
L’affaire Ben Gharbia-Migalo a secoué l’opinion publique lors des derniers jours. En attendant leur comparution le 18 mars, les versions et les spéculations foisonnent. L’incompréhension entoure cette affaire sur fond de malversations et de connections gouvernementales douteuses. A la lumière des déclarations des différents protagonistes, certaines vérités voient le jour.
Les débuts de l’affaire remontent à septembre 2013. D’après le témoignage de Lobna, épouse de l’homme d’affaires Hamadi Touil, le journaliste Samir El Wafi aurait approché l’homme d’affaires. Au cours d’une rencontre, il lui aurait proposé de mettre à son service son influence et ses relations « ministérielles » afin qu’il puisse rentrer en Tunisie sans se préoccuper de poursuites judiciaires. Cela se ferait contre la modique somme de 500.000 dinars. Après une entrevue à Tunis avec la femme de l’homme d’affaires, celle-ci aurait informé Samir El Wafi qu’elle ne possédait pas cette somme, après quoi il a baissé son prix à 300.000 dinars. C’est cette conversation qui a été enregistrée par l’épouse de Hamadi Touil.
Par la suite, Samir El Wafi a entamé une campagne via sa page Facebook pour dénigrer Hamadi Touil en le présentant, entre autres, comme le maillon central des malversations effectuées par les Trabelsi entre autres. C’est là que Moez Ben Gharbia entre en scène. Devant les attaques qui le visent, Hamadi Touil prend contact avec Moez Ben Gharbia. Ils se voient à Paris et l’homme d’affaires explique la situation au producteur en lui demandant de tenter de raisonner son collègue Samir El Wafi, qui s’apprêtait, à l’époque, à signer un contrat avec la chaîne Ettounsiya. L’homme d’affaires a aussi appelé sa femme et un rendez-vous entre elle et Moez Ben Gharbia a été convenu à Tunis.
Lors de ce rendez-vous, qui a eu lieu au bureau de Moez Ben Gharbia aux Berges du Lac, la femme de Hamadi Touil a évoqué la campagne de dénigrement entreprise par Samir El Wafi mais aussi la tentative d’extorsion dont elle aurait été victime. Elle a également parlé de l’enregistrement, qui dure près d’une heure, et l’a fait écouter intégralement à Moez Ben Gharbia via son téléphone portable. Appâté par le scoop qu’il entrevoyait, Moez Ben Gharbia a demandé à Mme Touil de lui livrer l’enregistrement et de l’accompagner en France ou en Belgique pour procéder à une authentification de l’enregistrement. L’épouse de Hamadi Touil a refusé, à ce moment là, de donner l’enregistrement à Moez Ben Gharbia.
Le journaliste et la femme de Hamadi Touil ont convenu de se revoir le lendemain. Cette fois, la femme est venue accompagnée de son avocat au bureau de Moez Ben Gharbia. Toutefois, Lobna Touil a toujours refusé de remettre l’enregistrement au journaliste. Selon les déclarations de ce dernier, Lobna Touil lui aurait dit d’attendre que « le ministre des domaines de l’Etat soit changé » avant de lui remettre l’enregistrement. On notera que le ministre en question est Slim Ben Hmidène, mais à aucun moment il n’est nommément cité par les protagonistes de cette affaire. Après cette entrevue au bureau de Moez Ben Gharbia, le contact a été rompu entre les époux Touil et Moez Ben Gharbia. Même si le journaliste est reparti à la charge quand la troïka avait quitté le pouvoir, ses efforts n’ont pas été fructueux car Mme Touil a toujours refusé de donner cet enregistrement.
Toute cette affaire revient à la surface un certain 27 février 2015. Moez Ben Gharbia prépare une émission d’investigation concernant l’argent politique et les intérêts qui lient certains médias à des hommes politiques. Dans ce cadre, Moez Ben Gharbia tentera d’obtenir le fameux enregistrement. Il essayera également de prendre contact avec deux autres hommes d’affaires, Ayachi Ajroudi et Hakim Hmila, car ces derniers auraient été victimes également d’extorsion.
