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Un président dâEUR(TM)origine africaine à la Maison Blanche
05/11/2008 | 1
min
Un président dâEUR(TM)origine africaine à la Maison Blanche
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Mis à jour à 14:08

Le verdict des urnes a été favorable au candidat démocrate. La victoire de Barack Obama sanctionne la politique catastrophique de George W. Bush. Elle annonce également un changement important dans la composition démographique des citoyens américains. Ce sont surtout les jeunes électeurs qui ont porté à la Maison blanche le candidat démocrate. Une bonne partie de ces jeunes sont issus de parents immigrés, hispaniques et arabes pour la plupart La défaite cuisante des Républicains ouvre la voie à une large domination du Parti démocrate qui va s’employer à remédier aux erreurs commises par l’administration américaine durant les huit dernières années.
A Tunis, la victoire a été fortement applaudie et on s’attend à un changement radical dans la politique internationale des Etats-Unis.

Comme prévu, le démocrate Barack Obama a remporté mardi 4 novembre 2008 une victoire historique et écrasante sur son adversaire républicain John McCaine, devenant, à seulement 47 ans, le premier Noir élu président des Etats-Unis. "Il a fallu longtemps. Mais ce soir, grâce à ce que nous avons fait aujourd'hui et pendant cette élection, en ce moment historique, le changement est arrivé en Amérique", a affirmé M. Obama, à l'occasion de son premier discours de président élu.
"Si jamais quelqu'un doute encore que l'Amérique est un endroit où tout est possible, qui se demande si le rêve de nos pères fondateurs est toujours vivant, qui doute encore du pouvoir de notre démocratie, ce soir est la réponse", a-t-il fait valoir.
L'adversaire républicain de M. Obama, John McCain, a reconnu sa défaite, indiquant à ses partisans qu'il avait félicité M. Obama. Des sifflets ont accueilli ces paroles. "Cet échec est le mien, pas le vôtre. J'aurais souhaité que le résultat soit différent", a dit le sénateur de l'Arizona. "C'est une élection historique", a-t-il poursuivi. "Je reconnais la signification particulière qu'elle a pour les Noirs américains, la fierté qui doit être la leur ce soir".
Le président élu va hériter d'une situation économique extrêmement difficile. Les Etats-Unis, et le monde dans leur sillage, traversent la plus grave crise financière depuis celle de 1929. Le pays est engagé dans deux guerres, en Irak et en Afghanistan.
A l’étranger, le pays souffre d’une image fortement négative en raison de la politique internationale de George W. Bush.
M. Obama a promis de baisser les impôts pour 95% des salariés, d'engager une politique de grands travaux et de garantir une couverture santé pour tous. Sur le plan international, il a promis de retirer les soldats américains d'Irak "de façon responsable" dans un délai de 16 mois et de concentrer les efforts à la lutte contre Al-Qaïda et les Talibans. Sa tâche pourrait être cependant facilitée par un Congrès qui demeure à majorité démocrate.
Autant de facteurs qui font que l’on regarde, depuis la Tunisie, très positivement ce changement.
En témoigne, le message adressé mercredi matin par le Président Zine El Abidine Ben Ali. Le Chef de l'Etat se déclare, dans ce message, convaincu que les relations d'amitié de longue date et de coopération fructueuse établies entre la Tunisie et les Etats-Unis d'Amérique continueront d'être renforcées, conformément à la volonté qui anime les deux parties de les développer davantage au service des intérêts des deux peuples, et afin de conforter les idéaux de liberté, de démocratie et de paix, partagés par les deux pays.
Le Chef de l'Etat y exprime, également, son aspiration à oeuvrer, de concert, avec le Président américain élu ainsi qu'avec son administration pour poursuivre les efforts visant à diffuser une paix juste, durable et globale dans la région du Moyen-Orient et à réaliser la sécurité, la stabilité et la prospérité auxquelles aspirent tous les peuples de la planète.
Une soirée a, par ailleurs, été organisée à Gammarth, banlieue de Tunis, mardi soir en présence de l’ambassadeur Robert F. Godec pour vivre les élections Etat par Etat. Les invités étaient nombreux et c’est normal puisque l’accès était libre. Une fois la victoire annoncée, plusieurs observateurs ont poussé des ouf de soulagement, sans pour autant qu’il n’y ait de cris de joie. « Le doute était présent jusqu’à la dernière minute, observe un analyste. Pour nous, les Américains ne sont pas encore prêts pour élire un président noir à la Maison Blanche. La mort brutale de Martin Luther King ne remonte pas à très longtemps ! » Un autre analyste renchérit : « Rien ne peut être pire que Bush. Mais avec Obama, tout espoir est permis maintenant. On va espérer pouvoir vivre en paix. Et puis, cette victoire est un peu la nôtre. Nous sommes bien Africains, n'est-ce pas ?»

