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Administration tunisienne : les PME en parlent et pas qu'en bien !
23/03/2016 | 19:58
6 min
Administration tunisienne : les PME en parlent et pas qu'en bien !

 

L’administration tunisienne a toujours été vivement critiquée par les citoyens en général et les entrepreneurs en particulier. Les réseaux sociaux n’arrangeant rien à l’affaire, de plus en plus de bavures, de manquements, de scandales font désormais, en quelques heures, le tour de la toile obligeant les directions à prendre des mesures souvent hâtives et ponctuelles pour redresser la situation et sauver une image déjà bien ternie.

 

 

Du point de vue des entrepreneurs, l’administration,  qui représente un des piliers de l’environnement d’affaires, reste souvent perçue comme un obstacle et ce malgré les nombreux projets de réformes annoncés ces dernières années. Ils considèrent, en effet, que les formalités administratives sont longues et alambiquées. Une règlementation abusive rend la tâche des entrepreneurs bien compliquée et leur fait perdre du temps et évidemment de l’argent. Cela induit, irrévocablement, au découragement de l’investissement  voire même à la corruption.

 

C’est dans ce cadre que le Centre des jeunes dirigeants d’entreprise et la Konrad-Adenauer-Stiftung ont organisé ce mercredi 23 mars 2016 à l’Hôtel Paris aux Berges du Lac, un petit-déjeuner débat sous le thème : Classement des Administrations Tunisiennes, quelle perception des Jeunes dirigeants?

Le CJD a lancé, à travers ce débat, la première édition du Classement des administrations tunisiennes, un rendez-vous qui sera renouvelé chaque année pour évaluer l'évolution de chaque administration.

 

Partant de la conviction que la reforme de l’administration est aujourd’hui la mère des reformes, le débat a été axé sur les stratégies à mettre en place dans le cadre de la réforme afin de rétablir la confiance entre l’administration et l’entreprise,  rendre efficace et simplifier les processus internes de prise de décision et des formalités dans l’administration, professionnaliser l’administration afin qu’elle devienne le partenaire de l’entreprise  et qu’elle soit orientée sur la satisfaction et la performance des entités économiques.

 

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Avant de lancer la discussion entre les jeunes dirigeants d’entreprise et les représentants des différents ministères présents, le président de SIGMA conseil Hassan Zargouni, a présenté le classement des administrations tunisiennes à travers une évaluation des services publics par les PME.

Les résultats ont été obtenus par un sondage récent effectué sur cinq cent PME dont l’effectif se situe entre 10 et 200 salariés et réparties sur les différents gouvernorats du pays. «C’est la première fois que les services publics sont évalués par les administrés, que sont dans ce cas-là les chefs d’entreprise » a souligné Hassan Zargouni. Il a précisé que l’enquête s’est basée sur trois variables : d’abord l’importance des administrations pour les PME, ensuite la fréquentation des administrations par les PME et enfin la satisfaction des PME à l’ égard des administrations.

 

La première variable a pu démontrer que parmi la liste des organismes publics qui ont été jugés « très importants » pour les différentes PME sondées, 90% des entreprises ont nommé la Recette des finances et la CNSS, près de 80% ont estimé qu’il s’agit de la STEG et du Registre du commerce, 70% ont cité le bureau du contrôle des impôts et les douanes, et près de 57% la BCT et le tribunal.

La seconde variable, a posé, quant à elle, la question suivante : En tant que PME, parmi ces administrations quelles sont celles que vous avez contactées pendant ces douze derniers mois pour bénéficier de leurs services en assisté ?

Le classement a été le suivant : près de 96% des entreprises ont répondu avoir contacté la Recette des finances, la CNSS et la STEG, 89% le Registre du commerce, 80% les municipalités et les bureaux de contrôle des impôts, 75% les douanes, 72% le tribunal et 46% la BCT et l’ANETI.

 

Le classement donné par la variable satisfaction des PME à l’ égard des administrations a pu montrer que globalement 60% des entreprises sont satisfaites des prestations des administrations, alors que 36% d’entre elles sont insatisfaites. Néanmoins il est important de noter que la tendance n’est pas aussi positive, dans la mesure où, seulement 7% des entreprises sont très satisfaites alors que 14% d’entre elles, soit le double, sont totalement insatisfaites. Aussi les chiffres ont indiqué que le taux de satisfaction est plus important chez les industriels que chez les entreprises de service.

