
Avec des chiffres au vert, des performances au rendez-vous et des actionnaires aux anges, ce sont tenues les assemblées ordinaire et extraordinaire de la Société de fabrication des boissons de Tunisie (SFBT) dans une ambiance détendue et conviviale en présence de son PDG Hammadi Bousbia et de son DGA Mustapha Abdelmoula. Une occasion, cependant, pour le PDG d’exprimer son mécontentement face à plusieurs sujets.
Comme à son accoutumée, la SFBT a réalisé de bons résultats et ce, malgré le glissement du dinar ainsi que la hausse des taxes et des prix des matières premières. De quoi ravir les actionnaires qui auront droit, cette année, à un dividende de 0,650 dinar par action mise en paiement à partir du 4 mai 2018. Et ceci tout en bénéficiant d'une action nouvelle gratuite pour 4 anciennes avec droit de jouissance à partir du 1er janvier 2017 grâce à l’augmentation du capital de la société de 33 millions de dinars (MD) par incorporation des réserves à travers l’émission de 33.000.000 actions de un dinar chacune.
Le rendement de la période a augmenté de 18,4% en 2017, a précisé M. Abdelmoula. Le patrimoine de chaque actionnaire a augmenté de 41% entre l’année dernière avant distribution des nouvelles actions et cette année après la distribution du dividende, a souligné M. Bousbia.
Côté performances, la société a réalisé un résultat net de 155,12 MD fin 2017 contre 137,5 MD fin 2016, en hausse de 12,81%. Ses revenus ont atteint 571,92 MD, augmentant de 7,08%. Le plus gros du chiffre est réalisé par la bière (362,64 MD) et par les boissons gazeuses (153,6 MD). Les rubriques qui ont enregistré des hausses à deux chiffres en CA sont celles du jus (+73,83%), de l’eau (+58,7%) et de la bière (+17,43%).
Autres précisions, les prix des boissons ont augmenté à cause de la hausse des coûts de la matière première notamment le sucre. Le PDG s’est insurgé : «sur le marché international, le prix du kilo est de 1 dinar. En Tunisie, il est de 1,4 dinar» démontrant, selon lui, l’inefficacité de la compensation. Les Tunisiens (entreprises et particuliers) payant le produit plus cher que son prix sur les marchés mondiaux alors qu’il est dit subventionné par l’Etat.
Dès le début des débats, Hammadi Bousbia a tenu à remercier le groupe Castel, l'actionnaire majoritaire, et le groupe Poulina, qui fait son entrée dans le capital de la société et détient désormais 9,1% de la SFBT. Avec leur rachat d’actions mises en vente notamment par la BNA, ils ont permis de préserver la stabilité du cours de la SFBT, «ne laissant pas l’action dégringoler».
Autre précision, le PDG a expliqué que le jus était le point faible de la société mais que grâce aux nouveaux investissements effectués, il y a des prémices très encourageants. Il a indiqué qu’il avait peur à cause de la taille du marché, mais que grâce au jus sans conservateur, la société est passée de 7 à 24% de part de marché, en notant que certaines installations n’ont pas encore donné le rendement attendu.
Autre sujet abordé par Hammadi Bousbia, la situation du pays. Il a affirmé que chaque année les dirigeants de la société sont inquiets pour l’avenir du pays et sont incapableS de fournir des prévisions aux actionnaires, notamment étrangers, à cause du manque de visibilité ajoutant que chaque année, la SFBT parvient à passer l’année «sans dégâts».
«Je ne fais pas de politique, mais Dieu préserve notre pays», a déclaré M. Bousbia. Et d’ajouter que le FMI et la Banque mondiale peuvent exprimer leurs avis et qu’ils ont toujours considéré que notre monnaie est surestimée. «D’après mon expérience, la confiance a son importance. Nous ne sommes pas en train d’aider notre monnaie à monter », en donnant comme exemple l’affaire du port de Radés et la grève de la Stam, ainsi que les navires en rade qui couteraient à la Tunisie entre 1 et 1,5 milliard de dinars de surestaries (les indemnités que les affréteurs doivent payer aux propriétaires des navires quand le temps de chargement et/ou déchargement dépasse le temps de planche prévu dans le contrat de voyage).
Et d’ajouter : «Moi en tant qu'industriel, vu les délais qu’il faut pour que les importations arrivent en Tunisie, je suis obligé de faire des stocks, ce qui représente une perte en termes d’avoirs pour la Banque centrale (BCT)». Ceci dit, l’homme d’affaire s’est dit optimiste pour l’année prochaine, évoquant un bon début d’année 2018.
Ouvrant le débat, Habib Bouzouita a déclaré qu’il «prend la parole avec grand plaisir, la situation étant bonne et la société étant très performante et parmi les plus solides de la place». «Chaque année, le capital se renforce et l’action aussi, la capitalisation boursière est de près de 3 milliards de dinars avec un dividende le plus important en masse, ce qui représente des assises financières solides», a-t-il expliqué. Seul bémol, un dividende de 650 millimes par action depuis quelques années que les actionnaires minoritaires aimeraient porter à 700 millimes, cette année. Khaled Ahres a appelé, pour sa part, à diminuer le sucre des produits de la société, en suivant la tendance mondiale.
