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Tunisie – Ennahdha va-t-il falsifier les prochaines élections ?

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La question est de plus en plus posée quant aux possibilités de falsification des prochaines élections par Ennahdha et les soupçons sont bien réels. Les exemples de faits et de constats qui portent à y croire aujourd’hui sont nombreux et les menaces sur les prochaines élections deviennent quasi-imminentes. Une accusation que tiennent des membres de la société civile aux aguets face aux moindres dépassements.
L’Association tunisienne pour l’Indépendance et la Démocratie des Elections (ATIDE) crie au risque de trucage et dénonce un travail « secret » de la commission chargée du tri des candidatures pour l’ISIE qui tente d’occulter totalement les médias et composantes de la société civile allant même jusqu’à chasser les membres de l’association venus assister aux travaux.
Les Organisations non gouvernementales sont devenues aujourd’hui une source fiable d’informations pour les médias, à l’heure où à l’intérieur même de l’hémicycle, la transparence fait défaut. Des associations comme Al Bawsala, Marsad, Mourakiboun, ou encore, ATIDE sont aux aguets mais se heurtent à la mauvaise foi de certains élus qui ne demandent qu’à les voir disparaître. Si certains députés ont appelé à ce que Al Bawsala et ATIDE ne fassent plus partie des présents, prétextant une « entrave au travail des députés et à la souveraineté même de l’Assemblée », d’autres vont jusqu’à les chasser des travaux des commissions.
Jeudi 21 mars, les représentants de l’Association ATIDE, ainsi que d’autres observateurs présents à l’ANC, pour superviser l’opération de tri des candidatures à l’ISIE, ont été contraints de quitter les lieux, chassés par les députés nahdhaouis qui se sont opposés à leur présence. Les travaux de la commission de tri ont été, de ce fait, interrompus. « Un véritable scandale », dénonce Karima Souid, députée chargée des médias, qui assure également que les autres élus, non-nahdhaouis, n’avaient aucunement protesté contre la présence des membres de l’association.
Ennahdha reste en effet, le parti que ces « intrusions au secret des commissions », dérangent le plus.
L’hégémonie du parti islamiste sur la composition des membres de l’ISIE suscite aujourd’hui de nombreuses interrogations. Moez Bouraoui, président de l’association ATIDE, militant activement pour la transparence des travaux autour de la future instance électorale, dénonce un « marchandage sur les candidats de l’ISIE, au profit du parti ayant le plus grand poids lors du vote ». En effet, le choix des membres du conseil de l’ISIE, devant être validé par le trois quarts des constituants, privilégie des membres aux appartenances politiques clairement définies, mais aux compétences plutôt discutables.
Seules 870 candidatures pour siéger au conseil de l’ISIE ont été adressées à l’ANC. Un chiffre en deçà des attentes dans lequel les critères restrictifs de sélection y sont certainement pour quelque chose.
Ont été écartés les membres élus d'instances professionnelles mais aussi les moins de 35 ans. De quoi remettre en cause les compétences des personnes sélectionnées mais aussi, et surtout, l'indépendance même de l'instance ainsi que la transparence des futures élections présidentielles et législatives.
Mais ceci ne s’arrête pas là, les soupçons sur un problème de transparence et d’indépendance de l’instance sont renforcés par un nouveau cadre juridique qui fait controverse. En effet, la loi sur l’ISIE a été votée au cœur même d’une machination, servant à discréditer l’ancienne instance électorale.
Sans remettre en cause les scores réalisés par Ennahdha lors des élections du 23 octobre 2011, force est de reconnaitre que des dépassements ont eu lieu aussi bien durant la campagne électorale que lors des votes. Même si des opérations de « bourrage » flagrant des urnes, à la Ben Ali, n’ont certes pas eu lieu, qu’en sera-t-il aujourd’hui à l’heure où l’échec d’Ennahdha, dans son expérience du pouvoir, a certainement eu raison de sa côte de popularité ?
Ennahdha semble affûter ses armes en vue des prochaines élections et tout porte à croire que l’instance ne sera pas neutre et qu’elle portera les couleurs du parti islamiste. Des associations telles que ATIDE dénoncent « l’absence de vision à long terme dans la mise en place des structures de l’ISIE ». Tout semble donc être basé sur les cases de l’échiquier politique actuel.
Début mars, Kamel Jendoubi avait jeté un pavé dans la mare en affirmant qu’il ne présentera pas sa candidature à une instance « qui représente une véritable menace pour la transition démocratique ».
Les avis divergent aujourd’hui sur le fait d’accorder ou non l’autorisation aux associations d’assister aux débats autour de la future ISIE. Rafik Halouani, président de l’association Mourakiboun, a indiqué que des correspondances ont été envoyées à Mustapha Ben Jaâfar afin d’assister aux travaux de cette commission, sans recevoir de réponse. L’ATIDE fustige les prétextes invoqués par certains élus afin de « justifier » la fermeture des portes à la société civile et aux médias.
