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Success Story - Marouen Amamou : rêve grand, travaille dur et reste humble !
10/06/2018 | 15:59
5 min
Success Story - Marouen Amamou : rêve grand, travaille dur et reste humble !

Le concept du paiement par téléphone portable a été introduit pour la première fois au grand public en Afrique sub-saharienne en 2007, avec le service de Safaricom, M-Pesa (Pesa : argent en Swahili). Depuis, 93 pays y ont adhéré développant quelques 271 services.

En Tunisie, des opérateurs téléphoniques tels que Ooredoo ou encore Tunisie Télécom, mais aussi la Poste tunisienne s’y sont mis. Marouen Amamou aussi ! En mars 2018, ce jeune ingénieur tunisien lance Paymee depuis Paris, en comptant bien prendre les parts de marché qui lui sont dûs. 


Après une enfance bercée par la douceur du Sahel tunisien, Marouen Amamou se dirige vers Tunis. Son Baccalauréat en main, il entame des études en informatique à l’ISI (Institut Supérieur d’Informatique) de l’Ariana. Trois ans plus tard, il parvient à obtenir son DUT (Diplôme universitaire technologique), mais est tout de suite après recalé aux portes des facultés d’ingénierie à cause d’une note jugée trop basse. Pour continuer sa passion, il se tourne alors vers la France et dépose son dossier. Il sera finalement accepté à l’UVSQ de Versailles, où en seulement trois ans, il obtiendra son diplôme d’ingénieur.

Comme beaucoup de jeunes en Europe, Marouen a travaillé parallèlement à ses études. De veilleur de nuit dans des hôtels jusqu’à faire le consultant à son propre compte, le chemin a été dur mais chaque chose apprise durant le cheminement a été scrupuleusement rangée et gardée.

 

Très attiré par le monde de l’entreprenariat, il lance en 2015, sa première start-up, « Alertons ». « Une application mobile, touchant à la sécurité civile, à travers laquelle les citoyens ont le pouvoir de signaler tout acte anormal dans la rue et autour de soi, à la communauté en ligne. L’idée était destinée au service public et des contacts sérieux ont eu lieu, alors, avec le ministère de l’Intérieur français. Malheureusement, l'élection présidentielle et la nomination du nouveau cabinet ont eu raison du développement du projet» explique Marouen Amamou qui ajoute que l’idée derrière « Alertons », était aussi de vendre les données recueillies sur tel ou tel quartier.

Comme il ne faut jamais s’arrêter au premier échec, le jeune informaticien démarre une nouvelle aventure aussitôt le premier projet enterré. Se basant sur les connaissances acquises et les problématiques observées dans le secteur de l’hôtellerie, il développe « Otelib », un service qui met en relation hôteliers et réceptionnistes. A ce jour, « Otelib » compte parmi son portefeuille clients, de grandes chaînes hôtelières dans l’hexagone telles que « Barrière ».


Pour Marouen Amamou les choses vont bien à Paris, mais l’idée de revenir en Tunisie, 8 ans après son départ, ne lui déplait pas, au contraire, il n’a jamais cessé d’y penser, « il faillait juste trouver le bon moment, la bonne occasion ». Celle-ci se présente aujourd’hui avec sa toute nouvelle création : Paymee.

En observant l’expansion vertigineuse des services de payement par téléphone portable en France et dans le monde, Marouen Amamou décide de développer son propre système pour le marché tunisien. Paymee est née.

« En Tunisie, seulement 27% de la population a un compte bancaire. De cette fraction, très peu utilisent une carte de crédit, ce qui laisse à ce nouveau moyen de payement un énorme champ d’action » nous assure-il.

A part le fait qu’elle permette un payement instantané de téléphone à téléphone, Paymee, est aussi une passerelle de payement, pour les sites de e-commerce, permettant des transferts d’argent de téléphone à compte bancaire. Elle est téléchargeable directement sur Google Playstore et bénéficie d’un haut niveau de sécurisation des transactions.

Aussitôt mis en ligne, plusieurs start-up tunisiennes tel que « Dabchi.com » ou encore « Bountou1X2 » ont montré un intérêt pour cette nouvelle technique et ont demandé son implémentation. « Nous sommes aujourd’hui en discussion avec Jumia.com.tn, pour la création de leur passerelle de payement en ligne » a révélé M. Amamou durant l’entrevue.

« Lorsque je me suis déplacé à Tunis pour créer juridiquement l’entreprise, j’ai été marqué par l’efficacité de l’administration. Tout le contraire de ce qu’on observe d’habitude. L’idée a été bien accueillie et j’ai été bien servi ! » confie M. Amamou.

 

Le paiement d’opérations marchandes, le transfert d’argent à des proches, la possibilité de percevoir son salaire via un simple téléphone portable est aujourd’hui une réalité palpable dans plusieurs pays d’Afrique, du Moyen-Orient ou même d’Asie du sud. Plus encore, dans un pays comme le Kenya, cela est devenu le moyen le plus utilisé pour de telles opérations. Avec ces nouvelles applications l’Etat kenyan a même lancé l’épargne mobile, devenant ainsi le premier émetteur d’obligations accessibles uniquement par téléphone.

