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La rébellion gronde à Nidaa Tounes
10/02/2015 | 19:59
4 min
La rébellion gronde à Nidaa Tounes

A coup de concessions, le parti de Béji Caïd Essebsi a réussi à obtenir une majorité chancelante à l’ARP. Pour apprivoiser ses rivaux et aussi ses alliés, le parti a dû distribuer quelques portefeuilles ministériels. Nidaa aurait avec cela gagné la tranquillité, mais sans en sortir totalement indemne, car le partage du gâteau ne va pas sans mal. Plusieurs de ses militants ont, ainsi, été mécontents de la répartition, de même que de l’entrée des islamistes au pouvoir. Le débat sur la composition du gouvernement s’est transformé en des appels à la démocratisation du parti et à sa structuration.

Après quelques remaniements et de longues tractations, le gouvernement Essid a réussi finalement à obtenir la confiance de l’ARP. La composition de sa deuxième version est, ainsi, approuvée avec 166 voix pour, 30 contre et 8 abstentions. Un vote réconfortant pour ce gouvernement mi-politique mi-technocrate. La majorité des formations représentées à l’ARP ont accordé, haut la main, leur soutien à la nouvelle équipe ministérielle. Un soutien qui, toutefois, n’est pas partagé par tous les députés de Nidaa Tounes. Ainsi, le détail du vote publié sur le site de l’Assemblée révèle que sept élus dudit parti n’ont pas voté oui. Quatre se sont, en effet, abstenus, deux n’ont carrément pas voté et un député, Sahbi Ben Fredj, a voté contre.

Bien que ce soit un nombre relativement petit, ce vote soulève bien des questions, surtout que figurent, parmi ces députés, deux gros bonnets du parti, à savoir Khemaïes Ksila et Abdelaziz Kotti. Pourquoi ont-ils refusé de voter la confiance au gouvernement au temps même où le parti Ennahdha, souvent présenté comme un rival traditionnel de Nidaa Tounes, l’avait largement approuvé ?

Lors d’une conférence de presse tenue mercredi 4 février, au matin de la séance consacrée au vote de confiance, les deux députés ont exposé les raisons de leur abstention. Ils estiment, en effet, que le parti n’est pas suffisamment représenté dans le nouveau gouvernement et ne pourra, par conséquent, ni exécuter son programme ni tenir les promesses faites à ses électeurs. Les deux élus désapprouvent aussi le fait que les ministères régaliens soient confiés à des cadres en dehors de Nidaa, comme c’est présentement le cas.

Lors de la conférence, M. Kotti a contesté, pour sa part, la répartition des ministères entre les partis. « Pourquoi offre-t-on trois portefeuilles à un parti qui a seulement huit sièges au parlement ?» dit-il en allusion à Afek Tounes, ajoutant, que l’UPL bénéficie, lui aussi, d’un ministère hautement sensible, celui des Domaines de l’Etat, qui devrait à son sens être attribué au parti vainqueur.

Il regrette également la non-nomination de Khadija Cherif à la tête du ministère de la femme. « C’est une dame aux qualités évidentes qui a voté pour Nidaa Tounes » indique-t-il en substance.

Le député impute la responsabilité de ces choix au comité constitutif. Il l’accuse, en effet, de narguer les décisions du bureau exécutif et d’avoir une attitude molle lors des négociations avec le chef du gouvernement.

Les deux élus sont rejoints dans leur position par d’autres camarades du parti. Khawla Ben Aïcha a, de son côté, réagi à travers une tribune publiée sur Business News. Dans son texte, la députée de France 1 expose son opposition à l’entrée des islamistes au gouvernement. « Je ne peux aujourd’hui accorder ma confiance à un gouvernement qui ne répond pas aux promesses que j’ai donné à mes électeurs […] Je leur ai promis que nous ne nous allierons pas avec ceux qui ont, pendant 3 ans, failli à leur mission et que nous '' Nidaa Tounes'', gouvernerons avec nos alliés ''naturels'' : la famille démocrate progressiste » a-t-elle écrit.

