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Libertés frappées de plein fouet, les médias publics aux abonnés absents !
18/11/2022 | 16:47
5 min
Libertés frappées de plein fouet, les médias publics aux abonnés absents !

 

La semaine dernière a été fortement marquée par une attaque sans précédent aux libertés publiques. Le signal d’alerte a été donné à la suite de la traduction devant la justice de Nizar Bahloul pour un article d’analyse paru sur les colonnes de Business News. Cette transgression fût suivie par l’interdiction de voyage injustifiée du président d’Afek Tounes, Fadhel Abdelkefi. Un grand élan de solidarité des médias a été observé, sauf du côté des médias publics qui se sont tristement distingués par leur mutisme.

 

« Najla Bouden, une gentille woman », un article d’analyse factuel a valu au directeur de la rédaction de Business News, des poursuites judiciaires selon les dispositions de l’article 24 du décret 54. Business News est accusé de « diffamation, publication de fausses informations, allégations mensongères contre un fonctionnaire public et injures contre la cheffe du gouvernement ». La plainte précise que l’article a « des conséquences touchant la sûreté du pays et cherche à atteindre les institutions de l’État ».

Fadhel Abdelkefi est interdit de voyager. Les autorités à l’aéroport lui signifient qu’il s’agit d’une décision judiciaire et non administrative. Son avocat prend contact avec le tribunal, aucune trace d’une telle décision. Toutefois, le ministère de l’Intérieur maintient sa justification de la décision d’interdiction.

 

Ces deux incidents de la plus haute gravité ont été fortement décriés par la plupart des médias locaux, mais aussi internationaux face à un silence assourdissant des médias publics qui se sont contentés de reprendre les réactions dénonçant le recours du pouvoir au décret 54 pour condamner un article de presse ou l’interdiction de voyage d’un opposant politique sans justification claire et fondée.

C’est dire que les médias publics se sont transformés en un outil de propagande pour le pouvoir en place qui avait mis la main sur la direction de ces établissements publics à travers les limogeages des anciens dirigeants et la nomination de nouveaux « chargés de direction ». Faut-il encore rappeler la campagne intensive pour la promotion de la consultation électronique, ou le matraquage des plateaux quotidiens de la chaîne nationale réservés à l’explication du référendum du 25-juillet.

 

Les médias publics sont, désormais, un service public payé au frais du contribuable lui donnant droit et à une information fiable et objective. D’ailleurs, l’amélioration des services des médias publics et leurs détachements de l’emprise du pouvoir en place, ont été, un des principaux acquis depuis la révolution. Or, depuis le 25 juillet 2021, le constat est sans équivoque : on assiste à un véritable retour sur cet acquis, et les médias publics retrouvent les couleurs d’antan.

 

Depuis la prise du pouvoir par Kaïs Saïed , les plateaux d’Al Wataniya ont exclu quasiment tous les intervenants qui remettent ouvertement en question les choix du président. Aucune personne qualifiant ses actions de « coup d’État » ou mettant en doute la pertinence de ses choix politiques n’a été conviée ou invitée à participer aux débats.

Cette situation a provoqué la colère de certains journalistes. D’ailleurs, le Syndicat des journalistes tunisiens (SNJT), a organisé un sit-in le 11 mars 2022, devant le siège de la Télévision nationale.

Dénonçant la mainmise du pouvoir sur la Télévision nationale, les journalistes de la chaine se sont ainsi réunis scandant des slogans du type : «la presse tunisienne restera libre », « liberté de Presse une ligne rouge » ou encore « liberté à la presse tunisienne ».

 

Les journalistes ont aussi dénoncé la violence et le harcèlement qu’ils subissent au quotidien. Le manque de moyen, de matériel et les programmes « dirigés » ont aussi été évoqués par les manifestants.

« La dirigeante de la chaine, Awatef Daly, menace tous ceux qui s’opposent aux messages qu’elle tente de véhiculer. La ligne éditoriale est une ligne rouge. Les journalistes ne plieront pas » a déclaré une journaliste sur place.

