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Tunisie : Quel coût pour la lutte contre le sida ?
02/12/2010 |
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Tunisie : Quel coût pour la lutte contre le sida ?
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La Tunisie vient de célébrer, le 1er décembre 2010, et comme chaque année à l'instar de la communauté internationale, la journée mondiale du sida, qui a pour thème cette fois : "Accès universel et droits de l'Homme".
Le choix de cette problématique confirme, si besoin est, la détermination de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et du programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) à permettre aux personnes vivant avec ce virus de mener une vie digne et de jouir de leurs droits à la santé et à la vie à travers une prise en charge médicale et psychologique gratuite.
La célébration de cette journée, en Tunisie, est destinée, justement, à mettre en exergue les efforts déployés pour prévenir le Sida et garantir l'accès gratuit aux centres d'orientation et de dépistage et leur proximité des citoyens.


En effet, parmi les objectifs que s’est assignés la Tunisie en la matière, on citera le renforcement du plan de dépistage volontaire du sida, lancé depuis 2007, la création, en 2009, de 19 centres de conseil et de dépistage anonyme et gratuit du sida couvrant 14 régions du pays. Ces centres ont permis, jusqu'au mois d'août 2010, près de 14 mille dépistages rapides, auprès de patients tunisiens et étrangers.
Pour rester dans la rubrique des chiffres, on soulignera que depuis 1985, date de détection du premier cas de VIH/Sida à l'échelle nationale, jusqu'à la fin octobre 2010, le nombre total des malades s’élève à 1620 dont 52 cas, enregistrés au cours des dix premiers mois de l'année 2010.

Or, la prévention et le traitement ont un coût. Et il est assez élevé puisqu’il se chiffre à des dizaines de millions de dinars, sachant que les programmes de l’éducation, du contrôle épidémiologique, le dépistage du virus et la prise en charge médicale, psychologique et sociale sont gratuits. Autrement dit, ce coût est supporté par l’Etat, donc par le contribuable.
De nombreux mécanismes de prise en charge des personnes atteintes ont été, ainsi, créés pour lutter contre la propagation du virus. Il s'agit, notamment, du programme national de lutte contre le sida et des maladies sexuellement transmissibles.

Or, aux dernières nouvelles, on apprend que la Tunisie enregistre de nouvelles souches du virus. En effet, confrontée, jusque-là, à un seul type de virus, celui dénommé « B », le même que celui en Europe, la Tunisie enregistre, depuis un certain temps, une nouvelle souche, très répandue dans les pays d’Afrique noire et qui se caractérise par une grande rapidité de propagation et de contagion.
Et selon les premières données, la plupart de ces nouveaux cas sont signalés à Sfax vu les contacts avec les touristes venant à travers un pays voisin.
Ces découvertes vont exiger une vigilance accrue et des moyens autrement plus importants, aux plans, aussi bien humains que matériels et financiers pour y faire face.

La lutte contre cette maladie se fait en Tunisie, plus précisément à travers une conventions signée entre le Fonds mondial de lutte contre la tuberculose, le Sida et le malaria, d’un côté, et l’Office national de la famille et de la population (ONFP), et ce en date du mois d’août 2007.
Les activités du programmes lancé dans ce cadre, ont démarré en septembre de la même année et se prolongent jusqu’à l’année 2012 avec un budget de taille qui atteint 16,18 millions de dinars.
A noter qu’un comité de suivi, présidé par le ministre de la Santé publique et composé de représentant de plusieurs départements concernés, ainsi que de certaines personnes atteintes du virus, a été mis en place pour superviser l’exécution de ce programme

Quant à la partie bénéficiaire et dépositaire du projet, c’est l’ONFP qui a été choisi pour mener à bon terme les différentes péripéties du programme, et ce eu égard à son expérience et à son expertise, ainsi que ses compétences humaines, infrastructurelles et scientifiques.
Il faut dire que l’ONFP a fait, par le passé, ses preuves en menant à bon port la politique de planning familial faisant de la Tunisie un modèle à suivre dans ce domaine.

Il est important de signaler que les 16 millions de dinars ne représentent qu’une partie du coût réel et global exigé par les efforts de lutte contre le sida. Un fléau qui coûte à la communauté internationale, depuis l’apparition de cette maladie, des milliers de millions de dollars, sans compter les centaines de milliers de décès.
Il ne faut pas oublier que les recherches en vue de mettre au point un vaccin « anti-sida » sont toujours en vigueur, mais encore sans résultat concret. Ces recherches ont également un coût exorbitant dont on ne connaît pas la réelle ampleur financière.

En Tunisie, le coût atteindrait, déjà, des dizaines de millions de dinars. Et ce n’est, malheureusement, pas fini. Car si la découverte de cette nouvelle souche à forte propagation est confirmée chez nous, la maladie, nécessiterait, alors, des dépenses supplémentaires de taille.
Mais le vrai effort à effectuer reste, selon notre humble avis, la communication et la sensibilisation. En effet, étant donné le caractère tabou de ce virus, on continue à caresser dans le sens du poil et les campagnes, quand elles ont lieu, elles se déroulent en toute discrétion et en termes trop voilés. Ce qui n’aboutit pas aux effets escomptés.

C’est dire qu’il faut, surtout, investir dans l’information et la communication à travers les divers supports médiatiques, ce qui est de nature à faire baisser les coûts en matière de soins, de traitement et de prise en charge.
02/12/2010 |
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