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Ennahdha - La guerre de succession plus que jamais ouverte !
27/05/2020 | 19:39
4 min
Ennahdha - La guerre de succession plus que jamais ouverte !

 

La guerre de succession au sein du mouvement Ennahdha est déclarée depuis un bon moment. Les barons du mouvement se sont lancés dans une campagne virulente pour accéder au trône de Montplaisir, succédant ainsi au bâtisseur mythique du mouvement Rached Ghannouchi, dont le mandat est arrivé à sa fin. Cependant, le fondateur et très redoutable Ghannouchi se laissera-t-il faire simplement? Rien n’est moins sûr…

 

Depuis la révolution de 2011, le mouvement islamiste Ennahdha mène la danse sur la scène politique nationale. Aidé par la rigueur et la discipline indéfectibles de ses bases et de ses structures, le mouvement fondé par Rached Ghannouchi s’est positionné sur l’échiquier politique en Tunisie et se présente comme le parti le plus solide. Bien que le mouvement ait perdu sa position numéro 1 lors des élections de 2014 et régressé en termes de poids électoral en 2019, il reste le parti le plus soudé et uni.

C’est dire que le mouvement islamiste n’a pas connu les divisions comme ce fût le cas des autres partis progressistes déchiquetés en mille morceaux dès les premières épreuves. Reste que ce constat n’empêche pas l’existence de tiraillements internes et de grands différends entre les principaux dirigeants et barons d’Ennahdha.

Des conflits bien gardés en interne, commencent à sortir au grand public à l’approche de la date fatidique du prochain congrès du mouvement. Pour cause, le président du mouvement n’a plus le droit de se présenter à sa propre succession après avoir écoulé ses deux mandats. Sa place très convoitée doit être occupée par un nouveau leader capable de rassembler autour de lui la majorité des bases. Or, cette tâche n’est pas des plus aisée lorsqu’on connait la position, le rôle et l’emprise de Ghannouchi sur le mouvement.

 

Dernière manœuvre en date dans ce contexte : « La déclaration de l’Union et du renouveau ». Une déclaration signée par la garde rapprochée du Cheikh et fuitée en discrétion aux médias. Cette déclaration reconnait le rôle incontournable de Ghannouchi sur la scène politique nationale et au sein du mouvement lui-même, mais souligne, également, le conflit interne, les climats négatifs, les erreurs, la perturbation de la ligne politique et la faiblesse du rendement des institutions. Elle dénonce, aussi, les sorties médiatiques de certains dirigeants et l’exposition du linge sale du mouvement au grand public, une démarche qui ne s’inscrit point dans les traditions du mouvement. Cette même déclaration appelle à la nécessité de tenir le congrès dans les dates fixées et de garantir la succession et le renouvellement de la direction, le tout en préservant le rôle de Rached Ghannouchi dans le suivi effectif et efficace de la nouvelle direction.

Toujours est-il, il serait difficile pour les observateurs avertis de la scène nationale de croire qu’une telle déclaration signée, réfléchie et rédigée, entre autres, par Abdelkarim Harouni, Rafik Abdessalem ou Noureddine Arbaoui soit dirigée contre Rached Ghannouchi. D’ailleurs, des analystes considèrent que ce groupe constituent finalement « des opposants aux opposants de Rached Ghannouchi ».

Dans l’état actuel des choses, il faut bien reconnaitre que le principal chef du mouvement s’opposant à Rached Ghannouchi, qui n’est autre que Abdellatif Mekki, s’en sort parfaitement bien. C’est dire que le cours des évènements lui a été très bénéfique. Depuis sa position à la tête du ministère de la Santé en pleine crise du Covid-19, Abdellatif Mekki a réussi à récolter un grand élan de sympathie, faisant de lui un candidat redoutable pour régner à la tête du mouvement Ennahdha. Soutenu et suivi par « des jeunes du mouvement », il se retrouve en position privilégiée par rapport au Grand Maître ayant perdu de son rayonnement à cause des coups qu’il est en train de recevoir de toutes parts. La présidence du Parlement, a incontestablement usé Rached Ghannouchi, tout comme le bras de fer qu’il est en train de mener avec le président de la République Kaïs Saïed, outre les attaques qu’il est en train de subir de part et d’autres à cause des relations avec l’étranger, beaucoup plus exposés à la lumière des projecteurs.

 

En tout état de cause, il est clair que Rached Ghannouchi à travers la dissolution du bureau exécutif du mouvement a réussi à gagner du temps. Un temps précieux pour sa garde rapprochée de serrer les rangs et d’organiser la succession. D’ailleurs, des bruits persistants font état de l’entrée sur scène du fils de Rached Ghannouchi, en lui réservant une position au sein de la future direction du mouvement. Quant au fondateur, c’est une « sortie honorable » qu’on lui prépare en lui accordant un poste honorifique de Guide Suprême, et à travers duquel il pourra tenir toutes les ficelles et assurer la véritable succession en vue.  

