Le vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Ferid Belhaj, a appelé à la révision du rôle de l’Etat afin de stimuler l’investissement et de garantir une relance économique. « L’Etat doit encadrer l’activité économique. Il doit encourager et non-pas être un acteur majeur de l’économie. L’Etat régule et permet », a-t-il ajouté.
Invité le 23 juin 2022 par Elyes Gharbi sur les ondes de la radio Mosaïque Fm, Ferid Belhaj a expliqué que l’Etat tunisien devait se munir d’agences de régulation compétentes et permettant aux entrepreneurs de faire partie de la dynamique économique. Il a considéré qu’il n’y avait pas encore de réformes allant concrètement dans ce sens-là. Il a assuré que l’Etat pouvait, en même temps, jouer un rôle social et procéder à la libéralisation de l’initiative et le secteur privé. Il a assuré que la relance de l’activité économique engendrera une plus-value imposable assurant, ainsi, des revenus supplémentaires à l’Etat.
Réagissant aux interrogations d’Elyes Gharbi au sujet de la situation des caisses sociales, des dettes des entreprises étatiques et du coût du rôle social de l’Etat, Ferid Belhaj a insisté sur l’ouverture de l’économie. Il a appelé à éviter l’endettement et a mis l’accent sur la mobilisation de fonds à travers l’encouragement de l’investissement. Il a estimé que la faiblesse des investissements résultait de l’absence de confiance. Ceci résulte principalement, selon la même déclaration, de la complexité des procédures administratives. « Najla Bouden, que je salue, m’a affirmé qu’il fallait se débarrasser d'un ensemble d’autorisations. Elle a tout à fait raison. Elle doit mettre en œuvre cette décision… On opte, à chaque fois, pour la promulgation d’une nouvelle loi… On aggrave la complexité de la situation en multipliant les textes de lois », a-ti-l ajouté.
Ferid Belhaj a assuré que la libéralisation de l’initiative et l’ouverture de l‘économie et du marché tunisien ne signifiaient pas la création d’emplois fragiles ou instables. Il a évoqué l’importance de procéder à la réforme du système éducatif et de la mise à niveau du capital humain. Il s’est, également, penché sur la question du développement durable et de l’économie verte afin d’être en symbiose avec le marché européen. Il a révélé que la Banque Mondiale avait entamé un grand projet au Maroc et lui permettant d’être compétitif.
Évoquant le système des compensations, Farid Belhaj a appelé à un passage rapide vers un ciblage permettant à ceux vraiment dans le besoin d’en profiter. Il a expliqué que ceci a été réalisé avec succès dans plusieurs pays tels qu'au Brésil ou au Mexique. « 400 millions de dollars ont été injectés par la Banque Mondiale afin de réaliser la chose… Ceci permettra au gouvernement d’avoir une marge de manœuvre permettant de mettre en œuvre des réformes. Malheureusement, les réformes n’ont toujours pas été entamées… La communauté internationale soutient la Tunisie, mais il faut passer à des réformes… Je ne veux pas aborder la question de l’entente entre le pouvoir en place et les partenaires sociaux. Il s’agit d’une question d’ordre politique. Je n’ai pas d’avis par rapport à cela. La Banque Mondiale aidera la Tunisie autant qu’elle pourra », a-t-il poursuivi.
Ferid Belhaj a considéré que l’absence d’entente autour des réformes conduira à une situation de blocage et n’encouragera pas l’investissement. Il a souligné l’importance de sortir de la crise. Il a estimé que la Tunisie devait œuvrer de façon à ne plus songer à un soutien financier étranger sous la forme d’aide. Il a rappelé qu’Elyes Fakhfakh avait reçu un manuel comportant des propositions et de la vision de la Banque Mondiale. Il a insisté sur l’importance d’élaborer un programme clair avec des étapes bien définies.
S.G
Pour ce monsieur LA CONSOMMATION n'est pas un ingrédient de la croissance!!!