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Les luttes intestines à Nidaa Tounes éclatent au grand jour

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Le congrès constitutif de Nidaa Tounes a été fixé, dans la précipitation, au 15 du mois de juin prochain. Cette décision prise à l’issue d’une réunion du bureau exécutif du parti fait ressortir des divergences entre les dirigeants de Nidaa Tounes ainsi qu’un certain malaise que traverse le parti. Béji Caïd Essebsi, président et homme fort du parti, revient aujourd’hui dans la soirée du mardi 20 mai, dans une interview accordée à Nessma TV, sur les déclarations contradictoires dans les médias, les luttes intestines et les guerres de clans au sein du parti. Une crise qui a tout l’air d’être plus qu’une tempête dans un verre d’eau.
« Que celui qui désire quitter le parti le fasse », a déclaré Béji Caïd Essebsi, dans la soirée du 20 mai sur Nessma TV. Dans cette apparition télévisée du président de Nidaa, consacrée, en première partie du moins, à la crise que traverse actuellement le parti, Béji Caïd Essebsi n’a pas manqué de désavouer ses acolytes. Tout en épinglant les pratiques peu démocratiques de certains membres de son parti qui « ne veulent pas d’élections », il affirme que « les propos de Ridha Belhaj n’engagent que lui », tout en appelant le directeur exécutif à « revenir sur la bonne voie ».
En effet, à l’issue de la réunion du bureau exécutif du parti, tenue dimanche 18 mai, il a été décidé la tenue du congrès constitutif pour le 15 juin prochain. Une date coïncidant avec le deuxième anniversaire de création de Nidaa Tounès, et un véritable coup de théâtre pour les observateurs avisés.
Alors que son adversaire politique, Ennahdha, avait décidé, via un référendum de tenir son congrès après les élections, il semblerait qu’à Nidaa aussi on avait décidé pareil. « Faute de temps matériel pour organiser un congrès électif avant les prochaines élections qui doivent se tenir normalement avant la fin de l'année en cours et dans une étape intermédiaire, il serait déjà plus approprié pour limiter les frustrations et les tensions entre les différentes sensibilités politiques existantes à Nidaa Tounes, de commencer par l’élection des membres du « comité de direction », et ce directement par le « conseil national » », avait déclaré Hafedh Caïd Essebsi tout en proposant une alternative à la tenue de ce congrès.
Aujourd’hui, une fois la décision de finalement tenir ce congrès rendue publique, Ridha Belhaj, qui était présent aux huit heures qu’a duré la réunion et « n’a pas ouvert la bouche de toute la réunion », selon les propos exacts de Béji Caïd Essebsi s’empresse de publier une réaction incendiaire sur sa page Facebook.
Le directeur exécutif du parti déclare « ne pas être prêt à participer à un congrès de règlement de comptes et d’exclusion qui approfondira les divisions au sein du parti et permettra à une minorité de prendre le contrôle ». Pour ceux qui n’ont pas suivi cette histoire, le bureau exécutif, renforcé par la présence des coordinateurs régionaux et locaux en Tunisie et à l’étranger, a décidé d’organiser un congrès constitutif le 15 Juin pour élire un comité directeur par le conseil national. En gros, un organe non élu officiellement se propose d’élire les futurs dirigeants du parti.
Ridha Belhaj rappelle que le conseil national « constitué officieusement » a validé la constitution du comité de direction qui a exercé régulièrement pendant 2 mois la mission de gestion du parti, et ce jusqu’au meeting de Sfax du 20 avril 2014. Un meeting qui a enregistré un franc succès, mais après lequel les choses se sont corsées entre les dirigeants du parti.
Force est reconnaître que l’obligation de retenue n’est plus de rigueur chez Nidaa Tounes et que les langues se sont déliées au sujet des guerres intestines qui secouent le parti. La semaine dernière, 5.000 des membres du parti rendent publique une pétition appelant, paradoxalement, à éviter les « discordes publiques ».
Ce soir, le leader du parti donne une interview à Nessma TV, dans laquelle, loin de nier l’existence de luttes intestines, il désavoue les cadres de son parti. En plus de Ridha Belhaj, Noureddine Ben Ticha n’est pas épargné non plus. Béji Caïd Essebsi affirme, en effet, que M. Ben Ticha a été « fortement réprimé » pou avoir parlé d’hommes d’affaires corrompus au sein du parti, dans une déclaration à Mosaïque FM, le 9 mai.
