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Présidence de la République : Ces hésitations qui fâchent
16/01/2015 | 19:59
4 min
Présidence de la République : Ces hésitations qui fâchent
C’est le 30 décembre 2014 que Béji Caïd Essebsi a remplacé Moncef Marzouki à la présidence de la République. Depuis, la présidence ne s’est pas distinguée par une performance particulière même si une quinzaine de jours ne suffit pas pour dresser un bilan. Toutefois, les attentes sont grandes et le président est appelé, plus que jamais, à jouer un rôle fédérateur qui tarde à se concrétiser.

Béji Caïd Essebsi était attendu comme un messie par ses électeurs. Ils avaient tous hâte de le voir occuper le fauteuil de la présidence pour rétablir un semblant d’ordre, rétablir le prestige de l’Etat et fixer le cap pour une nouvelle présidence qui leur ferait oublier son prédécesseur.
Toutefois, cette mission est loin d’être réussie au vu des premiers quinze jours. Ceci est dû principalement à des flottements relatifs à la passation entre les deux présidences. La nouvelle équipe installée à Carthage défait encore ses cartons et n’est pas encore aux commandes de manière efficace. Certains atermoiements de la présidence de la République en témoignent. Par exemple, le retard observé dans la réaction de la présidence de la République par rapport à l’attentat qui a touché Charlie Hebdo.

Le premier à avoir réagi était le parti Ennahdha qui s’est fendu d’un communiqué écrit en langue française. Ensuite, c’était au tour de la présidence du gouvernement de s’indigner, suivie ensuite par le ministère des Affaires religieuses qui avait rendu public un communiqué polémique. Ce n’est que presque 24 heures après les faits que la présidence de la République a réagi à cet attentat.

Il est vrai qu’il y a eu un certain cafouillage au sein du gouvernement. La réaction du ministère des Affaires religieuses était superflue et malvenue autant dans la forme que dans le contenu. Puisque les services de la primature ont rendu public un communiqué concernant cette affaire, il était inutile que le ministère prenne l’initiative de réagir à son tour.
La question qui s’était posée ensuite était de savoir si la présidence de la République devait exprimer son indignation alors que la Kasbah avait déjà réagi. S’agissant de relations extérieures et d’un événement qui a eu lieu dans un pays étranger, la logique voudrait que ce soit la présidence de la République qui se charge de réagir. Constitutionnellement, les relations extérieures font partie du pré-carré de la présidence de la République. Cela n’a pas été le cas et les adversaires de Béji Caïd Essebsi n’ont pas manqué de sauter sur l’occasion pour critiquer le tout nouveau locataire de Carthage.

Cet incident n’a pas été la seule occasion donnée par la présidence de la République pour s’attirer les critiques. En effet, la célébration du quatrième anniversaire de la révolution, le 14 janvier, au palais de Carthage ne s’est pas déroulée dans la sérénité. La cérémonie a été émaillée par des incidents avec les familles des martyrs et des blessés de la révolution. Ces derniers ont été ulcérés de voir qu’ils n’ont pas été cités dans le discours du président de la République. En plus, ils n’ont pas apprécié de voir Béji Caïd Essebsi se mettre à décorer les membres du quartet alors que leurs enfants, qui sont morts pour la patrie, ne l’ont pas été. Pour ajouter encore l’huile sur le feu, Béji Caïd Essebsi s’est fendu d’un commentaire superflu qui a irrité les présents et qui a concentré les plus vives critiques. Le président de la République, après avoir tenté de calmer le jeu en promettant que tous les martyrs seront décorés, a dit : « Rabbi yïnkom (NDLR : Que Dieu vous aide) » d’une manière que certains ont pris pour du dédain.

L’équipe présidentielle a eu le bon réflexe d'essayer, tout de suite, de contenir l’incident en allant voir les familles des martyrs et des blessés de la révolution. Ce sont Ridha Belhaj, chef du cabinet présidentiel, et Mohsen Marzouk, conseiller politique du président, principalement, qui se sont attelés à cette tache. Le chef de la communication au palais présidentiel, Moez Sinaoui, a dû débriefer sur l’incident auprès des médias et un point de presse a été rapidement organisé.

Par la suite, des photos ont été publiées montrant Béji Caïd Essebsi, en compagnie de Hamma Hammami, recevant les familles des martyrs et des blessés de la révolution dans l’un des salons du palais, comme pour dire que l’incident était clos et que tout cela n’était qu’un malentendu.

Même si les couacs présidentiels enregistrés jusqu’à ce jour ne sont pas d’une grande ampleur, leur effet l’est certainement. Les attentes sont tellement grandes que l’on attend Béji Caïd Essebsi au tournant et on ne manquera pas de la critiquer, lui et son équipe, au moindre écart.
Le pays a des besoins pressants dans tous les domaines y compris dans celui de sa représentation à l’intérieur et à l’extérieur, c’est là qu’intervient Béji Caïd Essebsi. Les tergiversations concernant la composition du prochain gouvernement ainsi que le choix controversé de Habib Essid en tant que chef du prochain gouvernement ajoutent au climat de défiance.


