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Comment les médias choisissent leurs invités politiques
26/10/2018 | 19:59
5 min
Comment les médias choisissent leurs invités politiques

Les relations un peu complexes qu’entretiennent les journalistes avec les hommes politiques, et réciproquement, c’est un peu du « je t’aime, moi non plus »,  à la fois incontournables, et parfois empreintes de méfiance. 

 

Dans une démocratie naissante, comme la nôtre, il est facile d’accuser les médias, surtout quand un homme politique n’a rien à « vendre » au public, pour retenir son attention, à l’exception du « buzz », à travers la « provocation » des journalistes, ou des chroniqueurs sur les plateaux télévisés.

Le cas de l’altercation verbale, entre Abir Moussi, présidente du parti destourien libre (PDL), et Mohamed Boughalleb, chroniqueur, hier, sur le plateau de Rendez-vous 9, sur la chaîne Attessia, est un cas édifiant.

Abir Moussi qui, depuis quelques temps, crie à qui veut l’entendre, que les médias, particulièrement les plateaux télés, ont blacklisté son parti.  Et pourtant, en moins d’une semaine, la politicienne a été sur plus d’un plateau télé et radio. C’est dire que sa stratégie de victimisation a fini par payer et pas seulement.

L’altercation avec Boughalleb- qu’elle a cherché d’ailleurs- s’est limitée à un échange d’insultes sans aucun débat constructif. Abir Moussi n’a pas manqué d’exploiter l’incident, en tenant un sit-in devant le siège de la chaîne, avec les dirigeants de son parti, assurant qu’elle a été « humiliée et victime d’une violence verbale, et même menacée, dans les coulisses par le chroniqueur ».

A voir le nombre de personnes présentes lors du sit-in, on se demande si tout cela n’a pas été prémédité pour poursuivre une stratégie de victimisation, accusant encore une fois les journalistes de « manipulateurs », de d ’ « impartiaux », afin de drainer des sympathisants et manipuler, à son tour, l’opinion publique.

 

Politique et  Médias  sont un tandem passionnant, entre collusion, pressions et manipulations. Deux univers qui se côtoient de loin, de près, qui se comprennent parfois, qui s’aiment ou se déchirent. Mais, le plus souvent, ce sont les journalistes qui sont pointés du doigt. Ils sont sur le banc des accusés, notamment pour leur choix des invités politiques qu’ils reçoivent  sur les plateaux.

Pour les politiques, ce sont les journalistes qui choisissent les thèmes et les invités. Pour les journalistes, en revanche, certains hommes politiques tentent d’instrumentaliser les médias, et de jouer de leur influence pour exercer des pressions sur les journalistes.

Tout cela n’est pas totalement faux. Cependant, la plupart des médias sont conditionnés par l’actualité politique qui, elle-même conditionne, le choix des thèmes et des invités sur un plateau mais pas seulement. Le choix est aussi conditionné par d’autres critères dont le poids du parti sur la scène politique, sa représentativité à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), ses activités, son rayonnement mais encore, la capacité de ses adhérents et de ses leaders, à débattre du thème proposé par l’émission.

 

Force est de reconnaitre qu’aucun médias ne peut, raisonnablement, inviter tous les hommes politiques, juste pour faire de la figuration. Au contraire, l’invité doit peser sur la scène politique, avoir une position par rapport aux thèmes proposés au débat et être à l’aise devant une caméra, ce qui n’est pas le cas de tous les politiques.

Comme partout dans le monde, tour à tour aux  manettes, médias ou politique s’instrumentalisent au grès de l’actualité. Une relation d’amour et de haine, dont personne ne peut se passer, bien que le rapport à l’information ait changé avec l’arrivée des réseaux sociaux. 

Un nouvel exercice de communication dont certains se passeraient bien, mais qui est devenu la norme. Alors, journalistes et politiques s’adaptent et composent dans ce nouvel espace. Et, là encore difficile de savoir qui mène la danse.

