L’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani se présentera, demain mardi 20 août 2024, pieds nus au tribunal. Une décision prise suite au refus des autorités carcérales de lui fournir les vêtements que sa famille lui a apportés à cet effet. C’est qu’a indiqué, lundi 19 août 2024, sa sœur Ramla Dahmani, dans un post Facebook.

« Aujourd'hui, nous avons apporté à Sonia des chemises et une paire de chaussures pour qu'elle puisse les porter demain pendant son procès. Des chemises blanches, simples, sans fioritures, sans décoration. Une paire de chaussures sans métal, sans fil, avec un talon espadrille en alfa. Une tenue toute simple, juste pour qu'elle soit décente….Tout cela lui a été refusé », a-t-elle affirmé dans ce statut.

Et d’ajouter : « Pourquoi ? Pourquoi la nouvelle directrice de la prison a-t-elle refusé nos suppliques et celles de ses avocats ? Pourquoi Sonia n'a-t-elle pas eu le droit de se faire couper ou teindre les cheveux ? Pourquoi lui refuse-t-on des vêtements décents ? Pourquoi tient-on tant à la détruire physiquement, à la mettre dans une position de faiblesse ? Pensent-ils vraiment qu'en l'obligeant à être en guenilles, elle sera moins belle, moins forte, moins symbolique ? Pourquoi cet acharnement, cette volonté de détruire son image, cette haine incompréhensible… Pourquoi ?

Sonia a pris sa décision. Elle ira au tribunal pieds nus. Ils la veulent dépouillée ? Elle le sera, mais selon ses propres termes. Le symbole qu'ils veulent anéantir n'en deviendra que plus puissant.

Sonia ne se laissera pas détruire ».

La Cour d'appel de Tunis avait fixé pour le 20 août 2024, l'audience d’examen de l'appel de l'avocate contre le jugement de première instance qui l'avait condamnée à un an de prison ferme.

Sonia Dahmani avait été condamnée le 6 juillet à un an de prison ferme dans l’affaire « Heyla leblad ». Le 11 mai 2024, son arrestation musclée a fait grand bruit. Les forces de l’ordre avaient pris d’assaut les locaux de la Maison de l'avocat de Tunis où s’était réfugiée l'avocate et chroniqueuse après avoir fait l'objet d'un mandat d'amener à la suite d'une déclaration médiatique. Les policiers s’étaient introduits à l’intérieur des locaux afin de l'embarquer.

Sur Carthage+, Sonia Dahmani avait réagi aux théories de grand remplacement et de changement de la composition démographique de la population tunisienne par des migrants subsahariens qui seraient là pour s’établir selon un plan ourdi par des forces étrangères. Face à ces propos, l’avocate avait affirmé qu’il n’y avait pas de complot, que les migrants voulaient juste traverser vers l’Europe et qu’il ne faisait pas bon vivre en Tunisie actuellement. Il n’en fallait pas moins pour qu’une cabale haineuse soit lancée contre la dame sur les réseaux sociaux, suivie par la convocation puis la condamnation.

I.N.