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Chroniques
Discours enflammés, actions givrées
Par Ikhlas Latif
17/01/2025 | 16:00
3 min
Discours enflammés, actions givrées

 

Depuis sa prise de pouvoir, le président ne cesse d’égrener des intentions grandioses, promettant des lendemains radieux. Ces discours, parfois enflammés, ont su capter l’attention d’une population lassée des échecs des gouvernements successifs. Mais si les intentions suffisent à maintenir l’espoir pendant un temps, elles ne remplacent ni une stratégie claire ni une action concrète.

Encore et toujours, le président redit les mêmes choses dans ces discours. Si on venait à comparer un communiqué d’il y a trois ans avec un autre d’aujourd’hui, on tomberait imparablement sur les mêmes rengaines. Il réclame, exige, appelle, exhorte, insiste, souligne… Cela donne l’impression qu’on est coincé dans une boucle temporelle sans fin, dans laquelle le futur se rattache au passé et vice versa. Une répétition continuelle qui provoque le vertige chez les personnes qui gardent les yeux bien ouverts. Ceux qui ont été endormis par les belles paroles, n’y voient que du feu et continuent d’applaudir, à leur tour, en boucle.

 

Conseil des ministres au palais de Carthage, présidé par le chef de l’Etat. L’activité est relayée vers 2 heures du matin vendredi, histoire de respecter les nouvelles traditions et de conforter le caractère ubuesque de ce que nous subissons depuis un certain 25 juillet. Mais passons la forme. Lors de ce conseil, le président « a mis l’accent sur la nécessité d’inscrire toutes les législations dans l’esprit et les objectifs de la Constitution, tout en appelant à un engagement accru des responsables pour répondre aux attentes du peuple tunisien ».

Il a aussi « souligné l'importance de travailler avec une vision innovante et un esprit militant, plaçant l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de tout », affirmant que « les approches traditionnelles, les solutions partielles ou les ajustements temporaires n'ont aucune utilité : La solution doit être radicale, ou elle ne sera pas ! ». Met l’accent, appelle, souligne… Rien de nouveau sous le soleil. Du mâché et du remâché.

 

Les promesses se heurtent à deux réalités fondamentales : leur irréalisme criant et une méconnaissance des complexités du terrain. Certaines annonces, bien que séduisantes sur le papier, s’avèrent impossibles à concrétiser en raison d’approches marquées par un amateurisme évident. Ces stratégies, souvent déconnectées des réalités contemporaines, passéistes et non étudiées, ne font qu’alimenter un cercle vicieux d’insuccès.

Prenons l’exemple de la loi sur les chèques. L’idée semblait porteuse, mais sa mise en œuvre révèle une absence flagrante de préparation. La loi est sur le point d’entrer en vigueur, mais les perturbations sont déjà visibles. Parlez à ce parent qui ne peut plus payer l’école de ses gamins, à ce patient qui retourne sur ses pas incapable de régler immédiatement son IRM, à ce nouveau locataire qui doit régler à l’avance deux mois de loyer et un mois de cautionnement… Parlez à ce commerçant qui voit sa boutique désertée par les clients et qui se retrouve bloqué ne pouvant commander chez ses fournisseurs… Voyez l’angoisse qui s’empare des Tunisiens et de l’impact néfaste que cette loi aura irrémédiablement sur l’économie et la croissance.

À rebours de l’objectif annoncé, cette initiative a exacerbé les tensions et laissé place à un beau cafouillage. Sur le papier, cette loi devait simplifier les transactions et faciliter la vie des citoyens. Mais dans la réalité, elle devient un fardeau supplémentaire, déstabilisant des millions de Tunisiens au quotidien.

 

La politique ne peut reposer éternellement sur des intentions, même si ce sont les meilleures qui soient. À défaut de résultats tangibles, l’effet hypnotique des promesses mal pensées finit par s’étioler. À force, même les plus engourdis se réveilleront du rêve dans lequel ils ont été plongés. L’édifice s’effritera et laissera place au désenchantement, dévoilant les failles d’un leadership plus focalisé sur l’effet d’annonce que sur le concret. Et même quand il agit, ce n’est pas en trouvant des solutions viables et pragmatiques, mais pour empirer encore plus les choses.

L’utopie déconnectée du réel et les discours enflammés ne pourront, en aucun cas, résoudre nos problèmes et nous faire avancer.

Par Ikhlas Latif
17/01/2025 | 16:00
3 min
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Commentaires
Monsieur X
Un petit pion de Vladimir Poutine
a posté le 19-01-2025 à 12:05
Plusieurs tunisiens se demandent qui est derrière Kais Said. Le bonhomme est à l'évidence très limité. Ces communiqués sont répétitifs et vides. Said ne cesse de nous affirmer que le ciel est bleu et que les êtres vivants ont besoin de nourriture pour survivre.