Si certains en font l’antichambre de leur action politique, d’autres l’utilisent pour être sur les devant de la scène avec des petites phases, ou des vidéos, que les journalistes s’empressent de relayer dans la presse écrite, et dans les médias audiovisuels. Et, du coup les politiques qui réussissent à faire le buzz, sont invités dans les médias, qui eux-mêmes sont à la recherche du buzz pour consolider leur audience.

 

Or, le gros problème, des politiques et des médias, avec les réseaux sociaux,  c’est que la plupart du temps, on n’est pas dans les médias, on est plutôt dans l’immédiat, dans la réaction, dans le buzz, dans la petite phrase, et très rarement dans l’explication.

C’est ce qui fait que plusieurs invités ne font que  renforcer le buzz, quand ils sont invités, ou pas d’ailleurs, dans les médias. Ils optent pour la provocation, l’insulte ou la menace d’intenter des procès aux journalistes.  Ces derniers sont souvent accusés de maintenir, voire de promouvoir, un climat d’hostilité entre les politiques et les citoyens. Pire pour les politiques, si le Tunisien tourne le dos à la politique et déteste les politiciens c’est la faute des médias.

 

Ce genre de réaction n’est pas spécifique à la Tunisie. Doland Trump, président des Etats-Unis, ne se gène pas, lors des conférences de presse, pour tenir des propos offensants envers les journalistes. La relation est dans le rythme du « je t’aime, moi non plus », même aux Etats-Unis avec un dialogue de sourds bien instauré entre une partie de la presse et le président américain.

Politiques et journalistes, se délectent d’un jeu dont chacun détient les règles. Mais dans ce jeu, les journalistes sont souvent pointés du doigt par les politiques et placés sur le banc des accusés. 

 

 

Insaf Boughdiri

 

 

 

 

26/10/2018 | 19:59
5 min
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Commentaires (8)

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NBA
| 29-10-2018 11:35
A lire votre commentaire il nous viendra a l'esprit que vous l'avez écrit sans avoir regardé l' émission! Sans être un fan de Mme Abir Moussi et sans être un irréductible de ses idées mais aussi sans lui jeter l' anathème, je crois que le spectacle auquel nous avons assisté a été tout simplement honteux! Et la honte ne revient pas a Mme Moussi mais plutôt au pseudo-journaliste censé l' interviewer. De grâce qu'on nous dise quand et ou a-t-on vu un journaliste interviewer en pratiquant la criée comme s' il était dans un souk! De grâce qu' on nous dise quand et ou a-t-on vu un journaliste intervieweur pointer un doigt a l' adresse de son invitée?! De grâce qu' on nous dise quand et ou a-t-on vu un journaliste intervieweur insulter son invitée?! De grâce qu' on nous dise quand et ou a-t-on vu un journaliste intervieweur engager une polémique et défendre des idées opposées a celles de son invitée?! De grâce qu' on nous dise quand et ou un journaliste intervieweur vocifère, gesticule, fait des grimaces et saute sur sa chaise comme un cabri?!
Un journaliste a certes le droit de faire de la politique, de s' encarter dans un parti et de militer MAIS des cet instant il doit cesser de se présenter en sa qualité de journaliste.
On notera enfin que la parodie journalistique de cette émission a fait paraître aussi un manque flagrant de savoir vivre et de galanterie de ce pseudo-journaliste qui a malmené son invitée tel un voyou qui malmène une femme dans la rue!!!!
On aurait apprécié a sa juste valeur la remontrance d'une journaliste a l' adresse de son collègue lui rappelant ses manquements aux règles élementaires de la déontologie du métier!

manixsv
| 29-10-2018 10:32
A ce petit jeu, les journalistes arrivent à avoir une cote de confiance encore pire que celle des hommes politiques....