Béji Caïd Essebsi vient d’être désigné unique candidat du parti à l’élection présidentielle par le bureau exécutif. Une annonce sans surprise vu que l’homme fort de Nidaa l’avait déjà annoncé lui-même il y a plusieurs mois. « Je me présente aujourd’hui dans le but de servir le pays et ayant comme priorité de privilégier l’intérêt de la Tunisie », a-t-il dit ce soir sur Nessma TV. Tout en prenant soin de ne pas confirmer ou infirmer une telle annonce, il souligne « si ma candidature sert l’intérêt de la Tunisie, je n’hésiterai pas à me présenter ».
Il faut avouer que très peu de flou entoure une éventuelle candidature de M. Caïd Essebsi à la magistrature suprême, mais là où les annonces se font contradictoires, c’est au sujet des alliances politiques du parti, et notamment, avec Ennahdha.
Si Taïeb Baccouche, Secrétaire général et officiellement numéro deux du parti, soutient que Nidaa Tounes n’a nullement l’intention de s’allier avec Ennahdha, avant ou après les élections, Béji Caïd Essebsi préfère se montrer plus prudent. « Ennahdha n’est pas notre ennemi. Ce sont aussi des Tunisiens », avance-t-il, ce soir, tout en se disant prêt à étudier toutes les possibilités d’alliance avec les partis de la scène politique tunisienne.
« Le parti a grandi et évolué depuis sa création il y a deux ans », dit Béji Caïd Essebsi, ce soir. « Il faut que ses dirigeants évoluent aussi », poursuit-il. Force est de reconnaitre, qu’aujourd’hui, la donne a changé. A l’aube des élections présidentielle et législatives, mais aussi du rejet de l’article 167, permettant désormais aux anciens du RCD de se présenter aux élections, les enjeux ne sont plus les mêmes.
Sacré premier des sondages et se présentant comme la force politique du pays, le parti de Béji Caïd Essebsi se trouve en proie aujourd’hui à des guerres de clans, et ce, avant même l’épreuve du pouvoir. « Notre but est de faire des prochaines élections une réussite afin que s’opère le rôle de contrepoids pour lequel a été créé notre parti. Nous refusons, de ce fait, qu’au nom d’une guerre de positionnement et de postes, se disloque ce rassemblement pour l’existence duquel nous avons œuvré », avaient déclaré des membres de Nidaa Tounes, mécontents de la crise qui secoue le parti. Ce soir, en prime time, loin de nier l’existence d’une crise au sein de son parti, le président de Nidaa Tounes ne fait que la confirmer. Faut-il croire à une maladresse ? A moins que le leader du parti ne souhaite faire un véritable « nettoyage de printemps » et pousser certains dirigeants vers la porte…
« Que celui qui désire quitter le parti le fasse », a déclaré Béji Caïd Essebsi, dans la soirée du 20 mai sur Nessma TV. Dans cette apparition télévisée du président de Nidaa, consacrée, en première partie du moins, à la crise que traverse actuellement le parti, Béji Caïd Essebsi n’a pas manqué de désavouer ses acolytes. Tout en épinglant les pratiques peu démocratiques de certains membres de son parti qui « ne veulent pas d’élections », il affirme que « les propos de Ridha Belhaj n’engagent que lui », tout en appelant le directeur exécutif à « revenir sur la bonne voie ».
En effet, à l’issue de la réunion du bureau exécutif du parti, tenue dimanche 18 mai, il a été décidé la tenue du congrès constitutif pour le 15 juin prochain. Une date coïncidant avec le deuxième anniversaire de création de Nidaa Tounès, et un véritable coup de théâtre pour les observateurs avisés.
Alors que son adversaire politique, Ennahdha, avait décidé, via un référendum de tenir son congrès après les élections, il semblerait qu’à Nidaa aussi on avait décidé pareil. « Faute de temps matériel pour organiser un congrès électif avant les prochaines élections qui doivent se tenir normalement avant la fin de l'année en cours et dans une étape intermédiaire, il serait déjà plus approprié pour limiter les frustrations et les tensions entre les différentes sensibilités politiques existantes à Nidaa Tounes, de commencer par l’élection des membres du « comité de direction », et ce directement par le « conseil national » », avait déclaré Hafedh Caïd Essebsi tout en proposant une alternative à la tenue de ce congrès.
Aujourd’hui, une fois la décision de finalement tenir ce congrès rendue publique, Ridha Belhaj, qui était présent aux huit heures qu’a duré la réunion et « n’a pas ouvert la bouche de toute la réunion », selon les propos exacts de Béji Caïd Essebsi s’empresse de publier une réaction incendiaire sur sa page Facebook.
