que le ministère de l’Éducation   abordait l’enseignement d’une façon erronée. « L’enseignement s’est transformé en une rémunération contre la présence de l’enseignant, même en l’absence d'une approche pédagogique correcte », a-t-il dit.

Hatem Mliki s’est interrogé sur l’état psychologique des enseignants suppléants, n’ayant pas été payés durant les six derniers mois. Il a indiqué qu’enseigner n’était pas un simple geste mécanique. Le ministère ne se soucie, selon lui, que de la présence dans les salles de classe. M. Mliki a souligné l’importance de garantir de bonnes conditions favorables à la réussite des élèves. Il a indiqué qu’à Kasserine, un seul élève sur cent inscrits en première année de l’école primaire parvenait à achever un cursus universitaire.

« Nous n’avons abordé ce sujet qu’en raison de l’approche des examens et de l’épreuve du bac… L’État n’a pas appris à fonctionner ou à élaborer correctement son budget. Il n’a pas appris à collaborer avec les syndicats de façon transparente… On n’a pas pu améliorer la performance au niveau des négociations entre les syndicats et les institutions de l’État. On n’a pas développé les conditions de l’enseignement et l’apprentissage pour les enfants. On n’a pas amélioré le climat social comprenant l’éducateur et l’élève. On vient, par la suite, critiquer les agressions des parents sur les enseignants, la propagation de la violence chez les élèves, le faible rendement des éducateurs ou la faiblesse des résultats scolaires », a-t-il ajouté.

Hatem Mliki a considéré que l’origine de la situation au niveau des écoles était l’incapacité de l’État à gérer ses engagements. Plusieurs problèmes, selon lui, peuvent être facilement résolus. Ils se transforment en crises et en polémiques. L’origine n’est autre que la mauvaise gestion du pays. Hatem Mliki a estimé que la question des engagements de l’État auprès des enseignants aurait dû être traitée à l’occasion d'un conseil ministériel tenu en septembre. « Être ministre ou président est un travail technique… Il s’agit d’emplois… Il ne s’agit pas de faire de la politique… Que veut dire élaboration d’un budget ? Il ne s’agit pas de simples chiffres. Il s’agit des engagements de l’État… Les problèmes non traités se transforment en crises », a-t-il poursuivi.


Hatem Mliki a estimé que le gouvernement devait barrer la route aux crises. Toute solution, selon lui, comporte des conséquences négatives. Il a appelé le gouvernement à se réunir en présence du chef de l’État, Kaïs Saïed, afin d’élaborer dès maintenant le budget de 2024. Il a considéré que la désignation d’une personne à la tête d’un pays devait se faire à travers des élections. Ceci procure un sentiment de sécurité aux citoyens. M. Mliki a appelé les acteurs de la scène politique à respecter la tenue d’élections présidentielles en 2024.

« Nous devons nous mettre d’accord sur un gouvernement doté d’un agenda clair et permettant d’atteindre 2024… Nous pouvons parvenir à la tenue d’élections, mais nous retrouver dans une situation économique similaire à ce que nous vivons au niveau du secteur éducatif… Quel que soit l’individu désigné à la tête du pays, il n’aura plus la capacité de négocier ou de mobiliser des ressources financières… Nous devons étudier les conséquences de la chose. Parvenir à 2024 ne doit pas avoir lieu coûte que coûte… Où allons-nous trouver l’argent ? », a-t-il critiqué.

Hatem Mliki a rappelé que la Tunisie a présenté un programme de réformes au Fonds Monétaire International (FMI) dans le but de parvenir à un accord de financement. Il a indiqué que ce document a été présenté depuis près de la moitié d’une année et qu’il représentait l’élément central sur lequel le budget de l’État a été fondé. Le FMI n’a toujours pas validé l’accord.

Hatem Mliki est revenu sur les derniers sondages relatifs aux partis et aux mouvements politiques. D’après cette source, 94% des Tunisiens ne se sentaient pas représentés par ces entités. Il a, aussi, souligné l'importance de procéder à une distinction entre outils et objectifs. Le parlement, la présidence de la République, les conseils municipaux et les conseils régionaux appartiennent à la première catégorie. L’amélioration de la situation des citoyens et de leurs conditions de vie est un objectif. Il a estimé que ces objectifs ont été mis de côté. Les politiciens et le pouvoir en place ont commis, selon lui, une grave erreur. Ils ont mélangé outils et objectifs.




