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A quand la fin du cauchemar Daech ?
16/02/2015 | 19:59
5 min
A quand la fin du cauchemar Daech ?

Vingt et un Egyptiens de confession copte ont été égorgés par le groupe terroriste Daech en Libye. Ce n’est que l’épisode le plus récent d’une série d’horreurs perpétrées par le groupe terroriste : meurtre d’un pilote jordanien, décapitation de journalistes occidentaux… Pourtant, la réponse internationale tarde à arriver et celle des pays du voisinage libyen et irakien encore plus.


Après le meurtre horrible commis par Daech, les condamnations et les communiqués pleuvaient. En ce qui concerne la Tunisie, la présidence de la République a rendu public un communiqué pour condamner l’acte terroriste. Le ministère des Affaires étrangères a également publié un communiqué pour dénoncer « l’horrible crime terroriste » perpétré en Libye.

 

Outre les communiqués, la Tunisie a procédé à des mesures militaires. En effet, le lieutenant-colonel Belhassen Oueslati, porte-parole officiel du ministère de la Défense, a annoncé un déploiement militaire le long des frontières terrestres et maritimes séparant la Tunisie et la Libye. Les unités militaires seront renforcées par des unités des Douanes et de la Garde nationale pour prévenir toute infiltration d’armes ou de terroristes sur le territoire tunisien.

 

La réponse égyptienne à cet acte terroriste a été plus conséquente. Des raids aériens ont été menés à l’aube par l’armée de l’air égyptienne. Certaines positions de l’Etat islamique en Libye ont été bombardées. Cette réponse rappelle celle de la Jordanie suite au meurtre de son pilote. En effet, des raids aériens avaient été menés en territoire irakien en guise de représailles.

 

Evidemment, ces réponses tiennent plus de la réaction à chaud que d’une planification minutieuse dont l’objectif serait l’éradication du groupe terroriste Daech. Pourtant, la naissance de cette organisation en Irak et sa présence en territoire libyen sont relativement récentes. Toutefois, aucune action concertée entre les pays directement touchés par le groupe Daech n’a vu le jour. Aujourd’hui, ces terroristes sont aux portes de la Tunisie et les pays voisins de Daech n’ont pas encore mis en place de stratégie permettant de mettre fin au phénomène.

 

D’un autre côté, l’Etat islamique a profité du bourbier libyen pour s’implanter en Afrique du nord. Un pays divisé où la violence règne. Un pays ravagé où deux gouvernements se disputent la légitimité du pouvoir. Même les réactions aux frappes aériennes égyptiennes étaient radicalement opposées. Un gouvernement a salué les raids égyptiens et l’autre a condamné ce qui a été décrit comme une agression contre la souveraineté du territoire libyen.

 

Les pays du voisinage libyen, même avant l’avènement de Daech dans ce pays, ont toujours été incapables de conjuguer leurs efforts pour juguler le danger terroriste venant de Libye. La Tunisie et l’Egypte ont dû traverser des périodes d’instabilité politique rendant quasi impossible toute concertation ou projet d’intervention diplomatique dans la situation libyenne. L’Algérie, le Niger, le Tchad et le Niger ne peuvent se concerter autour d’une stratégie sans l’appui égyptien, en premier lieu, et tunisien dans un second temps.

 

Parallèlement, une telle stratégie ne peut se concevoir sans prendre en considération la portée des intérêts qui s’entrechoquent dans la région. La couverture de la chaine Al Jazeera des frappes aériennes égyptiennes en dit long sur la position qatarie dans la région. La chaine a diffusé une photo d’enfants morts en prétendant qu’il s’agit de victimes tombées lors des raids aériens égyptiens. Il s’agissait en fait d’une photo d’enfants marocains décédés à l’hôpital de Casablanca.