« Il faut savoir que ce que demandent vraiment les journalistes de la Télévision nationale, c’est de l’argent public. Leurs revendications sont en réalité purement financières, ce n’est pas la ligne éditoriale qui les intéresse mais leur zone de confort ». C’est la réponse trouvée par Awatef Dali face à la grogne des journalistes. Pour elle, dans l’entreprise, « beaucoup sont payés pour ne rien faire, alors que l’entreprise fait face à de graves problèmes financiers et techniques. Nous avons acheté du nouveau matériel, il est actuellement bloqué en mer » a-t-elle assuré.

 

Toujours est-il, la situation est différente du côté des médias privés qui bénéficient, encore heureux, d’une marge de liberté leur permettant de s’exprimer et de critiquer les dérapages du pouvoir en place. D’ailleurs, cette liberté et l’absence de parti pris, dans la plupart des cas, se traduit par une nette différence entre les médias publics et privés en termes d’audience et la situation ne touche pas uniquement les médias audiovisuels, mais aussi le quotidien La Presse, qui souffre de grands problèmes financiers et dont la distribution a considérablement diminué rien qu’observant le nombre d’exemplaires tirés au quotidien.

 

En tout état de cause, la liberté d’expression reste un des principaux acquis de la Tunisie depuis 2011 et un des fondements de base de toute démocratie qui se respecte. Le pouvoir a réussi à mettre la main, en partie, sur les médias publics, mais cela est resté sans succès pour certains médias privés qui ne sont pas prêts à renoncer à leur liberté d’expression malgré les menaces et les pressions aussi bien politiques et financières. Le procès intenté contre Business News donne un aperçu de la politique envisagée par les autorités au pouvoir, toutefois, l’élan de solidarité observé indique que les médias ne renonceront pas et qu’ils tiendront bon face à l’hégémonie rampante du pouvoir en place.

 

 

Sarra HLAOUI 

18/11/2022 | 16:47
5 min
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Commentaires
Abir
Donner des solution heinh !
a posté le 20-11-2022 à 10:50
Un président qui touche un paquet , déjà le poste est un paquet à part! Des ministres qui touchent leurs salaires plus les avantages et en plus, ils attendent des citoyens pour leur donner des solutions! Mais non, je rêve ou quoi ! Si , ces gens là, n'ont pas des solutions pour le pays qu'ils dégagent, comme le font les gens civilisés conscients, ceux et celles des autres pays!
*********
Liberté d'expression
a posté le 19-11-2022 à 13:24
La liberté d'expression c'est primordiale et un point clé pour une démocratie à condition d'y bannir les insultes et le non respect. Il faut se respecter les uns et les autres même si on était différent dans nos idées.
Le respect pour avancer dans le bon sens. Les insultes doivent être bannie du débat.

Et il faut dire que Certains médias nationaux ont un rôle dévastateur dans la société
cavalero
un gouvernement qui ne respecte le droit et un journalisme qui veut etre au dessus de la loi
a posté le 19-11-2022 à 12:05
la liberté d'expression s'arrete la où celle de l'autre commence
c'et vrai nous avons besoin de cette liberté d'expression mais aussi nous avons besoin d'une objectivité médiatique qui encourage le gouvernement et ne pas le détruire car si chaque gouvernement qui vient il est visé pour tre détruit ce n'est pas normal ce n'est pas pour dire du bien de ce gouvernement mais il faut critiquer pour construire et donner les solutions
il faut comme les français dire : Oui Mais
Nephentes
Décomposition 2.0
a posté le 18-11-2022 à 20:17
Voici maintenant ce qui pourrait survenir si le régime actuel décidait d'intensifier la répression
" La décomposition s'appliquait avant, pendant, après ou à la place de l'incarcération de la personne cible.

Les « procédures chirurgicales » n'avaient pas pour but, en général, de récolter des preuves à charge contre la cible, pour pouvoir entamer des poursuites. La Stasi considérait plutôt les mesures de décomposition comme un instrument à part, qui était utilisé quand des procédures judiciaires n'étaient pas bienvenues, pour des raisons politiques comme l'image internationale de la RDA. Dans certains cas la Stasi essayait cependant, en connaissance de cause, d'inculper un individu, par exemple dans le cas de Wolf Biermann : on lui envoya des mineurs, espérant qu'il se laisserait séduire et qu'on pourrait ainsi le poursuivre pénalement.
Les délits qu'on recherchait pour de telles accusations étaient non politiques, comme la possession de drogue, le trafic douanier ou de devises, le vol, la fraude fiscale ou le viol.