En réponse, M. Bousbia a noté que le dividende est en train d’augmenter indirectement et qu’en comptabilisant les actions distribuées gratuitement, le dividende passe en valeur à plus de 800 millimes par action pour un nominal de 1 dinar, ce qui est assez important, a-t-il dit. Il a martelé que le patrimoine de la société a augmenté 600 fois depuis sa création, ce qui n’est pas négligeable.
Autre révélation d’importance, le PDG a indiqué que les gestionnaires de la société ont conseillé aux actionnaires étrangers de ne pas transférer leurs dividendes l’année dernière mais aussi cette année, vu la conjoncture du pays.
Et de poursuivre avec une pointe de colère : «la Tunisie n’est jamais revenue sur ses engagements. Or, aujourd’hui, les fournisseurs sont payés après 10 jours par la BCT, ce qui remet en cause notre crédibilité. Ainsi, les fournisseurs veulent être payés en avance, ce qui baisse davantage les avoirs de la BCT». «Si notre parole est remise en cause, c’est dangereux pour notre pays», a-t-il estimé en affirmant que la Tunisie doit baisser ses engagements à l’extérieur et respecter les délais de payement, une qualité pour laquelle elle est réputée dans le monde entier.
S’agissant du sucre, le dirigeant a noté la création du Coca Cola Zéro ainsi que d’une Fanta avec 30% de sucre en moins. Ceci dit, il fait remarquer à M. Ahres que leur métier est de vendre du sucre.
Concernant les nouvelles dispositions de la Loi de finances 2018, Hammadi Bousbia a précisé en réponse à une question de Business News que les dépenses de la société ont augmenté de 40 MD (en termes d’importations) à cause du glissement du dinar. Pour le volet de la hausse des impôts et taxes en 2018, il a affirmé que c’est le devoir de chaque citoyen de participer au financement de l’Etat. «On ne peut pas blâmer le gouvernement, d’où voulez-vous qu’il ramène des fonds ! Il n’y a pas de solutions que celle de reprendre le travail. Oui, pour la liberté de la grève mais il faut aussi que la liberté de travail soit également garantie au même degré», a-t-il martelé. Et d’ajouter : «Je suis d’accord pour que l’Etat augmente les taxes et impôts mais à condition que tout le monde soit logé à la même enseigne !», dénonçant notamment « le système forfaitaire usé par plusieurs pour s’évader fiscalement ».
La SFBT se porte très bien. D’ailleurs, en ce premier trimestre de 2018, la société a réalisé de bonnes performances, ce qui est de bon augure pour l’année en cours. En plus, le commissaire aux comptes a noté que les participations de la société sont évaluées au coût historique d’acquisition. Donc, la valeur du patrimoine est beaucoup plus importante que celui qui figure dans les rapports. Des révélations qui attestent de la solidité financière de la SFBT et de son action.
Hammadi Bousbia a su gérer la société pour en faire un fleuron de l‘économie nationale, bien qu’il pense déjà à sa retraite. «Vu mon âge et mon état de santé, je voulais prendre ma retraite pour laisser la place aux jeunes, mais on ne m’a pas laissé partir», a-t-il confié à l’assistance.
Imen NOUIRA

Commentaires (8)
Commenter@daldoul chtarbé : hhhh tu m'as tué de rire!!!
Chiffres erronées
@takilas, t'as eu beuacoup de blondes aujourd'hui
Hé oui, on ferait mieux d'inviter des savons saoudiens pour des conférences
Et dommage pour notre soeur dans la photo, elle ne sait pas que travailler pour la SFBT c'est haram, c'est comme travailler chez Abdallah ( starfallah ) ou dans la dar krbira de nidaa tounes.
Je vous laisse, j'ai un rendez-vous avec l'assistance sociale pour une aide pour ma 5ème femme de 16 ans ( machallah ).
SFBT ou le trafic d'influences...
Qui sont les responsables des PNF de ce groupe pour éclair sur quoi?
@daldoul chtarbé : hhhhhh wa7dek 7asilou!:) C'est bien ce que pense le vrai "Chtarbé", je confirme:)
Birra peace and Love (sauf pour les connards qui ne savent pas boire bien sur, et il y'en a!!).
Voilà où vont nos devises : dans le haram, les kou7oul et le fsède
On devrait utiliser nos devises pour importer des livres religieux et des professeurs émérites d'arabie saoudite et pakistan.
Heureusement qu'ici en Allemagne les kou7ouls sont fortement taxés, de quoi financer mon logement social et mes allocations familiales.
Voilà en quoi est dépensé l'argent des recrutés, par nahdha et par leur chef de bande Ali Larayadh, sudistes de Gabes et de Mednine.
Jolie la révolution ! Pourvu que nahdha trouve des voix pour les élire au besoin.