 

L’équation libyenne comprend plusieurs facteurs qui doivent être pris en considération si l’on veut mettre en place une stratégie pour confronter l’inquiétante progression de Daech. Lorsqu’il était chef du gouvernement, Mehdi Jomâa avait explicité une esquisse de stratégie reposant sur trois axes. Il y a trois flux qui doivent être asséchés si l’on veut mettre un terme au terrorisme et à Daech par la même occasion. L’assèchement du flux financier qui implique la surveillance des comptes suspects et par la même, l’identification des sources de financement du terrorisme. Le deuxième flux est celui humain. L’objectif est de contrecarrer les recrutements et l’embrigadement des jeunes pour les faire adhérer aux réseaux terroristes. Cet axe comprend le contrôle des mosquées ainsi que la lutte contre la pauvreté et la précarité qui fournissent, le plus souvent, un champ de recrutement favorable aux terroristes. Le troisième axe de cette stratégie consiste à mettre fin au flux logistique qui abreuve les réseaux terroristes. Tout ce qui concerne les armes, les explosifs et les munitions que les réseaux terroristes utilisent pour leur expansion territoriale ainsi que dans leur combat contre les forces de l’ordre de différents pays.

 

Depuis près d’une dizaine d’années, la lutte contre le terrorisme se cantonnait à l’identification de cellules dormantes ou de personnes à risque installées dans plusieurs villes. A ce moment là, les experts expliquaient que la difficulté de ce combat résidait dans le fait que l’ennemi était invisible. En général, il s’agissait de personnes parfaitement intégrées qui décident un jour de passer à l’action. Ce schéma a été observé lors des attentats du 11-Septembre 2001, les attentats de Madrid et en d’autres occasions.

 

Aujourd’hui, en ce qui concerne Daech, la zone géographique est, relativement, clairement définie. C’est d’ailleurs pour cela que la Jordanie et l’Egypte ont procédé à des frappes aériennes en guise de réaction à l’assassinat de certains des leurs. Cette délimitation géographie devrait être un facteur facilitateur dans l’optique d’une lutte armée contre Daech. La composante militaire doit s’inscrire dans une stratégie à plusieurs axes fixée par tous les intervenants dans le bourbier libyen.

 

 