Les formes éprouvées de la décomposition sont décrites par la directive 1/76 :
« dégradation systématique de la réputation, de l'image et du prestige sur la base de données d'une part vraies, vérifiables et dégradantes, et d'autre part fausses, vraisemblables, irréfutables et toujours dégradantes ; organisation systématique d'échecs professionnels et sociaux pour démolir la confiance en soi de l'individu ; ['?'] stimulation des doutes relatifs aux perspectives d'avenir ; stimulation de la méfiance et du soupçon mutuel au sein des groupes ['?'] ; mise en place d'obstacles spatiaux et temporels rendant impossibles, ou du moins entravant les relations réciproques des membres d'un groupe ['?'], par exemple par ['?'] l'attribution de lieux de travail éloignés. »
' Directive no 1/76 de janv. 1976 pour le développement des Operative Vorgänge16.
'? partir des connaissances obtenues par l'espionnage, la Stasi établissait des sociogrammes et des psychogrammes qu'elle appliquait pour les formes psychologiques de la décomposition. On exploitait les particularités et les penchants personnels, comme l'homosexualité, ainsi que les faiblesses de caractère supposées de la personne ciblée ' par exemple un échec professionnel, la négligence des devoirs parentaux, des intérêts pornographiques, le divorce, l'alcoolisme, la dépendance aux médicaments, les tendances à l'action criminelle, les passions pour une collection ou pour un jeu, ou des contacts avec des cercles d'extrême-droite ' ou bien on la couvrait de honte par des rumeurs répandues dans son entourage.

En outre, faisaient partie des méthodes de décomposition l'espionnage ouvert, caché ou feint, l'ouverture des lettres et l'écoute des conversations téléphoniques, les atteintes à la propriété privée, les manipulations sur les véhicules et jusqu'à l'empoisonnement de la nourriture et l'usage de faux médicaments. Certains collaborateurs de la Stasi prenaient en compte tacitement le suicide des victimes de décomposition.

Pour menacer ou intimider ou susciter des psychoses, la Stasi s'assurait l'accès au logement de la cible et y laissait des traces visibles de sa présence, en ajoutant, déplaçant ou modifiant des objets.

Nephentes
Décomposition
a posté le 18-11-2022 à 19:28
La décomposition (en allemand Zersetzung) était une technique de travail de la police secrète est-allemande, la Stasi. Elle avait pour but de combattre les opposants politiques, supposés ou avérés.

En tant que pratique de persécution répressive, la décomposition remplissait des fonctions étendues et secrètes de contrôle et de manipulation, jusque dans les relations personnelles de la cible. La Stasi s'appuyait pour cela sur son réseau de collaborateurs officieux (en allemand inoffizielle Mitarbeiter ou IM), sur l'influence de l'?tat sur les institutions et sur la « psychologie opérationnelle ».

Par des attaques psychologiques ciblées, la Stasi essayait ainsi d'ôter au dissident toute possibilité d'« action hostile ».

Définition
« [La décomposition est une] méthode opérationnelle du ministère de la Sécurité d'?tat pour une lutte efficace contre les agissements subversifs, en particulier dans le traitement des opérations. Avec la décomposition, au travers de différentes activités politiques opérationnelles, on prend de l'influence sur les personnes hostiles et négatives, en particulier sur ce qu'il y a d'hostile et de négatif dans leurs dispositions et leurs convictions, de sorte qu'elles soient secouées et peu à peu changées, et le cas échéant que les contradictions ainsi que les différences entre les forces hostiles et négatives soient provoquées, exploitées ou renforcées.
Le but de la décomposition est la fragmentation, la paralysie, la désorganisation et l'isolement des forces hostiles et négatives, afin d'empêcher par là, de manière préventive, les agissements hostiles et négatifs, de les limiter en grande partie ou de les éviter totalement, et le cas échéant de préparer le terrain à un rétablissement politique et idéologique.
takilas
Un écrit prémédité et incité par nahdha
a posté le 18-11-2022 à 19:19
Pour provoquer une polémique favorable à nahdha sinon il ny aucune explication ni démonstration dans cet écrit.
C'est une tentative à vouloir reprendre les banditismes et les favoritsmes pour les sudistes nahdha vouloir coloniser en interne tuniset la Tunisie en général.
Nephentes
Retour de l'abject
a posté le 18-11-2022 à 19:15
Ce qui se ^passe au niveaux de ces atteintes aux droits fondamentaux est planifié et soigneusement géré. Il s'agit du retour aux pratiques abjectes benalistes, tout simplement.