 

Sarra HLAOUI

27/05/2020 | 19:39
4 min
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Commentaires
observator
Plutôt Président d d'honneur tout simplement
a posté le 28-05-2020 à 17:46
Car guide suprême ( Iran) ou combattant suprême comme Bourguiba ne sonnera pas bien dans l'opinion. La suprématie est plus un attribut divin.
Au Iran, le guide suprême a beaucoup de pouvoirs et peut transcender les institutions.
Enahdha est un parti politique dans un système démocratique.
Le titre qui peut le mieux correspondre à Mr Ghannouchi est celui de "Président d'honneur "
Il faut enraciner chez nous la culture de la rotation et celle des institutions et éviter de tomber dans le culte de la personnalité même si la personnalité concernée est pourvue de qualités indéniables.
Après tout, nous sommes tous mortels et donc on doit être toujours prévenant.
Cela nous a tellement coûté avec l'histoire du combattant suprême et de l'artisant du changement......qu'il vaut mieux être prévenant.
riri
2/3, ne reste que lui a déguager
a posté le 28-05-2020 à 15:07
Comment construire une démocratie avec des dictateurs?
Bourguiba est parti avec notre respect. Ben Ali est parti avec nos crachats, il ne reste que Ghannouchi a dégager une bonne fois pour toute pour que la Tunisie puisse enfin avancer et sortir des querelles des années 1960-1980.
Aucun de ces trois hommes ne pouvaient construire une démocratie.
St Just!
L'un et l'autre..... poubelle de l'histoire!!
a posté le 28-05-2020 à 11:46
L'un qui refuse de partir en usant de divers entourloupes (dissolution, gendre, fils....) ; l'autre dans un silence mortel quant aux morts de Kairouan. Une attitude qui reflète son incapacité à gérer tous les problèmes de santé publique ou mentale qui se posent dans une société y compris les problèmes d'alcool.
Madame HLAOUI,
Je trouve votre narration de la situation au sein d'Ennahda d'une douceur complice qui omet de poser plusieurs questions : où sont tous les autres personnages d'Ennahda qui n'ont pas signé, par exemple Bhiri, Araydh, Atig....
L'utilisation des termes et du titre "Guide Suprême" est malvenue!! Etes-vous en train de leurs souffler l'idée d'un Guide Suprême honorifique et de leurs préparer le terrain par cette douceur?
Au vu de la situation inédite d'Ennahda, ne pouvons-nous pas parler d'un tourbillon qui risque d'emporter les fondement même de ce groupe?
hamahama
vérité abssolut
a posté le 28-05-2020 à 11:32
vous dites partie structuré ,Laàdhari JBALI considérer comme des dirigeants de première ligne en baisser les bras car on compris que Ghannouchi et un dictateur et que a chaque congrès il manipule la base existante pour crié une autres pour le soutenir , exactement ce que il fait au parlement actuellement avec certains partie ces un manipulateur fini , et les brebis sont nombreux , pour qu'il sont sort toujours , dans son partie comme sous la coupole de BARDO
Bourguibiste nationaliste
PAPIER DE PROPAGANDE PRO-ISLAMISTE
a posté le 28-05-2020 à 09:12
'?crire que le parti islamiste est le parti « le plus solide », « le plus uni », le « plus soudé », tous ces superlatifs sont un écran de fumée pour faire passer une secte pour un parti politique. Ennahdha n'est pas un parti et son chef se comporte comme un dictateur qui ne respecte aucune institution. Il est arrogant, agit à sa guise, méprise le président de la République, provoque les Tunisiens. Son soi-disant « parti » est une affaire de famille et le chef de la secte veut gérer le pays comme il gère son mouvement : il veut installer une dynastie au sein de son mouvement et dans le pays. C'est son fils qui le remplacera à la tête de la secte ainsi qu'à la tête du parlement.
aldo
==== BIEN FERMER LE SAC POUBELLE ====
a posté le 28-05-2020 à 00:42
et au fond de l'océan
Berliner
Erreur de français
a posté le 27-05-2020 à 22:51
Bonjour,
Mener la danSe et non la danCe.
Merci
Flying Ftira
Il était temps...
a posté le 27-05-2020 à 22:10
Qui sème le vent, récolte la tempête, c'est bien connu. L'heure des règlements de comptes à sonné à Ennahda et c'est sans soute tant mieux pour la Tunisie et surtout pour que ceux qui ont cru en ce mouvement et qui vont se rendre compte qu'il ne valait, vaut et vaudra jamais rien.
Mabrouka
L occasion a ne pas rater
a posté le 27-05-2020 à 20:46
La nouvelle generation fera d Ennahdha ce qu elle doit etre,un parti moderne ,100 % tunisien et independant des influences etrangeres et des pressions..Doit faire de sa priorite principale :defendre les interets de notre pays et du peuple tunisien....doit tourner la page de l ere Ghannouchi trop attache et dependant de la nebuleuse de la secte de la fraterie musulmane d Erdogan et du Kater,Ennahdha doit faire son propre proces et naitre de nouveau sous la strategie progressiste nationaliste...