Crédit photo : Ahram Online

16/02/2015 | 19:59
5 min
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Commentaires (19) Commenter
Négocier?
Gg
| 19-02-2015 13:35
J'entends beaucoup de politiciens, des deux bords de la Meditérranée, dire qu'il faut négocier.
Mais négocier avec qui? Avec quel gouvernement? Est-ce que daech et al qaïda négocient?
François Mitterrand disait : "Dans une négociation, il ne faut pas faire confiance à l'adversaire, il faut le mettre en situation de ne pas pouvoir vous trahir".
Négocier implique partager, faire un effort vers l'autre, des concessions
Mais ces gens ne veulent rien concéder, ils veulent plier le monde à leur dictature pseudo religieuse. Ils ne connaissent que la violence, les égorgements, les exterminations,les viols, les mutilations, des hommes, des femmes, des enfants.
Et regardons les islamistes en Tunisie, depuis bientôt 4 ans: aux soldats tués, au civils, aux innocents tués, ils adressent leurs condoléances. Ils "pleurent", ils vont même aux enterrements, ils compatissent et condamnent ces actes.
***
Négocier? Oui, sous les bombes, après que les armes les aura rélégués dans des trous comme les rats qu'ils sont.
Oui... comment éviter la guerre en Lybie, en Irak, en Syrie, et ailleurs?
vers un retour a l empire otthoman ?
canalou
| 19-02-2015 12:37
les ikhouanes et la turquie semblent avoir fait un pacte avec la diable comme disait le prophete a propos des tribus de najd ville d origine des ikhouanes
Je lis Borhan et je suis effaré!
Gg
| 17-02-2015 19:06
A l'en croire, c'est le peuple américain qui a voté en Egypte!
Mais enfin, le peuple égyptien avait voté pour Morsi et s'en sont mordu les doigts après. Le peuple voulait plus de liberté, plus de travail, plus d'égalité... il a eu la loi coranique, les tribunaux islamiques (!), les exécutions publiques, les viols, la même corruption... et lorsque Sissi a eu le courage de prendre le pouvoir, tous ceux qui après coup regrettaient Moubarak ont respiré!
Les Américains ont accepté, oui, que l'Egypte s'équipe en avions de pointe (ne déplaise à Borhan!), et sont très contents de ne pas être les seuls à chasser les frères musulmans dans la région, et d'avoir un vrai allié arabe contre daech.
Et voilà...
Maintenant, comme le souligne Mona, daech est aux portes de la Tunisie, et a même glissé un pied avec ses Ansar Chaaria et autres LPR. Et là aussi, c'est le peuple qui a voté l'arrivée au pouvoir des islamistes pendant 3 ans, pas le peuple américain,et ce n'est pas fini puisque BCE s'est fait avoir.
L'avenir n'est pas rose...
Coalition à grande échelle contre Daech urgente
Famous Corona
| 17-02-2015 18:33
Ce fléau nécessite la formation d'une coalition à très grande échelle avec pour but leur extermination par tous les moyens et sans retenue. En d'autres termes, leur en foutre plein la gueule et dans le langage qu'ils comprennent....
@ Monia | 17-02-2015 15:23
BORHAN
| 17-02-2015 16:39
je suis désolé de vous contredire car d'autres sites et médias ont déjà parlé du fameux et juteux contrat d'armement, de l'appel de Essissi à l'ONU (!) pour le sortir de son propre bourbier et sauver sa peau,...(voir entre autre le site BABNET,...).
Enfin,je me permets de vous suggérer de lire (si c'est possible pour vous) la doctrine d'Henri Kissinger pour comprendre qui se cache(nt) dernière la nébuleuse daech,...
Cordialement,
ESSISSI PIÉGÉ PAR SA « NAÏVETÉ » 1/2
BORHAN
| 17-02-2015 16:13
Mais' dites-moi, les 21 égyptiens égorgés (ce qui reste à vérifier !) par la nébuleuse « Daech » en Libye sont-ils vraiment des égyptiens'des coptes ?
Décidément, l'efficace et la redoutable machine de propagande de l'impérialisme américano-sioniste ne recule devant rien car la guerre déclarée contre l'islam, au nom des valeurs occidentales (guerre de religions déjà entamée par Bush Junior en envahissant l'Irak), ne fait que s'accentuer en passant à la vitesse supérieure (ce diable d'Islam frappe partout !) et vraisemblablement elle durera le temps qu'il faudra tant que le « nouvel ordre américain » imposé à nous les arabes'à nous les musulmans, n'est pas totalement réalisé...
En effet, chaque jour qui passe nous offre son lot d'événements « tragiques », sous peine d'être douteux, dont les victimes sont évidemment des chrétiens, des juifs, des citoyens occidentaux « innocents »', nous prouve que le « printemps arabe » est loin d'être un mouvement spontané de populations avides de changements politiques, mais bel et bien une reconfiguration mûrement réfléchie et orchestrée par l'administration américaine.
L'oncle Sam nous a concoctés dans ses officines de nombreuses stratégies, puisée dans la fameuse « Doctrine Kissinger », pour défaire les régimes dans les pays ciblés en s'appuyant sur la société civile et en même temps il n'a cessé d'user et abuser d'un langage diplomatique officiel « subtilement tissé », essentiellement destiné à l'opinion publique, pour masquer la nature hégémonique de cette initiative. Et, l'équipe Barak Hussein Obama ne lésine pas sur les moyens pour réussir son ingérence dans les affaires internes des pays « arabes » en point de mire (aides multiformes, subventions, financement, assistance, projets,').
