A Bon entendeur SVP, pour les non-nidaistes réfléchissez avant de répondre.

Son départ du gouvernement avait fait la Une des journaux et suscité un grand remous auprès de l’opinion publique. Entre fans inconditionnels et détracteurs acharnés, ceux qui ont suivi le bras de fer qui l’a opposé et son programme de réformes aux syndicats, ont attendu avec impatience le dénouement du feuilleton Néji Jalloul Vs UGTT. Finalement ce sera sa tête qui sera sacrifiée dans une sorte de compromis avec la centrale syndicale. L’ancien ministre de l’Education nationale est aujourd’hui directeur général de l’Institut tunisien des études stratégiques et c’est en cette qualité qu’il nous a reçus hier dans ses nouveaux bureaux sur les hauteurs de Carthage.
Nous avons rencontré Néji Jalloul dans la salle de réunion qui jouxte son bureau, au milieu d’un amas de dossiers, de rapports et de papiers griffonnés à la main. L’ambiance studieuse ne nous a pas empêchés de poursuivre notre entretien plus d’une heure durant. Entretien que nous avons entamé par un bref retour sur l’état d’esprit du DG de l’ITES à l’issue de son mandat houleux à la tête du ministère de l’éducation.
« Oh, vous savez, un bon ministre est celui qui reste toujours sur le départ. J’ai accepté l’éducation parce que j’avais un projet, c’est d’ailleurs moi qui avait choisi ce portefeuille. Le projet de réforme a fait face à une grande résistance et je pense qu’il trouvera encore de la résistance dans la mesure où ce sont des réformes « très douloureuses » et que malheureusement dans de nombreux autres secteurs et pas seulement dans l’éducation, notre pays a besoin de réformes douloureuses. Il y a eu donc une grande opposition et j’ai dû quitter le ministère. Moi je suis un commis de l’Etat à la réserve de la République et le Chef de l’Etat m’a honoré en m’offrant le poste de DG de l’ITES. Je pense qu’il y a beaucoup de choses à faire ici et ce poste convient très bien à ma formation, je suis là très bien dans mon élément » nous a confié, avec beaucoup de sérénité, Néji Jalloul.
« J’ai engagé des réformes et je pense que mon bilan est satisfaisant. Je pense que jusqu’à maintenant les choses fondamentales restent, le projet n’est pas totalement arrêté, il est peut-être en berne mais ça continue. Quant à mes successeurs, il faut leur laisser du temps, on ne peut juger qu’au bout d’un mandat. Un des problèmes de ce pays c’est qu’on change constamment de gouvernement, c’est pour cela que les agences de notation estiment que nous sommes politiquement instables. Il est vrai que souvent nous avons assisté à une forme de discontinuité qui a lourdement pénalisé l’Etat et les réformes attendues par le peuple, c’est là d’ailleurs que l’ITES va désormais entrer en jeu ! » a-t-il ajouté.
Sur son programme au sein de l’ITES, Néji Jalloul a annoncé des changements et pas des moindres. Toujours avec le panache qu’on lui connaît, le nouveau DG de l’Institut a estimé que si jusque-là l’ITES a toujours fait un excellent travail, il est fort dommage que le résultat de son labeur reste méconnu du peuple. « Tout le travail que fait l’ITES atterrit dans des archives alors que le fondement même de la démocratie est d’informer le peuple de tout. Il a le droit de savoir et on se doit d’être transparent ! » a-t-il souligné.
« On m’a beaucoup reproché ma franchise, mais le peuple a le droit de savoir et nous devons être francs et lui dire ce qui se passe même quand c’est mauvais. Respecter le peuple, c’est être franc avec lui, nous avons passé des années à mentir aux Tunisiens pour arriver à quoi à la fin… A l’ITES nombreux travaux ont été entrepris et les experts ont toujours fourni un travail d’une grande qualité, qu’on a malheureusement dû maquiller à une certaine époque… Aujourd’hui nous allons changer cela et nous allons rendre accessibles nos études et nos rapports » a annoncé Néji Jalloul.
Sur les axes et les objectifs de la stratégie nouvelle de l’ITES, il nous a indiqué que dorénavant l’institut œuvrera notamment à « assurer la continuité stratégique de l’Etat Tunisien ».
« Nous avons commencé à demander à tous les ministères ce qu’ils ont comme études stratégiques. Depuis des années, les ministres qui se suivent engagent chacun ses propres études en jetant le travail qui a été fait par leurs prédécesseurs. Nous avons donc demandé à tous les ministères de fournir leurs études stratégiques, afin que nous puissions assurer la continuité de l’Etat en cas de départ ou de remaniement. Nous comptons assurer cette continuité en faisant converger vers l’ITES toutes les études stratégiques concernant le pays, sans nous substituer au gouvernement évidemment. D’ailleurs notre proposition a été très bien accueillie par le chef de l’Etat et les ministres » a précisé Néji Jalloul.
Et d’ajouter : « Nous prévoyons également de sortir un peu du cadre des études académiques. Nous ne sommes pas un centre de recherches universitaires ni un bureau d’études. Nous allons travailler sur des études évidemment, mais fournir du livrable sur différents secteurs dont l’agriculture, le tourisme etc. Avant, l’ITES ne travaillait que sur le long terme, dorénavant nous travaillerons sur l’immédiat. Nous prévoyons d’ailleurs des grandes études sur l’immigration clandestine, la violence, sur les transports. Nous travaillerons également sur le court et le long terme. Notre rôle sera d’assister les décideurs ».