« Il faut regarder les chiffres de plus près » a expliqué Hassen Zargouni, « les standards internationaux stipulent que dans le cas du B to B, le taux de satisfaction globale doit dépasser 80%, celui des très satisfaits doit être au-delà de 20% et des pas du tout satisfaits ne doit pas dépasser 5%. Nous sommes donc globalement en deçà des normes internationales en la matière »  a-t-il souligné.

 

Enfin, le classement des entreprises les plus satisfaisantes a placé en première place le Registre du commerce, dans la seconde place les centres d’affaires et en troisième place la BCT. Les administrations jugées, en revanche, comme étant les moins satisfaisantes sont la STEG, le tribunal et les municipalités, en première position, suivies par la BFPME et les Douanes.

 

A l’issue de cette présentation, les représentants des différents ministères ont expliqué que l’administration, consciente de ses lacunes, tend à se réformer mais manque d’occasions pour communiquer sur les réformes qu’elle entreprend. Ainsi, le ministère des Finances a été le premier à lancer des réformes pour simplifier les procédures fiscales et douanières.

La représentante du ministère de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, Olfa Souli,  a annoncé que son département est en train de mettre en place un processus participatif pour simplifier les procédures administratives qui règlementent les activités économiques. Ce processus, a-t-elle expliqué, vise à faire participer les administrés (citoyens et entreprises) dans les réformes de l’administration, dans la mesure où ce sont eux qui sont plus à même de relever ses lacunes et d’émettre des propositions pour son développement. Ainsi, précisé la représentante, le ministère va vers une institutionnalisation de ce processus pour prendre les décisions d’ordre public.

Certains représentants, ont, par ailleurs, expliqué que l’administration est elle-même en souffrance et manque de moyens pour pouvoir présenter aux administrés un service de la qualité attendue.

 

Les entrepreneurs ont jugé, pour leur part, que l’administration tarde à appliquer les réformes, surtout en ce qui concerne le numérique. Ils ont  estimé que nombreux problèmes peuvent être résolus en numérisant nombreuses procédures qui restent encore tributaires du travail des agents des administrations et des déplacements incessants et lassants des administrés et en instaurant l’administration à distance.

 

Le directeur du Centre national de l’informatique, Sofiène Hmissi,  a précisé que l’administration fait partie des objectifs du plan national stratégique en matière de numérique.

« Nous sommes convaincus que la solution c’est la numérisation, malheureusement l’administration est régie par des lois et des règlementations qui datent des années 60 alors que tout a changé depuis » a-t-il précisé ajoutant que l’heure n’est plus à la simplification mais à une transformation de l’administration par le numérique, notamment pour éradiquer la corruption.

 

L’administration tunisienne, d’après ses représentants, semble suivre le chemin de la modernisation et est parfaitement consciente de ses insuffisances. Néanmoins, par manque de rapidité, de communication ou peut être de volonté de la part de ceux qui s’y trouvent, elle peine à accélérer le processus de modernisation et de développement et à impulser efficacement l’investissement en se transformant  d’un obstacle à un réel appui et un levier de compétitivité dans l’environnement des affaires.

 

Myriam Ben Zineb

23/03/2016 | 19:58
6 min
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Commentaires (8)

Commenter

Oscar
| 25-03-2016 07:55
Chère amis Tunisiens !Vous avez beaucoup de soucis à vous faire ! votre pays à connu le bakchiche ! c`était rigolo !!ah ah ah ! actuellement c est le raket qui la remplacer ! beaucoup moins sympa ! Et la politesse et le savoir vivre vous l avez oublié avec votre révolution ???Le symbolique "bienvuenue" n éxiste plus du tout remplacer par du manque de savoir vivre!
Franchement j ai passé 3 semaines chez vous en mars et bien je vais bien réfléchir avant de revenir et surtout je ne vais pas vous faire de la pub !!!
Avant de passer au 4g y a d autres chats à fouetter les amis.Vous avez fait un bon en arrière d au moins 20 ans aie aie ! Sans une reprise en mains drastique tout part en couille et la Tunisie c est finis !!!!

