L’ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli, a donné ce matin, mercredi 17 février 2016, une conférence de presse, à l’hôtel La Maison Blanche à Tunis, afin d’annoncer la tenue du « Forum du Futur »  les 24 et 25 février et d’en expliquer, brièvement, les finalités.

Mustapha Kamel Nabli était accompagné pour la présentation de cette initiative, par le président de l’Association tunisienne des économistes, Mohamed Haddar, qui a expliqué que l’idée de ce forum est née du constat que les problèmes sociaux et économiques, que traverse actuellement la Tunisie, ont suscité bien des débats mais que ceux-ci demeurent disparates et n’aboutissent à rien sur le plan concret.  Il a précisé que le « Forum du futur » permettra de dresser un diagnostic de la situation et de poser les questions qui doivent être posées afin d’aboutir à des solutions consensuelles. Il s’articulera autour de quatre axes qui sont : la croissance, le secteur privé, la paix sociale et les réformes administratives.

Mustapha Kamel Nabli, a indiqué, pour sa part, que depuis quelques années, une nette amélioration du cheminement politique a pu être notée, néanmoins, la situation sociale et économique n’a cessé d’empirer.  Il a souligné que si les débats se sont succédé et des solutions ont été évoquées, il n’y a pas eu un réel dialogue sur la question qui soit basé sur un diagnostic clair, des choix fermes et une vision consensuelle.

Ainsi, explique t-il, la nécessité de savoir comment s’accorder sur les meilleurs voies et moyens de réaliser l’ensemble des objectifs concernant le développement pour tous et la justice pour tous, incombe en premier lieu à ce dialogue social et économique tant nécessaire dans l’étape actuelle que traverse le pays. Il ne s’agit pas tant de trouver des solutions à toutes les problématiques économiques et sociales dans tous leurs détails, que de parvenir à un accord sur les principaux axes et les grands dossiers car « Il n’est point de politiques pertinentes et viables sans une vision sociétale commune ».

Mustapha Kamel Nabli a souligné que l’accent sera mis, au cours de cette conférence, sur un nombre de grandes problématiques  qui conditionnent la capacité de la Tunisie à réaliser un développement durable et rapide compte tenu des principaux facteurs humains, institutionnels et politiques notamment,  qui impriment le rythme du processus de développement.

Des questions fondamentales seront posées au cours de ce Forum, ayant trait, notamment aux réformes pour répondre au mieux aux exigences d’un surcroit de justice et  d’intégration, et profiter à  toutes les couches sociales et à toutes les régions. Le forum traitera des politiques à suivre pour que le développement puisse générer  des emplois convenables et répondant suffisamment aux besoins, notamment au profit des jeunes, des femmes et des régions défavorisés, au niveau de l’enseignement, des prestations sociales, de la compensation et à la couverture sociale particulièrement, la fiscalité et les transferts sociaux afin d’engendrer un surcroit de justice sociale. 

D’autres questions seront débattues sur la répartition des tâches entre l’Etat et le secteur privé, comment optimiser le rôle du secteur privé dans l’accélération du rythme de développement ? Comment développer le secteur privé lui-même, renforcer sa capacité d’innovation, d’initiative et de management et l’empêcher de s’exonérer de ses responsabilités à l’égard de la société?

Un autre volet sera dédié aux questions de promotion et de modernisation des relations de travail pour favoriser la stabilité sociale, garantir les droits des travailleurs et  les aider à participer à la création des richesses, à en tirer profit, tout en œuvrant pour la préservation et le développement des potentialités et des ressources de l’entreprise économique.

Il sera aussi question des réformes qu’il faut prioritairement entreprendre au niveau des institutions de l’État, plus particulièrement de l’administration, en vue d’améliorer le niveau de sa contribution au projet de développement, de valoriser ses prestations, de bonifier sa gouvernance et d’accroitre sa capacité à faire face à la corruption.

Ce Forum se tiendra à l’hôtel Sheraton, le 24 et le 25 février et sera animé par des experts, à l’instar d’Anouar Ben Khelifa, Habib Zitouna, Mongi Boughzela, Sofiane Ghali et Hédi Larbi. Mustpaha Kamel Nabli a, par ailleurs, insisté sur la nécessité et l’importance de la participation des personnalités politiques, de la société civile et des médias à ce Forum. Cela est primordial, a-t-il souligné, pour espérer unir le maximum de parties autour d’une vision commune qui permettra de commencer à œuvrer concrètement pour le développement économique et la paix sociale en Tunisie.

M.B.Z