« On ne connaît pas les objectifs de son pays ! On croit que les élections sont un objectif ! Il s’agit d’un outil. On peut ne pas tenir d'élections locales et nommer un délégué ou des élections régionales et nommer un gouverneur. On peut créer deux chambres législatives… On peut mettre en place un système présidentiel… Mais, avons-nous vu un citoyen incapable de dormir, se sentant mal, fumant une cigarette, faisant le va-et-vient en raison de la mise en place d’une seule chambre législative ? Qui va s’en soucier ? Qui va se quereller avec sa femme et ses enfants à cause des élections municipales ? », a-t-il déploré.


Hatem Mliki a indiqué que les citoyens se préoccupaient de leur pouvoir d’achat, des pénuries du chômage et de leur situation financière. Il s’agit, selon lui, des véritables objectifs devant faire partie des priorités des politiciens et du gouvernement. La réalisation de ces objectifs doit s’opérer à travers une vision. Ceci implique le choix d’une politique d’État et d’un positionnement économique. Il peut s’agir de la mise en place d’un État social collectant les impôts et les distribuant de façon à garantir certains services tels que la santé, l’éducation et la justice. On peut, également, choisir un modèle optant pour plus de liberté économique et reposant sur de faibles revenus fiscaux. Hatem Mliki a considéré que l’absence d’une vision signifie l’impossibilité d'identifier ces choix.

« L’absence de vision de la part des leaders politiques signifie l’absence de vision au niveau du pays. L’absence de vision traduit une absence d’objectifs. Le pouvoir politique n’a pas de vision. La vision du président de la République évoquant la souveraineté, une gouvernance par les bases et une prise de décision par le peuple n’est qu’un ensemble de paroles. Ceci ne peut pas avoir lieu dans un monde moderne… Les pays développés parlent d’objectif, de budgets, de taux, de croissance, de chômage et d’opportunités économiques et de produits. En Tunisie, il s’agit d’un débat stérile », a-t-il poursuivi.

Hatem Mliki a considéré que la Tunisie ne pouvait atteindre une situation de stabilité avec 25% de pauvreté, 17% de chômage, 9% de déficit commercial et le flou au sujet des emprunts étrangers. Les indicateurs actuels, selon lui, ne permettent pas de parler de stabilité. Hatem Mliki a pointé du doigt une crise aux niveaux alimentaire, hydrique, énergétique, financier et social. Il a estimé que le pouvoir en place adoptait un discours inadéquat. Il a expliqué que le chef de l’État disposait de moyens et de ressources lui permettant de gouverner. Il a critiqué le recours à des discours évoquant des complots, mais sans les divulguer. 