Le directeur exécutif du parti déclare « ne pas être prêt à participer à un congrès de règlement de comptes et d’exclusion qui approfondira les divisions au sein du parti et permettra à une minorité de prendre le contrôle ». Pour ceux qui n’ont pas suivi cette histoire, le bureau exécutif, renforcé par la présence des coordinateurs régionaux et locaux en Tunisie et à l’étranger, a décidé d’organiser un congrès constitutif le 15 Juin pour élire un comité directeur par le conseil national. En gros, un organe non élu officiellement se propose d’élire les futurs dirigeants du parti.
Ridha Belhaj rappelle que le conseil national « constitué officieusement » a validé la constitution du comité de direction qui a exercé régulièrement pendant 2 mois la mission de gestion du parti, et ce jusqu’au meeting de Sfax du 20 avril 2014. Un meeting qui a enregistré un franc succès, mais après lequel les choses se sont corsées entre les dirigeants du parti.
Force est reconnaître que l’obligation de retenue n’est plus de rigueur chez Nidaa Tounes et que les langues se sont déliées au sujet des guerres intestines qui secouent le parti. La semaine dernière, 5.000 des membres du parti rendent publique une pétition appelant, paradoxalement, à éviter les « discordes publiques ».
Ce soir, le leader du parti donne une interview à Nessma TV, dans laquelle, loin de nier l’existence de luttes intestines, il désavoue les cadres de son parti. En plus de Ridha Belhaj, Noureddine Ben Ticha n’est pas épargné non plus. Béji Caïd Essebsi affirme, en effet, que M. Ben Ticha a été « fortement réprimé » pou avoir parlé d’hommes d’affaires corrompus au sein du parti, dans une déclaration à Mosaïque FM, le 9 mai.
Béji Caïd Essebsi vient d’être désigné unique candidat du parti à l’élection présidentielle par le bureau exécutif. Une annonce sans surprise vu que l’homme fort de Nidaa l’avait déjà annoncé lui-même il y a plusieurs mois. « Je me présente aujourd’hui dans le but de servir le pays et ayant comme priorité de privilégier l’intérêt de la Tunisie », a-t-il dit ce soir sur Nessma TV. Tout en prenant soin de ne pas confirmer ou infirmer une telle annonce, il souligne « si ma candidature sert l’intérêt de la Tunisie, je n’hésiterai pas à me présenter ».
Il faut avouer que très peu de flou entoure une éventuelle candidature de M. Caïd Essebsi à la magistrature suprême, mais là où les annonces se font contradictoires, c’est au sujet des alliances politiques du parti, et notamment, avec Ennahdha.
Si Taïeb Baccouche, Secrétaire général et officiellement numéro deux du parti, soutient que Nidaa Tounes n’a nullement l’intention de s’allier avec Ennahdha, avant ou après les élections, Béji Caïd Essebsi préfère se montrer plus prudent. « Ennahdha n’est pas notre ennemi. Ce sont aussi des Tunisiens », avance-t-il, ce soir, tout en se disant prêt à étudier toutes les possibilités d’alliance avec les partis de la scène politique tunisienne.
« Le parti a grandi et évolué depuis sa création il y a deux ans », dit Béji Caïd Essebsi, ce soir. « Il faut que ses dirigeants évoluent aussi », poursuit-il. Force est de reconnaitre, qu’aujourd’hui, la donne a changé. A l’aube des élections présidentielle et législatives, mais aussi du rejet de l’article 167, permettant désormais aux anciens du RCD de se présenter aux élections, les enjeux ne sont plus les mêmes.
Sacré premier des sondages et se présentant comme la force politique du pays, le parti de Béji Caïd Essebsi se trouve en proie aujourd’hui à des guerres de clans, et ce, avant même l’épreuve du pouvoir. « Notre but est de faire des prochaines élections une réussite afin que s’opère le rôle de contrepoids pour lequel a été créé notre parti. Nous refusons, de ce fait, qu’au nom d’une guerre de positionnement et de postes, se disloque ce rassemblement pour l’existence duquel nous avons œuvré », avaient déclaré des membres de Nidaa Tounes, mécontents de la crise qui secoue le parti. Ce soir, en prime time, loin de nier l’existence d’une crise au sein de son parti, le président de Nidaa Tounes ne fait que la confirmer. Faut-il croire à une maladresse ? A moins que le leader du parti ne souhaite faire un véritable « nettoyage de printemps » et pousser certains dirigeants vers la porte…
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