A Nidaa Tounes, la contestation ne s’arrête pas aux élus. Elle s’étend également aux autres cadres du parti. Mécontents et gagnés par l’inquiétude, plusieurs membres du bureau national se sont rassemblés, lundi 9 février, devant le siège de Nidaa au Lac pour réclamer la structuration du parti et crier leur opposition à la participation des islamistes au gouvernement.

Le parti pâtit de l’absence de structures et d’encadrement, déclare Riadh Azaiez, membre du bureau national. « Il est devenu tel un paquebot sans capitaine qui se laisse balloter par les vents » dit-il. Pour lui, il est temps d’ôter le bandeau des yeux et dire la vérité : « Notre parti n’a jamais été structuré. Il y avait un comité constitutif. Aujourd’hui, ses membres sont soit devenus élus, soit ministres ».

Le militant pointe du doigt les stratégies opportunistes de certains cadres qui, d’après ses dires, se sont servis du parti comme d’un « escabeau » pour assouvir leurs propres intérêts, « puis il l’ont largué comme si c’était un parti jetable » lâche-t-il avec indignation.

« Nidaa n’est ni une entreprise familiale ni un groupe d'intérêt. Et ça, les hauts responsables du parti doivent le comprendre » martèle Riadh Azaiez, ajoutant que la situation au sein du parti est déplorable et empreinte de flou, «bien fort celui qui peut savoir qui dirige Nidaa aujourd’hui ».

Les critiques adressées au comité constitutif fusent de partout. Après avoir essuyé les déclarations de quelques élus et celles aussi des militants dépités, c’est Hachmi Lahdhiri, membre du bureau exécutif, qui s’en prend à la prestation dudit comité lors des négociations et le tient pour responsable de la composition « décevante » du gouvernement.

Certes, Nidaa Tounes connait, en ces temps, une période des plus dures, mais cette effervescence bruyante qui le traverse est, pour beaucoup de ces sympathisants, nettement mieux appréciée que le silence écrasant des partis totalitaires.

Elyes Zammit
10/02/2015 | 19:59
4 min
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Commentaires (10) Commenter
Qu'il implose et qu'on en finisse !
Assayeda
| 12-02-2015 09:41
Suite à sa défaite Ennahdha était sur le point d'exploser .... Si elle était restée assez de temps à ronger ses ongles dans l'opposition, des démissions étaient annoncée et une rébellion contre son Ghannouchi commençait à faire surface... mais les c.ns de Nida lui ont tendu la perche... maintenant c'est plutôt Nida qui est dans une mauvaise posture : les dissensions vont s'amplifier, et le congrès du parti (toujours repousse) s'annonce déjà houleux.
Avec une base mécontente, certains ont déjà renvoyé leur cartes de membres' les dirigeants vont se trouver assis sur leurs culs a défaut d'être soutenu par une base forte et unie.
Que disent les sondages d'opinion ? Pour qui vote-t-on si on refait les élections législatives et présidentielles. ?
On le saura bientôt avec les élections municipales, la donne sera surement différente. On n'est pas sorti de l'auberge' plus d'instabilité est à l'horizon.
UN NOUVEAU PARTI NATIONALISTE
Bourguibiste nationaliste
| 11-02-2015 14:43
LES DECUS DOIVENT CRÉER UN NOUVEAU PARTI BOURGUIBISTE NATIONALISTE
La « rébellion » est contre productive ; ce qu'il faut faire, c'est faire à autre chose, c'est être constructif. Partant du constat que BCE a trahi l'espoir et la confiance des militants de Nidaa et d'un très grand nombre de Tunisiens ; partant également du fait que par ses déclarations, il risque d'amplifier la crise de confiance qui peut conduire à une crise de légitimité, il faut en tirer les conclusions. En déclarant haut et fort qu'un gouvernement tunisien est inconcevable sans les islamistes, il a créé un problème nouveau. Non seulement, il légitime la présence des islamistes dans le gouvernement actuel, mais accrédite l'idée ou le principe selon lequel, les islamistes doivent être présents dans tous les gouvernements que la Tunisie aura dans l'avenir. Partant de tout cela, les militants à juste titre déçus doivent tirer les conséquences des déclarations du président BCE : ILS DOIVENT CRÉER UN NOUVEAU PARTI, un parti Bourguibiste nationaliste. Il y a en effet de la place pour ce parti car beaucoup de Tunisiens sont frustrés et déçus de Nidaa et BCE. Il faut agir vite, avant les élections municipales.
MERCI POUR LES BOUFFONS
Bourguibiste nationaliste
| 11-02-2015 14:26
Nous ne pouvons pactiser avec les islamistes qui sont les ennemis de la Tunisie et de la République. Tant pis, si on nous traite de bouffons. Nous ne cherchons aucun poste.
Gardons NT fort et cohérent
rzouga
| 11-02-2015 13:58
NT est nécessaire pour l'équilibre politique dans le pays; sans quoi nahdha fera le Ghoul tout seul;
Alors attention des manipulateurs qui ne veulent pas voir le pays se stabiliser.
NIDAA M'A TRAHI ..
FAOUZI38
| 11-02-2015 11:49
je pense que le parti nidaa tounes et mort