Néji Jalloul, pour le coup optimiste, nous a révélé que l’ITES compte également faire participer les Tunisiens à une réflexion globale sur l’avenir du pays. « Nous comptons lancer et avons déjà commencé à le mettre en place, un brainstorming national. A travers une boite à idées, une association des amis de l’ITES, présente dans toutes les délégations, avec aussi une cellule de veille de prospective locale dans chaque gouvernorat, les nouveaux départements que nous avons créés au sein de l’Institut. Nous allons recueillir toutes les propositions qui sont bonnes à prendre pour faire évoluer les choses » a-t-il poursuivi.
Le DG de l’ITES a ajouté qu’« au niveau de l’ITES, l’objectif est également celui de relever le débat public et particulièrement le débat politique. Que cela cesse d’être un débat personnel d’échange d’accusations, pour devenir un débat d’idées axé sur les vrais problèmes du pays ».
« L’Etat a besoin d’un discours politique et nous allons l’assister dans ce discours. Un ministre n’est pas uniquement une personne qui gouverne, c’est également un pédagogue qui arrive à convaincre un public. 83% des Tunisiens disent ne plus avoir confiance en la politique. En fait, ils n’ont plus confiance en les politiciens. Ils sont toujours férus de politique, personne ne déteste la politique. Ici nous avons une politique sans politiciens et des politiciens sans politique ! » a-t-il affirmé.
« Nous livrerons toutes les données afin que le débat soit argumenté et se recentre sur les vrais problèmes. Par exemple, et les Tunisiens n’en sont pas conscients, en 2030 le pays va connaitre une grande crise écologique et personne n’y attache encore la moindre attention. C’est un sujet réservé à une certaine élite intellectuelle. Le Tunisien n’est pas moins intelligent que l’Allemand, mais il n’est pas sensibilisé car le vrai problème réside dans la pédagogie » a rappelé le DG de l’ITES.
Très touché par le drame qui a frappé en début du mois la région de Kerkennah, Néji Jalloul a estimé que la classe politique doit commencer à parler des « vrais » problèmes publics.
« Pourquoi nos enfants immigrent clandestinement par exemple ? En 2017, 164 tentatives d’immigration clandestine ont été avortées, nous avons arrêté 1653 clandestins et dieu seul sait combien sont arrivés à bon port. Ce sont des chiffres énormes et le problème n’est pas que d’ordre légal ou policier. Des familles cotisent pour que leurs enfants partent. Il y’ a un vrai problème social qui se cache sous ce phénomène lié notamment au discours politique alarmiste et porteur de désespoir ! » a-t-il précisé, avant d’ajouter, pour finir, que l’ITES tentera de rééquilibrer le discours politique avec des données précises, issues d’études d’experts afin d’élever le discours public et de « donner le tempo à l’action politique ».
C’est donc un souffle nouveau et une orientation nouvelle que veut donner Néji Jalloul à l’ITES. Un autre chantier en somme, que le nouveau directeur de l’Institut initie avec l’appui de ses collaborateurs, dont certains nous ont confié leur joie de travailler avec un homme qui a « des ambitions et des projets pour le pays plein la tête et qui n’attend que de déployer ses ailes pour les réaliser ». Des projets, Néji Jalloul nous a révélé en avoir beaucoup pour l’ITES. Pour ce qui est des moyens, en parfait spécialiste d’Histoire et « fan » de Hannibal, il nous a lancé que « s’il ne trouvait pas un chemin, il en créerait un ! ».
Myriam Ben Zineb

Commentaires (9)
CommenterBravo Si Naji rien à dire rien à ajouter
A Bon entendeur SVP, pour les non-nidaistes réfléchissez avant de répondre.
Du standing pour les proches, les élections approchent
Le médiocre est toujours Imbu de sa personne
« Oh, vous savez, un bon ministre est celui qui reste toujours sur le départ. J'ai accepté l'éducation parce que j'avais un projet, c'est d'ailleurs moi qui avait choisi ce portefeuille. Le projet de réforme a fait face à une grande résistance et je pense qu'il trouvera encore de la résistance
1/ moi qui avais avec s
2/un bon ministre est celui qui reste sur le départ. Il a été chassé pour incompétence il s'estime bon.
3/ J'ai accepté l'éducation parce que j'avais un projet .
De quel projet parle t il ? C'est vrai il a pendu un calendrier scolaire qui a desservi les intérêts de amis les hôteliers.
4/ C'est d'ailleurs moi qui avais (s et non t encore) choisi ce portefeuille.
Je laisse les lecteurs méditer cette dernière phrase qui en dit long sur l'état psychique de ce type..
Maintenant il va définir la stratégie du pays.
Mella mehzla.
YAAKOUBI AURA TA PEAU !!!!
C'était une voie de garage
NEJI JALLOUL RELACHER PAR ENNAHDA CAUSE LA LANGUE TURC
rebvoyer pq il n'as par accepter la Langue turc comme 2eme Langue A L#education national
c est autre
Ce ministre veut mettre son nez partout car il cherche la publicité et devenir président de tunisie
Il n'a pas tort Jalloul
Les défis ne manqueront pas et l'impréparation manifeste de la Tunisie inquiète au delà de l'actuelle crise économique, qui paraîtra anecdotique au regard de ce qui nous attend.