D'ailleurs, je ne connais personne qui ne suit réellement ces débats. Merci internet pour éviter les hurlements qui effraient les enfants

marre
| 29-10-2018 07:58
les chaines tunisienns de la vrai poubelle et ceux qui y travaille des leches cul des mauvais

bouglagem
| 27-10-2018 12:32
Les médias qui veulent de l'audimat sont devenus ridicules et la risée
a part quelques mordus de la politique poubelle
personne ne daigne voir ni entendre ces charlots qui défilent et blaterent
des inepties trash sans aucune argumentation de bon aloi
Ils crient ils hurlent ils s'insultent et surtout se prennent pour détenteurs de la
vérité et aucun ne veut concevoir que la démocratie est avant idée contre idée
Svp les médias arretez ce cirque c"est horrible et nauséabond
passer nous de la musique ,Tom et Jerry pour distraire nos enfants
Savez -vous que 99/pour cent vous zappent et surtout eteignent la tv
parce que ils ont en marre de ce cirque et ces clowns sans aucun intérêt

G&G
| 27-10-2018 08:21
Continuez pauvres médias à chanter votre merdo révolution. Continuez à intimider les azlems. Continuez à nous reprocher allah wahad allah wahad. Je vous ai prévenu il y a huit ans des conséquences de ce comportement de haine. Récoltez les fruits. Je vous donne dix ans encore de misère.
Si vous etes classés derrière la Somalie vous seriez bientôt un pays carrément non classé au niveau du bien être.
G&G
RCDiste et fier

Zohra
| 27-10-2018 00:40
Bravo pour votre commentaire, la.majorité des politiciens ne savent pas débattre d'un sujet. Répondre aux questions, et écouter l'autre. Ca s'apprend ils ont besoin de formations et d'entraînement.

Bonne journée .

Fehri
| 26-10-2018 22:56
Les invites sur les plateau ne répondent JAMAIS aux questions. Ils font des discours et toujours des discours et attention il ne faut surtout pas les interrompre. Ils sortent du sujet et pour placer un mot il faut crier. Voila ce qu' entend le téléspectateur: des cris. Les plateaux n'ont pas de règles. Personne ne respecte les spectateurs qui sont de simple gens, des philosophes, des experts, des poètes, des prof, mais les invites ne peuvent pas imaginer qu'il y a derrière cet écran quelqu'un de plus intelligent qu'eux. Les plateaux de télévision sont devenus des souks, chacun cri pour vendre son produit.

takilas
| 26-10-2018 22:55
On se demande comment en Tunisie il peut exister un minable et un indigne comme celui-là. Toutncrlzbpour qu'il défendre les corrompus retbzrnaquers des la secte de nahdha.
Pour preuve qu'il est indigne et corrompu, c'est que lui-même a avoué, que lorsqu'il était étudiant, il s'est aligné au mouvement dit islamique qui avait pour rôle (ce parti, apolitique, composé de défunts ulémas de la mosquée Zitouna de Tunis), et ceci n'a rien d'exceptionnel. Sauf que cre type a tourné de 180 ° pour s'affilier, et défendre becs et ongles un autre faux parti qui s'est fait appeler nahdha, et qui semble-t-il devient leur avocat improvisé qui ne rate aucun jour pour se présenter à la télé, et de jouer la comédie en utilisant un sourire ironique et des paroles pleines d'agression et de fureur pour défendre nahdha, même pour tous les délits et les crimes qu'ils ont commis.
Donc, on deduitbque cet ex-étudiant (affamé d'enrichissement par l'arnaque en se faisant payer par un argent sale de nahdha, cherchait de s'enrichir en utilisant soi-disant l'islam et au nom de l'islam.
Et il ose se présenter, devant sa famille bizertine.(ou d'un en autre lieu proche), n'est pourtant pas originaire du sud-est comme la plupart des khwanjis de nahfdha; ce qui est déjà paradoxal et démontre que ce type (en bon orateur) utilise sa locution maline pour jouer le protecteur de nahdha et leur soutirer de l'argent, et cecinarrage nahdha, en plus de l'argent qu'il perçoit dans les télés.
Quel arnaqueur cet Arsène Lupin !
Donc on déduit que sa période de jeunesse estudiantine lui a permis de brancher ses antennes avec les islamistes de nahdha après 2012 jusqu'à ce jour.
Voilà ce que c'est la Tunisie ! ?