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Tunisie – Ces haineux et loufoques des LPR, nouvelles stars des médias

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Des personnages comme Imed Deghij, Recoba, Adel Almi ou autres, aux prestations, à la fois, haineuses et loufoques, brillent sur les plateaux Tv. Chacune de leurs apparitions fait exploser l’audimat et leurs discours sont référencés par des journalistes qui en font un véritable baromètre de l’actualité nationale.
Force est de reconnaitre qu’ils ont rarement déçu un public friand de sensationnalisme et de déclarations enflammées. Mais qui se cache derrière ces arrivistes de la scène politique ?
« Nous vous massacrerons dans les rues », avait appelé sans vergogne Mohamed Amine Agrebi, samedi dernier, 15 juin 2013, dans la ville de Sfax. Ce jeune leader de ce qu’on appelle les Ligues de protection de la Révolution, plus connu sous le sobriquet de Recoba et dont nombreux d’ailleurs ignorent le véritable nom, est une stature plutôt controversée. Adulé par ses pairs, le discours qu’il prononcera sera un véritable appel à la guerre, opposant les « Tunisiens opprimés », dont il prétend être le porte-parole, à ceux qu’il a qualifiés de « chiens du RCD » et qui ne seraient autres que les partisans de Nidaa Tounès, parti de Béji Caïd Essebsi. Une manifestation à laquelle étaient, notamment, présents, de nombreux autres défenseurs de ce qu’ils qualifient de sacro-sainte loi d’immunisation de la révolution, tel que le CPR, parti de la présidence, ou encore le mouvement Wafa, formé de dissidents de ce dernier.
Véritable star dans les médias, ses déclarations ont provoqué bien des remous sur la scène médiatique et politique. « Ça y est, c’est la guerre ? », peut-on lire sur les pages de l’un de nos confrères. Force est de reconnaitre que les déclarations de ce « leader » attisent les foules. Hier, 27 juin, l’exécution de ces menaces, à peine voilées, ne s’est pas longtemps fait attendre. Une manifestation devant l’ANC appelant les élus à accélérer l’adoption de cette même loi a engendré l’agression de quatre journalistes : Adnène Chaouachi, Manel Mejri, Shems Karkat et Nizar Dridi ont été verbalement et physiquement agressés durant l’exercice de leurs fonctions.
La veille, les LPR du Kram on tenu une conférence de presse, diffusée en direct sur la chaîne Al Jazeera Mubasher, afin d’appeler leurs partisans à manifester devant le siège de l’ANC. « Nous disons, nous répétons et nous insistons qu’en Tunisie il n’existera pas d’élections tant qu’y participeront des membres de l’ancien régime. Ceci ne pourra avoir lieu que sur nos cadavres ». Tel fut le discours d’Imed Deghij, autre figure de proue des Ligues. Des leaders qui pensent faire la loi en s’adressant à un auditoire restreint dont ils se servent pour partager la Tunisie en révolutionnaires et contre-révolutionnaires.
Cette organisation nébuleuse, se présente comme étant le garant de la mise en œuvre des revendications et des objectifs de la révolution. Ses membres agissent avec le soutien du parti islamiste Ennahdha et de son allié au pouvoir, le CPR. Un CPR avec lequel ils partagent le discours et même les principes. Rappelons-le, Tarek Kahlaoui, membre du parti, avait déclaré lors d’un meeting tenu dans la ville de Sfax, que si la loi d’immunisation de la révolution ne passe pas, il y aura une véritable catastrophe dans le pays.
Chacune des interventions de Recoba, Imed Deghij et autres personnages médiatisés des Ligues de protection de la révolution est immédiatement reprise par la presse et leurs manifestations et conférences passent en direct sur la chaîne Al Jazeera. Autrefois méconnus, en véritables outsiders ces derniers ont investi la scène politique et médiatique qui en a fait, en l’espace de quelque mois, de véritables stars.
Surfant sur un autre créneau, celui des Musulmans et des « Koffar », d’autres ont fait de la religion leur cheval de bataille, à l’instar de Khamis Mejri, Nasreddine Aloui, Adel Almi et autres prédicateurs salafistes ou islamistes radicaux devenus des habitués des plateaux Tv. Comme la révolution, la religion, considérée comme autre source essentielle de légitimité, inspire les interventions loufoques de Adel Almi, président de l'Association centriste pour la Sensibilisation et la Réforme, tellement populaire aujourd’hui qu’il pense créer son propre parti politique. Les apparitions de celui qui affirme que la polygamie pourrait prévenir le cancer du col de l’utérus, que la révolution est une intervention divine ou que Amina, militante tunisienne du mouvement Femen, mériterait d’être lapidée, enregistre des taux d’audimat à faire pâlir d’envie d’autres leaders de partis politiques.
Mais les médias n’offrent pas uniquement une tribune à des prédicateurs loufoques ou des miliciens violents, Adel Dridi, escroc au col blanc, avait bénéficié de sa part d’audience durant toute la semaine dernière où ses moindres faits et gestes ont été rapportés par la presse. Un auditoire inespéré pour celui qui se dit jusque-là innocent et victime d’un complot. Un message d’assurance qu’il a adressé à ses centaines de clients, via la presse.
De telles diatribes sont devenues aujourd’hui monnaie courante en Tunisie et colorient les plateaux télé et les journaux papier ou électroniques où la violence de certains discours appelant à une haine de plus en plus viscérale fait vendre. S’inspirant d’une légitimité à la fois révolutionnaire et religieuse, ces personnages ne peuvent laisser indifférents et on tous un point commun. Des appels au meurtre, à l’assainissement ou à la haine, au nom de la révolution. Dans le collimateur de ces ligues et autres prédicateurs fanatiques : l’opposition, les laïcs, les « caciques » de l’ancien régime, les progressistes, les démocrates et les médias qui entrent dans leur jeu…
Force est de reconnaitre qu’ils ont rarement déçu un public friand de sensationnalisme et de déclarations enflammées. Mais qui se cache derrière ces arrivistes de la scène politique ?