Tunisienne
| 24-03-2016 22:01
vient se greffer à d'anciennes réformes ni totalement intériorisées par ceux qui sont censés les mettre en oeuvre au quotidien, ni donc complètement effectives. Par conséquent, le problème n'est pas dans les réformes, mais dans ceux qui sont censés les rendre accessibles aux citoyens et dans ceux qui doivent contrôler en permanence et s'assurer de cette accessibilité...
Cela veut dire aussi que la numérisation (qui nécessite un effort encore plus important) ne peut pas être LA solution en l'état actuel des choses.
Ce type de manifestations permettant d'apprécier le degré de satisfaction des entrepreneurs quant à l'environnement des affaires en Tunisie n'est pas nouveau. En revanche, ce qui est nouveau et positif, c'est qu'on mette le doigt sur les réelles sources de dysfonctionnements et qu'on nomme les administrations qui laissent le plus à désirer par leurs noms. Ça permet de mieux cibler les sources des problèmes et d'y apporter des solutions spécifiques selon le cas.

DHEJ
| 24-03-2016 17:33
C'est un TUNISIEN et la culture du TUNISIEN!

St Just!
| 24-03-2016 17:23
Il faut revoir tous ces dysfonctionnements qui ralentissent toutes les initiatives voire qui agacent les entrepreneurs.... Autant d'étapes et à chaque étape un fardeau. Il suffit de voir le nombre de personnes déçues d'avoir entrepris un projet en Tunisie.

pit
| 24-03-2016 14:53
...ce sont ces gens qui au lieu d'être au bureau en train de travailler sont dans leurs voitures jusqu'à 9/10 h le matin et qui le quittent (si jamais ils y sont allés) vers 15h30 créant ainsi des embouteillages monstres sur nos routes et dans les affaires courantes du pays. Ceci ne concerne pas les rares fonctionnaires qui, eux travaillent. Les autres devraient crever de honte d'arnaquer ainsi les citoyens qui paient leurs salaires! Il faudrait envoyer ces fumistes en plein désert pour y élever des chameaux!

Nephentes
| 24-03-2016 10:42
Il faut numériser tous les process relatifs aux formalités requises par l'activité des entreprises, ainsi que celles du citoyen lambda.

La numérisation progressive des formalités administratives améliorera sensiblement délais, qualité de service et côuts ...cachés sous la table du fonctionnaire.

C'est une piste de progrès extrêmement prometteuse, espérons que le projet ira à son terme.

Alya
| 23-03-2016 23:21
Vraiment l'administration tunisienne fait du n'importe quoi .. il y a de quoi ce pays est en retard .. je vous raconte comment légaliser un extrait de naissance dans ue ambassade en Tunisie .. il y a de quoi avoir un fou rire ou pleurer de tristesse ..

J'arrive à l'Ambassade pour légaliser le document mais on me demande de le faire d'abord légaliser au Ministère des Affaires Étrangères au nord Hilton. Pourtant c'est un extrait orginal d'une municipalité tunisienne! Pas de pbs je sors en direction du Ministère .. Arrivé là-bas on me dit « ah non il faut aller au gouvernorat pour faire d'abord l'égaliser les extraits la bas, on ne fait pas confiance aux documents de la municipalité, il y a eu trop de fraudes ». Donc direction le Gouvernorat, pour faire une 1er légalisation, puis de retour au ministère pour la 2e puis l'ambassade pour la 3e. Avec bien sûr au milieu un passage par le bureau des finance parce qu'il fallait un timbre fiscal par extrait de naissance de 5 dinars. Le PIRE dans l'histoire c'est qu'il n'y a eu AUCUNE VÉRIFICATION dans chacune des étapes .. a chaque fois on prenait les extraits.. on regardais a peine ce qu'il y avait dessus .. on mettait un tampon, signé et on passait .. vraiment du n'importe quoi !!! simplement de la perte de temps.

Alors imginez vous que je sois un entrepreneur .. avec la CNSS, CNAM, .. simple on n'investit pas en Tunsie et on change de pays! dèjà qu'on un pb de productivité ./.

DHEJ
| 23-03-2016 20:43
Des Ingénieurs Administratifs ou des Ingénieurs-E!!!