
Tous les partis politiques ou presque vivent une conjoncture difficile avec des problèmes et des tiraillements à des degrés divers. Cela va de Nidaa Tounes à l’Union patriotique libre en passant par le mouvement du Projet pour la Tunisie et Ennahdha avec des démissions, des gels, des exclusions, etc.
En ce même moment, d’autres cherchent à se placer sur le paysage partisan. C’est le cas de Mustapha Kamel Nabli et, surtout, de Mehdi Jomâa ancien chef du gouvernement provisoire de technocrates qui a dirigé le pays pendant une année, de début 2014 à début 2015.
Or, si le retour du premier reste timide voire aléatoire, celui du second semble sérieux et solide sachant que tous les deux partent de la formule en vogue dite « Think Tank ». Pour Mehdi Jomâa, la démarche semble minutieuse et bien pensée pour faire son come back avec, cette fois-ci, une visée bien précise sur le palais de Carthage en 2019.Le tout grâce à une communication savamment dosée par une équipe, jusque-là, invisible mais qui fait un travail efficace et intelligent.
On constatera que l’information sur le retour de M. Jomâa a été faite depuis le mois d’août 2015 avec l’annonce de la création imminente d’un Think Tank pour réfléchir sur l’avenir de la Tunisie.
En effet, doté d’un esprit cartésien et grâce à son expérience à la Kasbah, Mehdi Jomâa est conscient que la reconquête du pouvoir ne s’improvise pas mais se prépare à feux doux, sans précipitation. Elle se prépare minutieusement tel un business-plan, avec des objectifs bien déterminés, des échéances et des stratégies bien définies.
Croyant à l’adage voulant qu’on ne change pas une équipe qui gagne, l’ancien locataire du palais de la Kasbah aurait misé et puisé au sein de l’équipe qui avait conduit la Tunisie en cette année transitoire ayant mené le pays aux élections définitives de fin 2014.
On retrouve, ainsi avec lui, une grande partie de ses anciens ministres et collaborateurs qui ont été appelés à participer à ce laboratoire d’idées qui se penchera sur l’élaboration d’études prospectives et stratégiques dans les domaines du développement économique et social. On citera, entre autres, Kamel Ben Nacer, Nidhal Ouerfelli, Taoufik Jelassi, Fethi Jarray, Neila Chaâbane et Mohamed Salah Ben Ammar.
Créé, finalement, en février 2016, et après un certain nombre d’actions et d’activités à l’échelle internationale, le Think Tank « Tunisie Alternatives » s’est, finalement, réuni à Tunis, le 29 octobre 2016, pour acter sa vision, annoncer la publication prochaine de plusieurs rapports et le lancement de plusieurs projets.
Les participants, ingénieurs et gestionnaires, ayant une formation en droit, sciences politiques ou encore en littérature, exercent ou ont exercé dans tous les corps de l'Etat, la société civile, l'université, la banque, l'entreprise, et se réunissent dans le laboratoire d'idées depuis sa fondation en février 2016 par une équipe autour de Mehdi Jomâa.
Ayant pour charge la mise en place et la proposition de nouvelles stratégies et politiques publiques, Tunisie Alternatives publiera un rapport diagnostic. Ce document de 70 pages portant principalement sur la productivité a été le fruit d’un travail élaboré par Hedi Larbi et Anis Marrakchi, respectivement vice-président et membre du Think Tank.
Faut –il encore rappeler que Mehdi Jomâa avait, d’ores et déjà, développé un concept paper sur la lutte antiterroriste et la déconstruction de la propagande de Daech, et ce, dans le cadre du Club de Madrid, de l'ONU et la Communauté des Démocraties. Ainsi, le Think Tank passe à la vitesse supérieure, tout en préparant plusieurs projets de terrain, dont l’annonce se fera prochainement. Dans ce contexte, Mehdi Jomâa a affirmé aux membres du Think Tank que si l'élaboration d'une vision est une étape primordiale à laquelle un laboratoire d'idées répond parfaitement, la devise « penser et agir » s'applique également à lui et qu' « il passera lui aussi à la vitesse supérieure, dans l'action nationale, avec la forme opportune, et au moment opportun, un moment qui se rapproche à grands pas ».
Les observateurs estiment que le prochain pas à annoncer serait la création d’un nouveau parti politique, sans lien avec l’association « Tunisie Alternatives » dans le sens où Mehdi Jomâa va miser sur son passage, qualifié de très positif, à la Kasbah.
En effet, outre les succès relatifs en matière économique et la réussite à mener le pays vers des élections libres et objectives, le mandat de M. Jomâa a été marqué par les acquis réalisés dans le domaine sécuritaire avec une lutte efficace et anticipative contre le terrorisme. Et parmi ses réalisations, on peut mentionner le démantèlement et l’extinction de nombreuses cellules terroristes par l’arrestation de leurs membres, le déplacement de la lutte anti-terroriste hors des villes pour protéger les civils, la dissolution des ligues de protection de la révolution, la création de la frontière et du fossé sécuritaire avec la Libye
Ceci lui a valu la considération et l’estime non pas seulement à l’échelle internationale, mais également au niveau national puisque le nom de Mehdi Jomâa apparaît à tous les sondages d’opinion comme étant un candidat bien placé et assez populaire pour conquérir le Palais présidentiel de Carthage.