parce qu'il a trahis ses électrices et électeurs ,les islamistes ont roulé BCE dans la farine, il faut tout recommencer a zéro pour retrouver la confiance des tunisiennes et tunisiens
DE LA SAGESSE POLITIQUE...!
BORHAN
| 11-02-2015 10:31
Enfin, le « prince » est sorti de son silence qui a irrité pas mal de monde y compris dans son propre camp, nidaa Tounès.
Enfin, le « patriarche-monarque » a mis les points sur les « i » pour calmer une fois pour toute ces esprits grincheux et égarés.
Enfin, « le sage » a dit tout haut ce qu'il considère comme de l'intérêt suprême du pays.
Enfin, Essebsi a compris ce qu'il faut faire et comment le faire avec une subtilité et une intelligence hors norme.
Et, c'est ce que j'ai déjà analysé il y a quelques temps avec modestie...!

"... Il est évident que le parti d'Ennahda peut se targuer d'une certaine légitimité historique incontestable quant à la lutte contre la tyrannie du régime « bourguibien » et de celui de l'inculte Ben Ali.
Si aujourd'hui, Ennahdha se positionne comme l'un des grands partis au sein du paysage politique tunisien, cette situation n'est pas due au Hasard.
Depuis, la création du mouvement El ittijah El islami dans les années 70, ancêtre d'Ennahdha, les militants islamistes n'ont pas lésiné sur les moyens pour combattre la politique du premier dictateur consacrant la marginalisation et l'asservissement du peuple.
Si aujourd'hui certains « esprits douteux » dénigrent systématiquement Ennahdha, ils le font par esprit défaitiste, par jalousie, par mépris voire par mauvaise foi car avec la présence et l'action de ce parti politico-religieux l'espace public se réduit énormément pour « les autres » finalement déphasés par le nouvel ordre post dictature.
De toute façon, qu'on le veuille ou non, Ennahdha est une réalité politique de premier plan dans notre processus démocratique qui pèse fortement de son poids tant au sein de la société tunisienne que pour le destin de notre avenir.
Le plus critiquable c'est cette attitude « négationniste » de tous ceux qui n'ont pas compris apparemment le sens et la portée de notre « révolutionnette ».
Et qu'on le veuille ou non, le présent et l'avenir de notre pays se fait et se fera forcément avec toutes les composantes politiques (proportionnelle oblige !) et celles de la société civile.
C'est la seule voie utile et indispensable en dépit de ce que nous ont accouché les dernières élections.
Mais plaçons-nous, et c'est très plausible, dans la perspective où Ennahdha participe, côte à côte avec Nidaa, à la gouvernance du pays !
Allons-nous contre la volonté de Monsieur Essebsi, désormais principal dépositaire de la légitimité des urnes, et de son collaborateur chef du gouvernement Monsieur Essid ?
Allons-nous demeurer passifs, soumis, de gré ou de force, au dictat de la « destourie» ?
Allons-nous se résigner éternellement en se courbant l'échine à ceux qui nous ont privés des droits les plus élémentaires durant plus d'un demi-siècle ?
Allons-nous raté cette chance historique inespérée que nous a offerte un certain feu BOUAZIZI ?
Notre patriarche, nouveau prince de Carthage l'a bien compris.
Pour bâtir un système démocratique digne de notre peuple, nous sommes tous « condamnés » à travailler ensemble.
Depuis, son retour en fanfare (quel destin !), après une disette politique de vingt ans, Monsieur Essebsi a eu cette intelligence, cette sagesse d''uvrer pour l'intérêt général.
C'est aussi, sa façon « secrète » d'essayer de réparer ses propres erreurs d'un passé lourdement chargé de mystères et de rattraper le temps perdu.
Personnellement, et dès le début, j'ai eu des réticences indiscutables quant à la démarche de notre nouveau « monarque » car je voyais en lui le contre-révolutionnaire obstiné.
Hélas pour moi, le cours des événements a démenti mes préjugés car l'homme, ce « vieillard-démocrate » s'avère un fin serviteur qui cherche à imposer sa propre emprunte de la Tunisie nouvelle..."