Voilà que cinq qui se sont écoulés et Said ne fait que "macroner". Un néologisme inventé par des Ukrainiens sur la plate-forme de discussion Télégramme pour décrire l'attitude de Macron face à la guerre en Ukraine. Du faire semblant, des discours vides, on s'engage, il faut faire ceci, il est impératif que. Juste de la poudre aux yeux sans aucune intention sérieuse de faire quoique ce soit.

Pour revenir à Kais. Un homme aussi vide et qui ne brille pas par sa perspicacité est incapable d'analyser les problèmes actuels de la Tunisie, ni de proposer des solutions, ni d'echelonner leurs implémentations dans le temps et dans l'espace.

Je suis de plus en plus persuadé que Said n'est qu'un petit pion placé par l'assassin du Kremelin Vladimir Poutine, une taupe dans le monde arabe qui a servi au russe de s'ingérer dans les affaires internes de notre pays et tuer sa démocratie naissante et fragile. Il suffit de se rappeler de certains faits:

- '?té et septembre 2019, un trafic inhabituel sur les pages FB tunisiennes provenant de la Russie.
- L'inconnu Kais Said a été élue président en 2019 à la suite d'une manipulation massive des tunisiens par des pages FB et grace à du contenu sponsorisé (pensez Cambridge Analytics et la IRA de l'ancien cuisiner de Poutine et ancien chef des mercenaires Wagner).
- En 2024, Farouk Bouaskar part faire un "stage" en Russie en rapport avec les élections. Je dirais qu'il est parti recevoir des consignes plutôt qu'une formation?
- Pendant les élections, Farouk Bouaskar interdit l'association iWatch sous prétexte qu'elle travaille pour des pays étrangers et invite des russes de Vladimir Poutine célèbre pour son amour de la démocratie afin de superviser les élections en Tunisie!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Said a été élu en 2019 grâce à des élections supervisées par iWatch qui a toujours fait un excellent travail. Pourquoi ce revirement?

Kais Saied nous a toujours cassé les oreilles par des accusations non fondées à propos de ceux qui se jettent dans les bras des étrangers, mais il oublie de nous dire à chaque fois que certains se jettent sous les pays de Vladimir Poutine. Ce qui est pire c'est que le tsar sanguinaire n'a même pas pris la peine de féliciter Kais Said grand vainqueur des élections de 2024. Une humiliation totale de Kais Saied, mais certains n'ont pas de dignité.

Fathi
Peut-il vraiment se le permettre
a posté le 18-01-2025 à 19:55
Le président ks élu dans les conditions historiques que l'on connaît tous peut-il encore se permettre se contenter de ses recommandations bateux ou de cacher son échec avec des théories du complot ou en blâmant ses subordonnés. Ks n'a plus le droit à l'échec. Ce juriste de formation s'est assis sur la loi et bien fléchi les jambes, mais sans résultats concrets au cours de cette année il risque d'attiser le mécontentement de la population. La répression ne pourra jamais garantir la pérennité d'une dictature si cette dernière ne fournit pas.
Citoyen_H
UN PEU D'IMPARTIALITé SERAIT SOUHAITABLE
a posté le 18-01-2025 à 12:20
Mme Latif, que vous ne releviez que les points "négatifs" à propos du chef de l'Etat, jamais, le contraire.
Vous avez la dent dure, contre ? : devinons qui............, suspense, .........., KS.
C'est tellement flagrant que vous donnez l'impression d'avoir un problème personnel avec notre président !!!
Depuis qu'il a mis sur la touche, un groupe de traitres et de vendus ayant attenté à la sureté de l'Etat, sachant que la plupart d'entre eux, firent partie de ceux qui pillèrent et qui mirent la NATION sur la paille, vous vous livrez à un acharnement sans précédent visant à discréditer tout ce qu'entreprend KS.
Tout ce qu'il fait est systématiquement soumis à des tirs nourris d'une DCA programmée pour tirer à vue
Idem, dans le cas où il s'agit d'un membre de son gouvernement.
Vu la conjoncture internationale de ces dernières années, rares sont les pays qui arrivent à "vivoter", sans laisser, au passage, quelques plumes !!!
Donc, soyons conciliants et matures, et estimons-nous heureux d'en être, là où on est actuellement, Dieu merci, étant donné l'étendue des dégâts de l'héritage gangrené, que nous laissèrent les mafieux et escrocs, de la maudite terka.