Il faut dire que grâce à une approche sobre, sans tapage, sans meetings, ni discours, Mehdi Jomâa poursuit son bonhomme de chemin dans ce qui est considéré, par certains analystes, comme une marche résolue vers la conquête de la magistrature suprême.
Or, cela s’avèrera t-il suffisant pour avoir une place de choix dans le cœur et l’esprit des Tunisiens ? Si une pareille démarche paraît efficace à froid, c’est-à-dire à près de trois ans du prochain scrutin, elle risque de s’avérer insuffisante lors de véritables campaganes électorales dans la mesure où M. Jomâa n’est pas réputé pour son sens oratoire et de grand tribun lors des grands rassemblements.
C’est dire qu’il devrait s’initier, à sa manière, à l’art de s’adresser aux foules, une condition sine qua non pour se placer près des couches populaires qu’il faut rallier en vue de toute élection, car aussi précieux soit-il, le rayonnement international ne peut suffire, à lui seul, pour être plébiscité à l’intérieur de son pays.
En attendant, Mehdi Jomâa réussit parfaitement son statut de grand absent, physiquement, du pays, mais grand présent dans l’esprit et l’imaginaire des Tunisiens. Les résultats des différents baromètres politiques réalisés depuis qu’il a quitté le pouvoir le placent régulièrement dans le top 3 des personnalités les plus populaires. Tout le challenge pour Mehdi Jomâa sera de capitaliser sur cet acquis.
Sarra HLAOUI
Commentaires (21)
CommenterLe Pion Bien Avancé Des Multinationales !
Bilan
- la feuille de route qu'il devait respecter impliquait qu'il devait mener le pays à des élections libres, transparentes et démocratiques. Sur ce point, c'est justement ce qu'il a fait.
- en une année de gouvernement, il est IMPOSSIBLE de réaliser des réformes structurelles dans un pays, quelque soit la compétence, l'intégrité et la volonté de ses dirigeants. Ceci est encore plus vrai dans un pays comme le notre, après le 14 janvier. Personne n'aurait pu, en une année, faire quoique ce soit de vraiment pertinent, sauf avec une baguette magique.
Ainsi, beaucoup de commentaires semblent porter un jugement sur le bilan de ce gouvernement sans connaitre ni les faits, ni les chiffres, ni d'où nous sommes partis, ni quelle était la difficulté de la situation : c'est navrant.
Maintenant, le retour de M. Jomaa peut plaire ou déplaire et être interprété de différentes manières... Il est vrai que le monsieur n'est pas un grand orateur, ni d'un charisme à déplacer les foules. Et avec Mofdi Messedi comme responsable de sa com, je pense qu'il a du souci à se faire...
quelle horreur!
Nidhal Ouerfelli !! vous dites???
Il doit avoir Marzouki à carthage ....pour réussir........
Le trop gris est blanc...comparé au noir!!!!
Croyez moi vous ferez mille fois mieux avec Ali Larayedh....
A bon entendeur Salut.
Quand à l'alternative....à l'alternative de Jomaa....calmez vous Jalloul Ayed, Elyes Jouini, Maktouf, Znaidi, K. Nabli, Mhadhbi (vice pdt de la Bk of America), khyam, Marzouk ....sont encore là...et ils continueront à peser plus que ce selfiste Karboulien.
Jomaa, Obama, Hannibal, Sarkozy....
Enfin la Tunisie retrouve son ZORRO
"Mehdi Jomma est le seul capable de jouer le Zorro tunisien
Là où il atterrit il ramènerait le bonheur. Il est le seul capable de concrétiser le rêve des merdolutionnaire amis de Bouazizi.
Il où va, il laisserait ses empreintes. A Sidi Bouzid comme à Kasserine à Gafsa et pourquoi pas à Djebel lahmar ou bien à 5 décembre. Comme ca, Les habitants de ces patelins se réveilleront tôt chaque matin à la recherche des traces marquées par l'épée de leur Zorro."
G&G
RCDiste et fier
Cher BN,
Pourquoi pas ? Mais il faudrait, à un moment donné, que Monsieur Jomaa arrête de tourner autour du pot et nous annonce clairement ses positions par rapport à l'Islam politique. Et le fait que Monsieur Jomaa parle maintenant de stratégies pour faire face au terrorisme (un phénomène officiellement dénoncé par toutes les couleurs politiques) n'éclaire en rien sur ses orientations politico-sociéto-civilisationnelles !
Avec 206 partis politiques toute loufoque les une que les autres
rien que ça?!
Mehdi Jomâa arrive