Cette même administration qui assure gracieusement le service après-vente » de ces supposées « révolutions » qui participent « de gré ou de fore » à remodeler la région en question selon la vision américaine.
Tous ces remue-ménages, tous ses bruits de bottes, toutes ses causeries et gesticulations « diplomatiques » interminables que nous relatent astucieusement des médias « lobbyistes » viennent confirmer l'importance capitale de la liste de pays ciblés en priorité par les visées et les desseins inavoués de l'administration américain.
Il s'agit du Yémen, l'Arabie Saoudite (et oui !!!), la Tunisie, l'Egypte et le Bahreïn. Quant à la Libye et la Syrie, elles ont été ajoutées, en dernier lieu, après l'élaboration d'un rapport du département d'Etat sur la nouvelle politique américaine dans cette « zone-cible ». Pour ce qui est de l'Egypte, cas particulier et hautement stratégique, on y apprend que l'administration américaine misait sur le mouvement des Frères musulmans, jugé compatible (comme pour ennahdha) avec la politique étrangère du gouvernement américain.
Choix qui a irrité avec désarroi et panique le pouvoir militaire de ce pays, traditionnellement allié inconditionnel des USA car les « dieux pharaons » (Abdennasser lui-même, Sadate, Moubarak) n'ont jamais accepté de céder le pouvoir aux civils le plus souvent même en payant le prix fort.
Au contraire, ils ont toujours combattus les frères musulmans catalogués ennemi de la nation.
Mais le vent lourdement sablé, ce « sirocco » ravageur a fini par siffler sur les énigmatiques pyramides'
A quand la fin du cauchemar Daech ?
pit
| 17-02-2015 16:12
... peut-être quand finira le cauchemar des grèves ?
je me demande si nous avons la tête sur les épaules ?
ESSISSI PIÉGÉ PAR SA « NAÏVETÉ » 2/2
BORHAN
| 17-02-2015 16:11
Les frères d'armes de Morsi ont investi pour un instant « historique » l'espace égyptien'le temps d'offrir un nouveau souffle à un pouvoir militaire trahi « d'apparence» par l'oncle Sam.
S'agit-il d'une man'uvre habile, d'un chantage, d'une vraie mise en garde ou d'un simple test par le gendarme du monde, histoire de mettre à l'épreuve un régime militaire presque usé par le pouvoir ?!
N'empêche, au fur et à mesure que le Printemps arabe gagnait du terrain, en ampleur, les américains se sont évertués à se ranger du bon côté de l'histoire. Cela s'est traduit en pratique par leur soutien aux forces qui s'étaient élevées contre les dirigeants autoritaires des pays du Maghreb et du Proche-Orient, même si nombre de ces dirigeants étaient des alliés fidèles à l'Oncle Sam pendant de longues décennies. Le cas égyptien en est l'illustration parfaite de ce « tâtonnement ».
Et, d'ailleurs, cette politique strictement pragmatique a terni fortement l'image des USA auprès de l'opinion arabe.
Mais les américains ont fini par se résoudre à la réalité et en dépit de leur différend avec l'appareil militaire égyptien ils ont décidé de léguer la sale besogne à « l'ami » le général Essissi pour faire le ménage régional, notamment en Libye. Pourtant, les USA, avec leur imposante flotte maritime, leurs awacs et drones sophistiqués, leurs services secrets,' n'ont besoin d'aucune aide.
Se faisant, ils ont consenti à passer sous silence une certaine défiance au risque de perdre désespérément un grand allier traditionnel comme l'Egypte (le très récent renouvellement de la coopération militaire avec les russes, l'achat en catimini de vingt quatre avions « rafales » à la France, dont personne ne veut, pour plus de cinq milliards de dollars,...
En contre partie, Le général est obligé de s'approvisionner en gaz israélien (acheté en réalité à nos cheikhs à des prix très bas défiant toute concurrence), participer au programme de blocage des « frères » palestiniens de Gaza, la solution finale administrée au peuple de Sinaï au nom de la lutte contre le terrorisme, se soumettre au dictât des monarques du Golfe pour bénéficier d'un « trésor de guerre » de plus de quarante milliards de dollars d'aide effective (une aubaine),'
Piégé par sa propre naïveté, devenu « otage » du nouvel ordre américain, le nouveau « larbin Essissi » aura-t-il le culot de s'engager dans une guerre chez le voisin libyen avec le risque d'embraser toute la région ?
Aura-t-il le choix de ne pas entrainer le peuple égyptien dans un naufrage inévitable ?
A-t-il encore la capacité à sortir indemne de son bourbier domestique dont lequel il « nage » depuis son « putsch » usurpé par les armes à un peuple assoiffé de liberté et de dignité ?
Risque-t-il de subir le même sort que celui de feu Anwar Sadate ?
il est exactement 15h à mon ordi,
Monia
| 17-02-2015 15:23
et aucun média tunisien n'a encore parlé de la vente de la vente de 24 Rafale + 1 frégate + toute la logistique qui va avec, de la France à l'Egypte; rien non plus de l'appel de l'Egypte à l'ONU. Représentants du peuple élus secouez-vous nom d'un chien! Daech est aux portes de la Tunisie. Arrêtez les querelles oiseuses et les grèves pourries; allez à l'essentiel, il y va de la sécurité et de la survie de la nation.
BN va peut-être me censurer mais tant pis j'aurai au moins fait ce que j'estime être mon devoir.
Quand Ben Ali sera rétabli
G&G
| 17-02-2015 13:59
La malédiction nous est tombée sur la tète depuis qu'on avait dégagé gratuitement un homme irremplaçable qui s'appelle Ben Ali. Malheureusement pour beaucoup c'est une réalité qui blesse.