Bhim
Estimons nous heureux
a posté le à 13:45
Dabbar 3ala rou7ik.
Citoyen_H
@Bhim
a posté le à 17:57
Un ji3ane, restera et demeurera à jamais, un ji3ane.
Bisous

le financier
il a tout les pouvoirs
a posté le 18-01-2025 à 09:08
Il est l executif c est a lui d agir , il possede le legislatif lui permettant de changer toutes lois aussi bien fiscale douaniere energetique code du travail loi sur la finance sur le marché de l or ... et il a le pouvoir judiciaire qui lui a permis de mettre ses opposants en prison et je n oublie pas qu il est le chef des armées.
Apres dieu c est lui le chef , s il est incapable de caster des competent qu il parte si c est vraiment un patriote .

Honnêtement si vous saviez les meilleurs economistes et financier , des TRE lui ont proposé leurs aides de maniere gratuite ou pas , lui et son equipe les ont ignorés sans avoir eu le respect de leurs repondre contrairement a l autre ingenieur mytho qui a été invité .
Ces vieux bornés dans l ideal du communisme loser au contraire du communisme pragmatique chinois sont des cancers a faire partir .
Nous regressons jour après jours jamais sous ben ali ( que je n aime pas ) nous avions eu cette misere de penurie et d escrocs et de corrompu
Salem
Continuation de la médiocrité
a posté le 18-01-2025 à 00:06
Il prend les tunisiens pour des imbéciles. Tellement de bassesse pendant les élections pour se maintenir au pouvoir et nous servir quotidiennement des slogans réchauffé. Il est incontestablement le plus mauvais président dans l'histoire de la Tunisie.
cloclo
Des imbéciles...
a posté le à 10:44
Tout à fait d'accord. Le problème est que le majorité active ce sont des 'imbéciles'... heureux et fiers de l'être en plus.
Comment expliquer autrement que 2,5 millions ont participé à ce braquage appelé élections présidentielles?
Quant aux autres ils sont silencieux, divisés, ne pensant qu'à quitter le navire si ce n'est pas déjà fait.

Pauvre patrie.
cloclo
Donquichotesque !!!
a posté le 17-01-2025 à 18:52
Vous avez tout dit Mme Latif !!!

Quand va-t-on comprendre qu'on ne s'improvise pas politicien, décideur, leader, stratège à 65 piges... Surtout avec une rigidité intellectuelle hors-norme.

Il était une fois un avion en plein vol... Accident électrique dans le cockpit, pilote et copilote décèdent sur le champ...
L'hotesse en découvrant la catastrophe l'annonce aux voyageurs, leur demandent de mettre leurs gilets et ne pas paniquer...
Et là !!! miracle un voyageur d'un certain age ayant l'air louche appelle l'hotesse pour lui dire... qu'il a toujours revé de devenir pilote et qu'elle devrait l'introduire dans le cockpit... Bienvenue en Tunisie !!!
Chelbi
Ca n'a jamais été une utopie
a posté le 17-01-2025 à 18:32
Plus que cinq ans au pouvoir, on ne peut plus parler d'utopie mal placée ou de bonnes intentions gonflées: on ne peut parler que de charlatanisme pur et dur. L'objectif suprême: s'accrocher au pouvoir le plus longtemps possible. Le MO: mentir et mentir et encore mentir tant qu'il y a des naifs qui absorbent et des complices qui justifient.
Observatrice
Un problème de compétences
a posté le 17-01-2025 à 18:22
Le problème est l'intendance. Visiblement, l'administration n'est plus ce qu'elle était en tant que pépinières de compétences humaines. Dans les années 80 et 90, il y avait des polytechniciens et des diplômés des grandes écoles françaises (Ecole Centrale, Ponts et chaussées, Mines etc.), bin oui, pas de quoi s'offusquer ! Aujourd'hui, qui sont aux avant-postes ? Jamais par le passé, il n'a été question de diplômes falsifiés dans l'administration et les entreprises publiques. C'est le nivellement par le bas. Le travail d'un chef d'Etat c'est de faire des choix et de fixer des orientations générales et c'est l'intendance (l'administration publique avec ses ministres, ses directeurs généraux, son armada de cadres, avec les experts de tous bords, les bureaux d'étude et autres ) qui traduit les idées en projets, en solutions concrètes. Ce n'est pas le chef de l'Etat qui exécute. D'où la gravité de la situation. Y a-t-il une pénurie de compétences humaines dans le pays ? Il faudrait y réfléchir surtout que depuis plusieurs années on ne cesse de dire et de constater une baisse du niveau de l'école et des universités. Il est un besoin urgent de réfléchir en profondeur et d'identifier les véritables problèmes de fond pour en trouver les solutions adéquates. C'est peut-être pour cela que les propos présidentiels sont mâchés et remâchés et que les choses n'avancent pas ?
Nephentes
Très bel article
a posté le 17-01-2025 à 18:02
Il résume parfaitement l'impasse tragi-comique que vivent les Tunisiens