Pour obtenir cet enregistrement, Moez Ben Gharbia mettra en place tout un stratagème. Il fera appeler Hamadi Touil par Wassim Herissi qui se fera passer pour Béji Caïd Essebsi. Hamadi Touil devait recevoir les garanties nécessaires pour un retour sans encombre au pays. En échange de cette promesse, Hamadi Touil devait demander à sa femme de remettre l’enregistrement en sa possession concernant Samir El Wafi, à un groupe de policiers. Moez Ben Gharbia avait planifié de faire jouer à des acteurs le rôle de ces policiers qui devaient prendre possession de cet enregistrement. C’est depuis le siège de Mosaïque FM que le premier appel a été passé. Accompagné par Abdelhak Toumi, Moez Ben Gharbia a briefé Migalo sur ce qu’il devait faire. C’est d’ailleurs là la clé de l’implication d’un autre animateur, Amine Gara. En effet, son téléphone a été utilisé à son insu pour passer cet appel, pendant qu’il était en studio. D’ailleurs, tous les protagonistes ont déclaré à la police que Amine Gara n’avait rien à voir avec cette histoire d’où son maintien en liberté.
Plus tard, un autre appel a été passé par Migalo à Hamadi Touil, dans un restaurant de la capitale. Abdelhak Toumi a filmé une partie de cet entretien mais l’a effacé, selon ses dires, puisqu’ils n’avaient pas réussi à obtenir l’enregistrement. Pour ce qui est de Hamadi Touil, celui-ci s’est rendu compte que ce n’était pas Béji Caïd Essebsi qu’il avait eu au téléphone. Sa femme raconte, dans un premier temps, que son mari était heureux d’avoir reçu des garanties de la part du président de la République. Elle-même s’apprêtait à remettre le fameux enregistrement.
Toutefois, Hamadi Touil a rappelé sa femme pour lui dire qu’il avait découvert le pot aux roses. Il lui a donc demandé de garder l’enregistrement et de ne le remettre à personne. Il lui a également demandé d’être prudente lors de ses déplacements.
Demain, 18 mars, aura lieu la première séance du procès de cette affaire. Moez Ben Gharbia, Wassim Herissi et Abdelhak Toumi comparaitront devant le juge pour s’expliquer sur les accusations qui leur sont adressées. Cette partie est connue de tous. Ce que tout le monde ne sait pas, en revanche, c’est qu’une autre victime de racket, a été convoquée demain à l’Aouina pour faire sa déposition contre…Samir El Wafi.
Dans les déclarations faites aux enquêteurs, les trois accusés ont assuré que leur objectif était d’obtenir l’enregistrement de la conversation entre Lobna Touil et Samir El Wafi et qu’ils ne cherchaient pas à avoir d’argent ou une quelconque autre rétribution. Les motivations seraient donc uniquement liées à un travail journalistique, certes peu orthodoxe. C’est ce qu’ils tâcheront de prouver au tribunal demain.
Ben Gharbia pour escroquerie, il y a avait bien un intérêt matériel (d'argent au final, puisqu'il entendait faire de l'audimat avec la pièce demandée).
Migalo, pour complicité (active) d'escroquerie, puisqu'il connaissait l'intérêt en question. Il est certain que si BCE connaissait cette version (criminelle) de l'histoire, jamais il n'aurait facilité la relaxe de Migalo.
En dehors du fait principal,tous les deux et le troisième complice méritent la prison ferme, rien que pour l'utilisation (calculée, intentionnelle et malveillante) du portable d'autrui.
Par conséquent, notre affaire en question n'est qu'un fait divers, sous produit de la bêtise humaine aveuglée par l'arrogance et l'impunité, qui ne nous donne ni à manger ni à boire car nos préoccupations au quotidien dépassent et très largement ce genre de bassesse et de stupidité d'énergumènes qui n'ont ni foi ni loi...
D'abord, le jour a 24 heures, la semaine a 7 jours, le mois a une trentaine de jours et l'année en a 12 mois.
Depuis septembre 2013, nous avons un an et demi. Récapituler et compiler toute cette longue période, en un article de deux mots, tout en insistant sur l'innocence de son propre ami Ben Gharbia, comme si Marouan Achouri était lui-même présent et concerné par toutes ces séquences criminelles, ça tangente la débilité de la crédulité.