« Nous vous massacrerons dans les rues », avait appelé sans vergogne Mohamed Amine Agrebi, samedi dernier, 15 juin 2013, dans la ville de Sfax. Ce jeune leader de ce qu’on appelle les Ligues de protection de la Révolution, plus connu sous le sobriquet de Recoba et dont nombreux d’ailleurs ignorent le véritable nom, est une stature plutôt controversée. Adulé par ses pairs, le discours qu’il prononcera sera un véritable appel à la guerre, opposant les « Tunisiens opprimés », dont il prétend être le porte-parole, à ceux qu’il a qualifiés de « chiens du RCD » et qui ne seraient autres que les partisans de Nidaa Tounès, parti de Béji Caïd Essebsi. Une manifestation à laquelle étaient, notamment, présents, de nombreux autres défenseurs de ce qu’ils qualifient de sacro-sainte loi d’immunisation de la révolution, tel que le CPR, parti de la présidence, ou encore le mouvement Wafa, formé de dissidents de ce dernier.
Véritable star dans les médias, ses déclarations ont provoqué bien des remous sur la scène médiatique et politique. « Ça y est, c’est la guerre ? », peut-on lire sur les pages de l’un de nos confrères. Force est de reconnaitre que les déclarations de ce « leader » attisent les foules. Hier, 27 juin, l’exécution de ces menaces, à peine voilées, ne s’est pas longtemps fait attendre. Une manifestation devant l’ANC appelant les élus à accélérer l’adoption de cette même loi a engendré l’agression de quatre journalistes : Adnène Chaouachi, Manel Mejri, Shems Karkat et Nizar Dridi ont été verbalement et physiquement agressés durant l’exercice de leurs fonctions.
La veille, les LPR du Kram on tenu une conférence de presse, diffusée en direct sur la chaîne Al Jazeera Mubasher, afin d’appeler leurs partisans à manifester devant le siège de l’ANC. « Nous disons, nous répétons et nous insistons qu’en Tunisie il n’existera pas d’élections tant qu’y participeront des membres de l’ancien régime. Ceci ne pourra avoir lieu que sur nos cadavres ». Tel fut le discours d’Imed Deghij, autre figure de proue des Ligues. Des leaders qui pensent faire la loi en s’adressant à un auditoire restreint dont ils se servent pour partager la Tunisie en révolutionnaires et contre-révolutionnaires.
Cette organisation nébuleuse, se présente comme étant le garant de la mise en œuvre des revendications et des objectifs de la révolution. Ses membres agissent avec le soutien du parti islamiste Ennahdha et de son allié au pouvoir, le CPR. Un CPR avec lequel ils partagent le discours et même les principes. Rappelons-le, Tarek Kahlaoui, membre du parti, avait déclaré lors d’un meeting tenu dans la ville de Sfax, que si la loi d’immunisation de la révolution ne passe pas, il y aura une véritable catastrophe dans le pays.
Chacune des interventions de Recoba, Imed Deghij et autres personnages médiatisés des Ligues de protection de la révolution est immédiatement reprise par la presse et leurs manifestations et conférences passent en direct sur la chaîne Al Jazeera. Autrefois méconnus, en véritables outsiders ces derniers ont investi la scène politique et médiatique qui en a fait, en l’espace de quelque mois, de véritables stars.
Surfant sur un autre créneau, celui des Musulmans et des « Koffar », d’autres ont fait de la religion leur cheval de bataille, à l’instar de Khamis Mejri, Nasreddine Aloui, Adel Almi et autres prédicateurs salafistes ou islamistes radicaux devenus des habitués des plateaux Tv. Comme la révolution, la religion, considérée comme autre source essentielle de légitimité, inspire les interventions loufoques de Adel Almi, président de l'Association centriste pour la Sensibilisation et la Réforme, tellement populaire aujourd’hui qu’il pense créer son propre parti politique. Les apparitions de celui qui affirme que la polygamie pourrait prévenir le cancer du col de l’utérus, que la révolution est une intervention divine ou que Amina, militante tunisienne du mouvement Femen, mériterait d’être lapidée, enregistre des taux d’audimat à faire pâlir d’envie d’autres leaders de partis politiques.
Mais les médias n’offrent pas uniquement une tribune à des prédicateurs loufoques ou des miliciens violents, Adel Dridi, escroc au col blanc, avait bénéficié de sa part d’audience durant toute la semaine dernière où ses moindres faits et gestes ont été rapportés par la presse. Un auditoire inespéré pour celui qui se dit jusque-là innocent et victime d’un complot. Un message d’assurance qu’il a adressé à ses centaines de clients, via la presse.
De telles diatribes sont devenues aujourd’hui monnaie courante en Tunisie et colorient les plateaux télé et les journaux papier ou électroniques où la violence de certains discours appelant à une haine de plus en plus viscérale fait vendre. S’inspirant d’une légitimité à la fois révolutionnaire et religieuse, ces personnages ne peuvent laisser indifférents et on tous un point commun. Des appels au meurtre, à l’assainissement ou à la haine, au nom de la révolution. Dans le collimateur de ces ligues et autres prédicateurs fanatiques : l’opposition, les laïcs, les « caciques » de l’ancien régime, les progressistes, les démocrates et les médias qui entrent dans leur jeu…
Synda TAJINE
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