Le symposium euro-méditerranéen du Rotary Club a démarré aujourd'hui 14 juin 2013, pour sa deuxième édition sous le thème du "Développement régional et démocratie locale, vecteurs de paix". Cette deuxième édition du symposium, ayant pour slogan "Paix et entente mondiale" se déroule les 14 et 15 juin courant.

Plusieurs invités étaient présents, comptant parmi eux des économistes, des diplomates, des hommes d'affaires et des politiciens. On a noté la présence remarquable du leader du Parti des Travailleurs, Hamma Hammami, outre la présence de l'ancien ministre des Affaires étrangères Ahmed Ounaïes.

Le coup d'envoi a été donné par la présidente du Rotary club Tunis Golfe, Sayda Chelly, qui a ensuite donné la parole à Sami Kallel président du symposium. Ce dernier, tout en rappelant l'aspect humanitaire universel des "valeurs rotariennes" a déclaré que "même s'il y a quelques terroristes, la Tunisie ne connaît pas la haine, aime son prochain et est amie avec les autres pays".
Abderrahmane Ali Khodja, gouverneur du district 9010 de Rotary (Algérie) a affirmé pour sa part : "Il ne suffit pas de parler de paix, il faut y croire, mais il faut aussi la construire".

Ensuite, arrivant au vif du sujet, étant le rapport entre le développement régional et la démocratie locale, l'universitaire Néji Baccouche a présenté une analyse pertinente de la situation des régions en Tunisie et des attentes des Tunisiens, notamment en matière de développement régional. M. Baccouche a commencé par affirmer qu'il ne peut y avoir de démocratie sans décentralisation, sans développement global, économique, social et culturel. Il a ajouté: "Il ne peut y avoir de paix sociale qu'avec un minimum de bien-être, qu'il soit moral ou matériel. Il a expliqué que "tout le monde se considère marginalisé, à cause de la centralisation excessive opérée depuis des décennies".

Il a ajouté que "le besoin de despotisme chez certains persiste encore". Il a cité l'exemple du "spectacle désolant" qu'offrent de temps en temps les élus de l'ANC. "On a l'impression que la démocratie est encore prématurée dans notre pays, mais elle reste indispensable. La démocratie est un vecteur essentiel de la paix sociale". Et d'ajouter, "Il est indispensable de rendre aux régions leur fierté. Le terme "Hogra" reflète ce besoin de reconnaissance, auquel s'ajoutent des besoins économiques qui exigent une redistribution équitable des richesses entre les régions.
"La démocratie est incompatible avec la misère. Une reconnaissance doublée d'une redistribution des richesses sont les bases du développement régional. Or ce développement doit être conçu et exécuté de façon à toucher le plus de monde possible. Plus les politiques de développement tardent à être mises en place, plus l'impatience des gens augmente. Alors, l'autisme politique ne fait qu'aggraver la situation et l'Etat se doit d'apporter son concours pour remédier aux injustices", a-t-il conclu.

Par ailleurs, les travaux du symposium, toujours en cours au moment de la rédaction de cet article, se poursuivront demain également 15 juin avec des ateliers divers autour des finances et investissements possibles dans les zones de développement régional.