Les micmacs ne se résument pas de cette simplicité. Nous avons des juges qui ont étudié le Droit jusqu'aux cheveux blancs. Ils vont vite mettre la vraie vérité sur la table. Cette conclusion rapide préparée à la hâte la veille de la comparaison de Ben Gharbia & Co. devant les juges, dans l'idée de les influencer et de les virer vers une théorie quelconque, n'est à son tour qu'un jeu d'amateurs.
Les juges ne travaillent que suivant les actes et les documents devant leurs yeux. Ce sont des centaines de documents à étudier. Ils n'ont aucune place pour des articles médiatique spéculatifs sans la moindre preuve à l'appui.
La Tunisie n'est pas une république bananière.
"deux animateurs en prison pour une plaisenterie", etc etc
quelle mauvaise fois (malhonétteté plustot) de la presse française sur la Tunisie, c est choquant !
Une remarque s'impose, toutefois...
Ce qu'ont fait Ben Gharbia et "Mégalo"est une entorse à l'éthique du journalisme.
Ben Gharbi-faisant du journalisme d'investigation- voulait réellement tacler Samir El Wafi. Ce Samir s'était un jour, comporté maladroitement avec Ben Gharbia.
Maladroit et mauvais calculateur, il était tombé dans le piège du redoutable Sami Fehri. C'était la douloureuse affaire de son éviction de Tounsia TV....
Alors, ont peut dire que Ben Gharbia avait agi dans un contexte de coup pour coup et c'est mauvais. Vraiment mauvais...
Reste à prouver que El Wafi aurait été "approché" par Touil,et ***. Si cela s'avérait être vrai, alors tans pis pour lui. L'opinion publique serait désarmée pour le soutenir, en cas de procès.
Le journaliste se doit de ne jamais franchir les lignes "rouges". C'est vrai, les journalistes marchent le plus souvent sur un "champ de mines" et pas seulement "sur les oeufs".
Quant à MEGALO, disons qu'en imitant un Présidant de la République, il n'avait pas réfléchi aux conséquences de son geste. Il y a des choses que l'on ne doit jamais faire. Après tout, lui c'est un humoriste et pas un journaliste d'investigation.
BCE, nullement offusqué par les imitations de voix, a sauvé MEGALO, en signant un communiqué affirmant qu'il ne poursuivra pas l'humoriste et soutient la liberté d'expression. Un beau geste de la Présidence.
Dans tout cà, il y a également le problème des écoutes téléphoniques qui irritent aujourd'hui tous les citoyens tunisiens.
Nous autres, citoyens, nous avons la certitude qu'il y a des écoutes "malveillantes" et "sauvages", donc pas forcément instruites par le Procureur de la République. C'est anti-constitutionnel.
Je sais que cette affaire d'écoutes va exploser dans la figure de leurs auteurs...Et suite, à cette affaire....
Dans un pays démocratique, ce n'est pas aussi simple que çà ! Le président Nixon connut sa chute, parce que ses collaborateurs voulaient installer des micros chez leurs "adversaires", les "démocrates" : L'affaire "Watergate", avait choqué les Américains, dans les années 70...
Pour finir, disons également que nos magistrats ont la "main lourde", en précipitant en taule des journalistes.
Ces trois personnes devraient s'expliquer devant la justice, mais devraient comparaître libres....
Samir El Wafi sera interrogé demain par des policiers et peut être par un juge d'instruction. Je sais que le juge d'instruction n'osera pas l'emprisonner....
L'opinion publique est déjà très irritée....Elle est même mobilisée...
Et en plus d'être des modèles de vertu, ils sont aussi plus royalistes que le roi et appellent escroquerie ce que la loi ne considère pas comme escroquerie étant donné l'absence de contrepartie pécuniaire ; ils sont plus royalistes que le roi et appellent escroquerie ce que les parties lésées, le cas échéant Hamadi Touil et à moindre mesure Beji Caied Essebssi, ne considèrent pas comme escroquerie ; lesquelles parties présumées lésées ont quand même eu l'obligeance de renoncer à toute poursuite judiciaire et de carrément prendre la défense des inculpés; inculpés de quoi déjà ?