Mr Charfeddinne - dont l'épouse a été assassinée par ses propres sécuritaires !!- a probablement entériné le retour certains criminels sécuritaires de l'ère benali; il faut le faire.
Patriote
Contradiction
a posté le 18-11-2022 à 18:27
Dans la photo on voit un slogan "gouvernement qui ne respecte pas la loi"
C'edt choquant de voir des gens demander le respect df la loi alors qu'eux ils refusent de respecter les lois en vigueur notamment code de la presse
Partout, tout monde on doit respecter la les lois et ceux qui font le contraire doivent assumer les conséquences de leurs désobéissance
SNJT = NON RESPECT DES LOIS = D'?SOB'?ISSANCE
et ils refusent de voir la réalité et de revenir à la bonne conduite
La liberté de presse ne tolère pas les injures les insultes et les offenses envers les gens et peut même être considérer comme des délits d'atteinte aux gens
un citoyen simple connaît cette règle et des journalistes bien informés ne le sachent pas
HELAS on voit plus de journalisme patriotique en tunisie qui défend en premier lieu le PATRIE LA TUNISIE
Normalement un syndicat doit punir un adherant qui manque au respect de la loi et non l'encourager sinon ka gabegie rt c'est vraiment ce qu'on voit
Les tunisiens ont boudé la presse tunisienne ey cherchent la bonne information sur d'autres cieux autres que tunisie
Zarzis la patriote
C´est quoi les médias publics?
a posté le 18-11-2022 à 18:16
Il n'y a qu'à voir quels SUJETS ennuyeux, Lè77èssa, (RCD/PSDistes rouillés !) encore dans la Alwatania 1 + 2, qui saoulent la population du matin au soir sur les bienfaits de la nouvelle ère du souverain Kaisollah de l'émirat de Carthage (rathia Allah 3anhou) protegé par des 3askar du RCD : juste un reportage de cour comme au temps de Bou-petit-cou et de Ben Ali et les 40 truands...

Tunisien
QUE DE MAUVAISE FOI
a posté le 18-11-2022 à 18:12
La liberté d'expression ne veut pas dire diffamation, allégation et autres mensonges enrobés dans une pseudo liberté de la presse. La démagogie a ses fans et ne peut être prise pour règle. Il y a des gens qui emploient des termes dont ils n'ont aucune idée de son sens, du style démocratie, liberté d'expression et bien d'autres expressions pompeuses qu'ils gargarisent à toute occasion pour rehausser l'aura des dirigeants démocratiquement élus qui, en cherchant à sauvegarder le pays, sont devenus la risée de malfrats qui gangrènent la vie de tout le monde.
Si la liberté n'existe pas comme le prétendent certains qui continent à circuler librement dans la basse cours, on aurait pu avoir le paix de voir des tronches qui te donne envie de vomir
Un citoyen
BN vous mettez de l'huile sur le feu
a posté le 18-11-2022 à 17:41
On ne vous a pas entendu pendant les 10 ans de la Nakbah et maintenant aucun article n'est complaisant avec ce régime certes maladroit et peu efficace mais il est trop facile de lui filer la patate chaude voyant l'étendu des dégâts de cette secte !
Votre rôle de média est de relater les faits sans parti pris ni exagération en semant encore plus de discorde dans ce pays qui n'a pas besoin encore d'une autre couche !
Bien entendu cela n'excuse aucunement les atteintes au droit d'expression mais cela doit toujours se faire dans le respect de la loi et pas dans l'invective permanente et la diffamation d'autrui même si on a beaucoup à reprocher à ce gouvernement pour son rendement et ses actions !