En faisant appel au téléphone portable pour l’émission d’obligations, l’Etat kenyan réduit considérablement le niveau de restriction qu’impose le système bancaire traditionnel dans l’émission et l’acquisition d’obligations puisque le prix minimum d’émission passe de 500$ à 29$, étant donné l’absence d’intermédiaire.

 

Lancée il y a à peine 3 mois, Paymee, compte aujourd’hui quelques 400 abonnés. Pour Marouen Amamou c’est un pari gagné puisqu’il surfe désormais sur une vague au potentiel énorme, qui ne se décomposera pas de si tôt. « Aux jeunes Tunisiens, je demande de rêver grand, de travailler dur et, surtout, de rester humbles ».

 

 

Sofiene Ahrès

 

10/06/2018 | 15:59
5 min
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Commentaires (7)

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kameleon78
| 11-06-2018 17:43
Les dépassements de prélèvements peuvent arriver pour tous sortes d'opérateurs, j'ai réglé ce problème avec mon opérateur SFR avec un blocage si dépassement de forfait. Cela peut arriver avec n'importe quel type de services, il suffit d'être vigilant. On m'a proposé le paiement par téléphone portable mais j'ai refusé il ne faut pas mélanger les services, j'ai une carte de paiement comme tout le monde, cela me suffit largement. En 2011, j'avais une carte qui n'était pas une Visa, une Maestro qui bloque après un certain nombres de transactions, j'étais en Espagne, j'ai été vraiment embêté, mais avec la Visa je n'ai jamais eu de problèmes,, donc imaginez si je devais payer avec mon portable à l'étranger. C'est un gadget, le paiement par portable, je ne le conseille pas. D'accord avec vous @Tata, le portable n'est pas conseillé pour le paiement, imaginez en Tunisie, cela va être le fiasco.

TATA
| 11-06-2018 15:39
contrat de téléphonie mobile Vodafone.

kameleon78
| 11-06-2018 12:08
C'est une "Harga" légale : il faut un immense courage pour aller étudier à l'étranger, moi à Paris, sans Bourse, ni ressources, ni famille sur place, je n'avais comme "compagnons" que ma "jeunesse", mon "insouciance", mon "optimisme" et ma "volonté" de réussir. Mais c'était un temps où les moins de 20 ne peuvent pas connaître, c'était beaucoup plus facile à l'époque, on pouvait s'intégrer facilement, "petits boulots" d'étudiants, la société était plus accueillante qu'aujourd'hui. Je plains nos jeunes qui vont étudier à l'étranger, c'est presque mission impossible à par les "pistonnés" de l'état, logés et nourris mais heureusement ce n'est qu'une infime minorité.

kameleon78
| 11-06-2018 11:54
Très peu et non très "peux" (invariable). "....très peux utilisent une carte de crédit..."

B.N : Merci d'avoir attiré notre attention

DHEJ
| 11-06-2018 11:38
Et il a payé...

kameleon78
| 11-06-2018 02:10
Comme quoi il faut sortir du pays pour réussir, il a bien fait de partir comme moi il y a plusieurs années et comme ce jeune homme, j'ai travaillé réceptionniste de nuit dans un hôtel pour payer mes études. Nous avons été plusieurs tunisiens à faire ce "job" pour subsister (pas de bourse), on appelait cela la "filière tunisienne". J'encourage ce jeune homme et s'il rentre au pays j'espère qu'on lui donnera les moyens de ses ambitions mais je suis sceptique, en Tunisie quand vous avez une idée intéressante, soit on vous la prend, soit on vous met des bâtons dans les roues, on n'aime pas que les autres réussissent, c'est une mentalité tunisienne. Je lui souhaite un bon courage. Quant à moi, je ne remettrai plus les pieds en Tunisie.

TATA
| 10-06-2018 17:49
je vis en Allemagne et j'ai un Vodafone-mobil-Flatrate-contrat à 40euros le mois.

Vodafone a activé pour mon contrat le paiement par téléphone portable sans mon consentement! ===> Et soudain ma facture mensuelle pour mon Vodafone-mobil-Flatrate dépassa sans aucune raison les 400euros!

Je résume:
-j'´étais ainsi à ma banque et j'ai bloqué tous les virements bancaires au profit de Vodafone!
-Vodafone était obligé de déactiver le paiement par téléphone portable pour mon contrat.
-Je n'ai payé que la somme de 40euros du contrat et pas plus.


Le danger: vous allez sur une page internet et on vous colle déjà l*achat d'un APP à 50euros. Vous regardez une vidéo de recette de cuisine et on vous colle un virement mensuelle permanent de 30euros, etc., etc., etc.