Aussitôt après l'annonce de la victoire de M. Obama, les marchés d'Asie-Pacifique s'affichaient en forte hausse, portés par un sentiment d'optimisme. L'élection de Barack Obama à la Maison Blanche, et surtout la levée de l'incertitude politique pesant sur la première économie mondiale, ont été accueillies avec modération mercredi par les marchés, qui ne perdent pas de vue les problèmes qui s'accumulent sur l'économie mondiale.
"Obama a basé sa campagne sur le mot changement et l'espoir de changement. Cela va apporter un certain optimisme au marché, avec le sentiment que l'on a peut-être tourné la page" après des mois de campagne et une dramatique crise financière, observait à New York Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
"L'incertitude est le principal problème du marché", rappelait Sherrill Shaffer, ancien chef économiste à la Réserve fédérale de New York, qui s'attend à une "stabilisation" des marchés après des semaines de tourmente.

Après des hausses à Tokyo (+4,46%), Hong Kong (+3,67%) et Shanghai (+3,16%), les Bourses européennes ouvraient en léger repli à 08H00 GMT: Londres cédait 0,16%, Paris 0,42% et Francfort 0,17%. Les trois places avaient anticipé la victoire d'Obama en prenant plus de 4% chacune mardi.
A New York, Wall Street avait aussi intégré la victoire d'Obama. Le contrat à terme sur l'indice Dow Jones, préfigurant l'évolution du marché, affichait une stagnation (-0,09%) après un léger bond à l'annonce de la victoire du premier noir élu président des Etats-Unis.
"La Bourse est une grande machine à anticiper", rappelait Gregori Volokhine, chef du département actions chez Meeschaert New York: "Le marché penche à droite, mais il s'était vraiment préparé à une victoire démocrate".
Autre grand indicateur de la santé de l'économie américaine, le dollar est resté ferme face à l'euro et au yen sur les marchés asiatiques. Alors que s'ouvraient les marchés européens, l'euro s'échangeait à Tokyo à 1,2852 dollar, contre 1,2975 dollar mardi soir à New York.
Après un net raffermissement ces dernières semaines face à la monnaie européenne, le dollar retrouver une position de valeur refuge dans un contexte de récession mondiale, selon les analystes.
"Que ce soit le dollar McCain ou le dollar Obama, la générosité de la politique budgétaire américaine devrait pousser le dollar vers de nouveaux plus hauts, même en pleine récession aux Etats-Unis", commentaient les analystes de Commerzbank quelques heures avant le verdict de l'élection américaine.

Le pétrole de son côté est légèrement retombé après une embellie à New York. Tombé sous les 60 dollars à Londres mardi et remonté à plus de 70 dollars à New York, le baril de "light sweet crude" s'échangeait à 69,40 dollars à Singapour mercredi matin.
Pour soutenir leur optimisme, les marchés financiers attendaient également pour jeudi un nouveau coup de pouce avec une baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne et de la Banque d'Angleterre afin de soutenir la croissance.
Les banques centrales des Etats-Unis, du Japon et d'Australie ont déjà abaissé le loyer de l'argent ces derniers jours. Un mouvement massif de baisse de taux des grandes banques centrales le 8 octobre était resté sans grand effet sur des marchés affolés par l'étranglement du crédit.
Sur le front des entreprises, le groupe pétrolier français Total a annoncé mercredi un bénéfice de 11 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de 2008, en hausse de 21% sur un an et BNP Paribas a enregistré une baisse de 55% de son résultat au 3e trimestre, à 901 millions d'euros.
Le numéro un mondial de l'acier, ArcelorMittal, a de son côté annoncé des résultats trimestriels juste conformes à ses prévisions, mais a indiqué prévoir "une augmentation des réductions de production temporaires", sans autre précision.
Face à la récession annoncée en Europe et aux Etats-Unis et à la crise qui se profile pour les économies des pays émergents, la mobilisation internationale se poursuivait cette semaine.
Aux Etats-Unis, le président de la Banque de réserve fédérale de Dallas a plaidé en faveur d'un nouveau plan de relance budgétaire qui compléterait les efforts de la banque centrale pour aider l'économie américaine à redémarrer.
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