Patience ils arrivent..
Marvel
| 11-02-2015 08:33
Soyez patient ils arrivent..
Grondez ... Bouffons !!!!
HatemC
| 10-02-2015 22:54
BCE a créé un parti pour contrer Nahdha ... vous avez été nombreux à le soutenir .... il fallait un contre pouvoir .... qu'êtes vous entrain de faire ?
Je m'en vais vous le dire ... vous êtes entrain de détruire un capital ....
Si NT disparaît .... C'est un capital d'1 million d'électeurs qui va s'évaporer ... pour le bonheur de vis ennemis ....
Dirigez vous vers Wafa ... CpR ... Al Nosra .... pourquoi pas DAECH .... si NT implose
C'est ce qui vous pend au nez ...

Sachez faire des concessions .... l'exclusion ne mène à rien ....

Comme il est dit ... Un ministère et 3 secrétaires d'état sous contrôles .... ne vont pas fragiliser le pays ... vous fantasmez ...

Vos ennemis politiques se frottent les mains ... NT est fragilisé ... Aucune concession avec vous ... Toura wellé Fourra ... vous avez tout gagné ....

Il me parait que la politique ... n'est pas une science exacte ...
La réalité du terrain impose des alliances parfois contre nature ... il faut savoir faire des concessions

Certains ont navigués à contre courant du parti NT ... par égocentrisme ....

Ils finiront par l'imploser par dépit ....

Pourquoi ?

La réponse est simple ....

Tous voulaient un poste ......
La vérité est parfois amer ....

Vous croyez que la participation de Nahdha dans le GVT va fragiliser le pays ?
Avec .... UN SEUL MINISTRE ... et 3 secrétaires d'état sous tutelle ...

Détruisez ce que NT a bâtit .... NT c'est 1 millions d'électeurs ....

Au lieu de capitaliser vous ..... détruisez ....c'est le propre de l'Arabe .... c'est TOURA Wella FOURRA

Sachez composez avec vos ennemis politiques pour sauver le pays .... HC

où étiez vous?
Angel
| 10-02-2015 22:39
deux manifestations de protestation organisées par la sté civile avenue Bourguiba puis devant le siège de Nidaa ont été programmées les 28 janvier et 1er février 2015, AVANT que le gvt ne soit défini et n'intègre les nahdhaouis....

OU ETIEZ VOUS à ce moment là??????????
l 'insurrection a eu lieu pour une vie digne pour tous
citoyen
| 10-02-2015 22:38
et non pour le prestige le pouvoir et l 'argent pour quelques happy few
le libéralisme doit profiter à tous et non aux oligarchies de Nida et de Nahda et l 'austerité réservée au reste du peuple qui crie famine et ne peut acceder à une vie digne;le foulard islamique et les lunettes de Bourguiba ne remplissent pas le couffin ;ne soignent pas les maladies;les éleves font classe sous une tente
Si les gens qui protestent contre NIDA uniquement pour avoir leur part du gateau;ils se trompent de combat;il s 'agit du programme économique de Nida et Nahda
BCE aurait pu commencer par un geste symbolique réduire son salaire;L 'ANC n 'a pas remis en question les scandaleux privileges que Ben Ali a instauré pour la présidence;c 'est tout le train de vie de l 'Etat qui doit subir une saine cure d 'amaigrissement
Quand on passe son temps à mendier des credits ;montrez que vous etes crédibles en ne gaspillant pas ces credits et en les injectant dans le développement