S.G

16/05/2023 | 11:03
9 min
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Commentaires
cesarios
Notre corps enseignant souffre et son statut se ......................
a posté le 16-05-2023 à 20:03
Pourquoi on cherche midi à quatorze heures, il y a une unique solution, rendre au corps enseignant ce qui appartient naturellement à sa position en tant qu'éducateurs formateurs de notre jeunesse "kada el mouallimou ene yakouna rasoula " cité par le grand poète AHMED CHAWKI....Notre corps enseignant est en train de subir depuis une belle lurette la plus ignoble situation pécuniaire dans l'histoire de notre chère TUNISIE, ses besoins les plus primaires n'ont plus à sa portée..A l'heure actuelle et après avoir l'occasion et la possibilité d'instaurer notre plus grand espoir quant à notre transition démocratique, seuls l'école publique et ses éducateurs défenseurs sont les meilleurs et les plus fiables pour la faire avancer et la faire réussir
Bouba
Culotté
a posté le 16-05-2023 à 16:07
Mr Mliki, l'avènement de cette période vous en portez en grande partie la responsabilité, vous avez été dans la majorité gouvernentale et puis député, et pendant cette période c'est votre laxisme et les caresses au soin du poil qui ont fait que des vaux rien dictent la politique sociale au d'étirement de tout le peuple, un peu d'humilité Monsieur vous ne vzlez pas plus que vos interventions débiles
sesarios
Notre TUNISIE a besoin son 2024 dans les règles de l'art d'une transition ...............................
a posté le 16-05-2023 à 13:28
qui gouverne notre TUNISIE? c'est la seule nation au monde d'un régime présidentiel qui se cherche d'instaurer une vraie et réelle transition démocratique espérée , voulue et bataillée par tout un peuple depuis une belle lurette, lui sacrifiant des milliers de martyrs et de blessés tout au long de son histoire, la trouvant actuellement dirigée et gouvernée par un président qui a tout le pouvoir du monde qui par un "jarret kalam", il pourrait tout décider et tout chambarder.... Notre actuel président s'est trouvé dépourvu durant la période de sa gouvernance de notre chère TUNISIE de certaines essentielles prérogatives puisque notre ARP a choisi pour elle un plein pouvoir législatif qui s'est terminé par des fiascos et des fléaux qui ont causés des marasmes dans tous les domaines et les secteurs jusqu'à la banqueroute....Maintenant notre président est invité de sortir ,et de délaisser son palais de carthage et de lancer des visites de soutien et de coopération avec nos pays frères et amis pour propulser les investissements et promouvoir le financement des projets bien triés, bien pensés et bien établis dans tous les domaines en gagnant- gagnant...La période de la précédente décennie s'est avérée destructive jusqu'à presque la faillite, les emprunts et les dons octroyés , sont évaporés, se sont volatilisés, aucune réalisation n'a pas pu voir le jour, il ne reste actuellement que trousser les manches, s'élancer, et se projeter vers des réalisations concrètes prioritaires avec la meilleure gestion qu'elle soit en faisant participer nos culots intègres et compétents en politique , en économie , en social et aux finances.... LES ELECTIONS de 2024 sont aux notre portes, , la majorité du peuple ne veut que ses urnes soient sa propriété, sa transparence, le respect total de l'égalité des chances et la neutralité et la vraie indépendance de son ISIE et le dernier mot ne sera qu'à ses électeurs et à ses électrices et que le meilleur choisi aura la gouvernance
Manel
Nul
a posté le 16-05-2023 à 12:03
@BN: arretez de cautionner ces figures , c'est sans aucune importance pour vos lecteurs. Soyez a la hauteur des besoins de vos lecteurs, innovez SVP.
Tunisino
Ce n'est pas de l'incompétence
a posté le 16-05-2023 à 11:58
Ce n'est pas de l'incompétence, mais de l'indifférence, le Kadhafi tunisien est absorbé par son projet personnel, il est sur la même voie du traitre Ghannouchi, les tunisiens et la Tunisie ne constituent pas une priorité pour lui. Le fils d'un ami est dans un collège pilote, le collège n'a rien de rien, il supplie les parents pour des aides, des rames de papier ou des produits de nettoyage! Pour commencer, pourquoi les collèges pilotes/lycées pilotes, pour emmerder des enfants afin de les marginaliser par la suite?! Il est bien clair que la machine éducative a été sévèrement endommagée, par des littéraires et des illettrés, elle n'est plus dans la production de compétences mais d'incompétences. Cependant, elle doit être soutenu en attendant les améliorations, à conduire techniquement et non littérairement, c'est de l'ingénierie de l'éducation (planification) et non de la science de l'éducation (enseignement). La machine éducative est une pièce maitresse de tout projet de progrès durable, elle est à concevoir selon le projet stratégique du pays, le rendre un pays prospère et rayonnant dans le temps le plus court.
Agatacriztiz
Il devient obsolète le Mliki
a posté le 16-05-2023 à 11:55
On devrait confier les corrections des contrôles continus, appréciation de l'évolution des élèves et notations des examens à l'intelligence artificielle à l'avenir.
Au moins ça nous donnera une idée objective du niveau atteint par nos écoliers, lycéens et étudiants et s'il ne vaut mieux pas confier dans le futur, la totalité ou dû moins une grande partie de leur éducation à des robots programmés à cet effet.
Je suis sûr qu'on obtiendrait de meilleurs résultats qu'avec les tartempions que Hatem Mliki représente si bien...
SALIM
B.N SVP ARRETEZ DE NOUS MONTRER CE PERSONNAGE
a posté le 16-05-2023 à 11:34
Il incarne la tristesse , la misère,le désespoir.Et je ne comprends pas pourquoi CMEMS FM insiste à inviter,presque mensuellement, ce 'militant' ,devenu activiste politique INDEPENDANT, aprés qu'il était le directeur de la campagne de KALB TOUNES et de NABIL KAROUI. Qu'est ce qu'il va ajouter.