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Deux ans d’enfermement, deux ans de douleur : l’appel déchirant de Sara Chaouachi
24/02/2025 | 13:10
3 min
Deux ans d’enfermement, deux ans de douleur : l’appel déchirant de Sara Chaouachi

 

Sara Chaouachi, fille de l’opposant politique Ghazi Chaouachi, détenu dans le cadre de l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’État », a publié, le 23 février 2025, un message bouleversant adressé à son père. Un cri du cœur, 24 mois jour pour jour depuis son emprisonnement.

 

« Demain, cela fera 24 mois et 731 jours que mon père Ghazi Chaouachi est en prison, sans procès et sans preuves tangibles. 24 mois qu’il mange ses repas froids, se douche à l’eau glacée, et s’endort sous une lumière crue qui ne s’éteint jamais. 24 mois qu’une caméra de surveillance le regarde du haut de son lit, quotidiennement, 24h/24. La moitié des livres qu’on lui envoie ont été refusés comme s’ils allaient lui donner des idées plus libres que celles qui l’ont conduit là-bas.

À plusieurs reprises, on l’a empêché de voir un médecin, de prendre les médicaments dont il avait besoin. 24 mois que cette torture psychologique se poursuit pourtant la loi elle-même a cessé de justifier son sort : depuis dix mois, il ne devrait plus être là. Sa détention n’a plus de cadre légal, son innocence n’a plus besoin de preuves. 24 mois que notre famille endure les pires injustices, que nous sommes figés dans l’attente et que nous nous noyons dans l’étreinte meurtrière de l’impuissance ; Son épouse a subi une mutation professionnelle forcée et injustifiée, son fils aîné récemment devenu père n’a pas pu bénéficier de son accompagnement, et sa petite-fille, à peine âgée de 31 mois, ne le reconnaît que grâce aux albums familiaux. Son fils cadet a été empêché de revenir auprès des siens et de revoir le ciel tunisien qui l’a vu grandir pour avoir osé défendre publiquement son père, comme si la distance ne suffisait pas, comme si pour lui l’exil devait être absolu », écrit Sarah Chaouachi, des mots résonnent comme un cri de douleur et d’amour, un appel désespéré à briser une injustice.

« Papa, cela fait 24 mois où je ne te vois que derrière cette vitre sans promesses, ne pouvant effleurer ta main ni m’effondrer dans tes bras, malgré deux décisions de la cour autorisant une visite spéciale mensuelle, comme les autres détenus… 24 mois que nous attendons de pulvériser cette vitre épaisse et froide, inhumaine, oppressante, glaciale … cette grande muraille maculée de traces de doigts fantomatiques cherchant en vain un contact impossible. Mais Papa, ils ne savent pas que je t’ai là, dans un recoin de mon cœur, dans l’ombre de chaque pensée quotidienne… tu es là, aussi sûr que ma certitude en ta vérité, aussi sûr que ma foi en un demain radieux, aussi sûr que la lumière qui émane de ta cellule, tu demeures là, impassible et digne, fier et debout. 24 mois que je rêve de ta libération ; un jour je pourrai t’étreindre sans barrières et la vie retrouvera un goût de fête, et je retrouverai enfin mon Papa », poursuit-elle.

La liste des personnes accusées de complot et incarcérées à la suite de mandats de dépôt émis le 25 février 2023 comprend les noms de Khayam Turki, Ridha Belhadj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi et Kamel Letaïef. Lazhar Akremi et Chayma Issa, également arrêtés dans le cadre de la même affaire, ont été libérés le 13 juillet 2023.

La période de détention provisoire aurait dû prendre fin entre le 18 et le 19 avril 2024, mais aucune décision de libération n’a été prise par les autorités tunisiennes. Plusieurs détenus, épuisés, ont mené des grèves de la faim en signe de protestation, mais en vain.

 

M.B.Z

 

 

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