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Moncef Marzouki : " L'esprit colonial, c'est terminé "
18/12/2011 | 1
min
Moncef Marzouki :
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Moncef Marzouki est passé en un an du statut d’opposant, farouche défenseur des droits de l’Homme, à celui de premier président de la république Tunisienne post-révolutionnaire. En poste depuis lundi, Moncef Marzouki accorde, dans ses nouveaux bureaux à Carthage, une interview au Journal du Dimanche, dans sa livraison du 18 décembre 2011, dans laquelle il adresse un message fort aux Occidentaux, notamment les français, en déclarant que « l’esprit colonial est terminé ». Pour lui, « les Français sont prisonniers d’une doxa au sujet de l’islam ».

Moncef Marzouki affirme sa francophilie et son intention de sauvegarder de bons rapports avec la France « Je suis francophone et francophile, je serai un pont entre la France et la Tunisie », mais ne manque pas de constater « que les Français sont souvent ceux qui comprennent le moins le monde arabe, alors que ce devrait être le contraire ».
Pour preuve, Moncef Marzouki fustige la « condescendance » dont la France, à ses yeux, fait preuve à l’égard de la Tunisie à travers, notamment, « les considérations culturalistes, pour ne pas dire racistes, formulées à Paris par certains, dont l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine, qui se demande si l’Occident doit exporter sa démocratie. Comme si la démocratie était propre aux pays occidentaux ».

En effet, l’ancien opposant de gauche, estime que « le temps montrera à quel point l’approche des Occidentaux est absurde. Notre société recèle une partie conservatrice et une autre moderne. L’expression politique du conservatisme, c’est l’islamisme. Vous avez des partis démocrates-chrétiens en Europe, nous avons un parti démocrate islamiste ».
A l’égard des détracteurs du parti islamiste, Moncef Marzouki affirme que « les islamistes, pour la première fois, acceptent la démocratie et les droits de l'homme », balayant les craintes suscitées par la montée du parti Ennahdha et les qualifiant de « absurdes ».
A ce sujet, Moncef Marzouki ne manque pas de déclarer « J'ai aidé à rapprocher les islamistes de la démocratie et des droits de l'Homme; eux m'ont influencé en me persuadant que vous ne pouvez pas réformer ce pays sans prendre en considération la religion et l'histoire ».
A travers ce message, Moncef Marzouki réclame que la France traite la Tunisie « autrement que comme un "client" pour ses entreprises » et déclare : « Je ne suis pas comme Ben Ali, je suis un président légitime, je tire ma force du peuple. Je n’ai pas besoin d’aller chercher ma légitimité à l’étranger ».
M. Marzouki évoque, également dans cette interview, l’incident survenu, quelques jours plus tôt à l’université de La Manouba, provoqué par des étudiants en faveur de la légalisation du port du niqab dans les salles de cours. « Encore un mauvais exemple français » déplore-t-il, « Cette histoire relève de la liberté individuelle de chacun. Qu’on en finisse et qu’on parle de sujets importants. ». Et d’ajouter « Comment pouvons-nous nous focaliser sur autre chose que la lutte contre le chômage ? ».
Pour conclure, M. Marzouki annonce « Je suis désormais le président indépendant d’un pays indépendant. L’esprit colonial, c’est terminé. La révolution de janvier 2011 nous a donné la démocratie, la République et finalement l'indépendance. ».

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18/12/2011 | 1
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