Marouen Achouri
16/01/2015 | 19:59
4 min
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Commentaires (12) Commenter
Quelle tendresse !!!!
Kalila
| 20-01-2015 17:03
Il a humilié votre profession, ensuite Il a traité plus qu'un millions de tunisiens de terroristes et pour finir il a humiliés des familles de martyrs. Est ce que vous avez eu l'accord de la présidence pour être moyennement tendre ave lui dans cet article.
@Mensonges et hypocrisie
Révolté
| 18-01-2015 06:14
On ne dit rien contre ceux qui ont excercé le pouvoir 3 ans durant et on fout la pagaille pour emmerder celui qui a le pouvoir depuis moins d'un mois sans gouvernement légitime !!!! Mise en scène de caniveau et comportement indigne des proches des présumés martyrs manipulés par une poignée de sans scrupule commerçant avec le sang des victimes !!!!
qui fâchent ?
maya
| 17-01-2015 17:58
qui fâchent vous dites ? non mais un peu de respect, voyons. du temps de la troika, nous avions tiré à bolets rouges sur les politiques qui et autres députés qui ont renvoyé l'affaire des martyrs et des blessés de la révolution aux calendes grecs, tout occupés qu'ils étaient de partager le gâteau, de faire dévier la constitution vers une afghanisation de la tunisie, bref de patauger dans la choucroute bien loin des attentes du peuple. mais au jour d'aujourd'hui, il est révoltant et inacceptable que si el béji tombe dans un piège aussi grotesque. la pilule est dure à avaler, il fallait faire la part des choses et consacrer la cérémonie au symboles du 17 décembre- 14 janvier. si el béji à 364 autres jours pou honorer qui il veut, même mouldi el bennay.
La critique de M Achouri pire que les hesitations de BCE
Hayy Ibn Yagdhan
| 17-01-2015 15:48
M. Achouri attache trop d'importance a l'affaire Charlie Hebdo. Meme Obama ne s'est pas rendu a la manifestation. Tant d'importance attache a cette affaire révèle plus sur M. Achouri que sur l'équipe de BCE. Pour M. Achouri l'approbation de la France est la premiere priorité tout le reste est secondaire.

Je trouve la reaction de l' Algérie exemplaire dans de domaine, elle a refuse a enquêter sur les cousins des Kaouchi, elle a refuse l'enterrement des collabos Kaouchi sur son sol, et les algériens ont organise des contre manifestations. Le message de l' Algérie est le fléau Al-Cia-Da est une creation occidentale, la France et les USA ont collabore a la destruction de la Syrie, ont encourage les jeunes a se rendre en Syrie. La France a cree le problème, elle doit en assumer la responsabilité.

L'equipe de BCE a cru que les méthodes du passé marchent toujours. Il est clair que les méthodes de Zaba ne marchent qu'avec le mur de la peur, un parlement beni-oui-oui, un public "yahya...", et des medias complaisants. Marzouk et ses collègues doivent apprendre les leçons de leur premiere sortie, la courbe d'apprentissage sera très dure.
hadhi el bidaya.....
RE17_14
| 17-01-2015 14:48
yataalmou fi el hjama fi rouss el chouhada......ya walla nida
Magique est la planification stratégique!
Samourai
| 17-01-2015 12:57
La planification stratégique est à instaurer dans tous les domaines et on peut apprendre beaucoup de bonnes choses du système anglophone et qui n'existent pas dans le système francophone. Nos élites politiques sont malheureusement presque toutes francophones et littéraires de plus. La solution est de faire travailler les élites scientifique, technique, et économique libres, propres, non arrivistes, dotées d'une formation d'excellence, d'une expérience notable, et surtout équilibrées mentalement, même derrière la scène, pour servir ce pauvre pays.
La présidence et le citoyen
Hanibal, avec un seul n, est devenu désormais Samourai
| 17-01-2015 11:22
L'attitude de la présidence n'est pas par erreur mais par méthode, BCE est un avocat et a resté un avocat, d'ailleurs comme MMM qui a conduit la présidence sans essayer de se transformer en un président. C'est malheureux mais c'est vrai, le citoyen n'est important que si on veut de sa voie, ce sont les pratiques politiques démocratiques, on arrache la voie du citoyen par tous les moyens, ensuite on lui dit tu as voté pour nous, tu assumes! Il est peut être temps d'apprendre des expériences américaine, japonaises, et allemande pour arriver à établir un pays qui se respecte sans toucher aux droits de base des citoyens et sans que ces derniers touchent les droits de base du pays, c'est dans les deux sens et non pas dans un seul sens comme pensent la majorité des acteurs politiques tunisiens.
Un mauvais départ mais c'est compréhensible.
rzouga
| 17-01-2015 09:50
Les attentes sont très grandes d'un Président qui a su nous avoir extirpé des griffes de la mouvance islamiste; ce n'est pas chose simple; les défis sont aussi grands; je me demande où est l'équipe de bajbouj pour voir tant de maladresses en une semaine? mais ce n'est pas méchant et loin des catastrophes de zouki. Pour commencer, il faut des gens rodés pour ce genre de boulot et pas d'amateurs.
Pour les discours du Président, il faut laisser Bajbouj improviser il est tellement efficace et drôle et coupons court avec les discours écrits lange de bois incompréhensibles et qui ennuient plus qu'un et que personne n'écoute.
autocensure en route.
faouzi
| 17-01-2015 08:20
L autocensure va progressivement s installer avec déjà des mots soft comme " fachent" alors que dans un passé très proche la violence verbale était de routine. Et puis 2eme indice cet article ne suscitent plus de commentaires par autocensure des lecteurs. On va se réinstaller gentiment dans nos anciens reflexes. J espère que les journalistes de BN ne jetteront pas l éponge de la démocratie . Courage
Doucement
Sahboucg
| 17-01-2015 08:06
Laissez lui le temps de prendre place , ne soyez pas meilleur critique que ceux qui vivent dans des pays qui ont des traditions de démocratie depuis très longtemps et qui ne font leurs critiques que 180 jours après l'avènement du 1er gouvernement, alors SVP ne commencez pas a chercher des puces sur la tête d'un chauve