Suite aux événements d’hier, jeudi 21 mars et la pression médiatique, le président de l’assemblée, Mustapha Ben Jaâfar, a déclaré qu’il a été convenu que les observateurs pourront désormais assister aux travaux de la commission, sauf dans certains cas portant sur les données personnelles des candidats. La société civile aura-t-elle remporté cette manche ? Rien n’est moins sûr aujourd’hui à l’heure où le parti islamiste, avec sa mainmise sur les rouages de l’Etat, fait de l’accaparation de l’ISIE son cheval de bataille…
L’Association tunisienne pour l’Indépendance et la Démocratie des Elections (ATIDE) crie au risque de trucage et dénonce un travail « secret » de la commission chargée du tri des candidatures pour l’ISIE qui tente d’occulter totalement les médias et composantes de la société civile allant même jusqu’à chasser les membres de l’association venus assister aux travaux.
Les Organisations non gouvernementales sont devenues aujourd’hui une source fiable d’informations pour les médias, à l’heure où à l’intérieur même de l’hémicycle, la transparence fait défaut. Des associations comme Al Bawsala, Marsad, Mourakiboun, ou encore, ATIDE sont aux aguets mais se heurtent à la mauvaise foi de certains élus qui ne demandent qu’à les voir disparaître. Si certains députés ont appelé à ce que Al Bawsala et ATIDE ne fassent plus partie des présents, prétextant une « entrave au travail des députés et à la souveraineté même de l’Assemblée », d’autres vont jusqu’à les chasser des travaux des commissions.
Jeudi 21 mars, les représentants de l’Association ATIDE, ainsi que d’autres observateurs présents à l’ANC, pour superviser l’opération de tri des candidatures à l’ISIE, ont été contraints de quitter les lieux, chassés par les députés nahdhaouis qui se sont opposés à leur présence. Les travaux de la commission de tri ont été, de ce fait, interrompus. « Un véritable scandale », dénonce Karima Souid, députée chargée des médias, qui assure également que les autres élus, non-nahdhaouis, n’avaient aucunement protesté contre la présence des membres de l’association.
Ennahdha reste en effet, le parti que ces « intrusions au secret des commissions », dérangent le plus.
L’hégémonie du parti islamiste sur la composition des membres de l’ISIE suscite aujourd’hui de nombreuses interrogations. Moez Bouraoui, président de l’association ATIDE, militant activement pour la transparence des travaux autour de la future instance électorale, dénonce un « marchandage sur les candidats de l’ISIE, au profit du parti ayant le plus grand poids lors du vote ». En effet, le choix des membres du conseil de l’ISIE, devant être validé par le trois quarts des constituants, privilégie des membres aux appartenances politiques clairement définies, mais aux compétences plutôt discutables.
Seules 870 candidatures pour siéger au conseil de l’ISIE ont été adressées à l’ANC. Un chiffre en deçà des attentes dans lequel les critères restrictifs de sélection y sont certainement pour quelque chose.
Ont été écartés les membres élus d'instances professionnelles mais aussi les moins de 35 ans. De quoi remettre en cause les compétences des personnes sélectionnées mais aussi, et surtout, l'indépendance même de l'instance ainsi que la transparence des futures élections présidentielles et législatives.
Mais ceci ne s’arrête pas là, les soupçons sur un problème de transparence et d’indépendance de l’instance sont renforcés par un nouveau cadre juridique qui fait controverse. En effet, la loi sur l’ISIE a été votée au cœur même d’une machination, servant à discréditer l’ancienne instance électorale.
Sans remettre en cause les scores réalisés par Ennahdha lors des élections du 23 octobre 2011, force est de reconnaitre que des dépassements ont eu lieu aussi bien durant la campagne électorale que lors des votes. Même si des opérations de « bourrage » flagrant des urnes, à la Ben Ali, n’ont certes pas eu lieu, qu’en sera-t-il aujourd’hui à l’heure où l’échec d’Ennahdha, dans son expérience du pouvoir, a certainement eu raison de sa côte de popularité ?
Ennahdha semble affûter ses armes en vue des prochaines élections et tout porte à croire que l’instance ne sera pas neutre et qu’elle portera les couleurs du parti islamiste. Des associations telles que ATIDE dénoncent « l’absence de vision à long terme dans la mise en place des structures de l’ISIE ». Tout semble donc être basé sur les cases de l’échiquier politique actuel.
Début mars, Kamel Jendoubi avait jeté un pavé dans la mare en affirmant qu’il ne présentera pas sa candidature à une instance « qui représente une véritable menace pour la transition démocratique ».
Les avis divergent aujourd’hui sur le fait d’accorder ou non l’autorisation aux associations d’assister aux débats autour de la future ISIE. Rafik Halouani, président de l’association Mourakiboun, a indiqué que des correspondances ont été envoyées à Mustapha Ben Jaâfar afin d’assister aux travaux de cette commission, sans recevoir de réponse. L’ATIDE fustige les prétextes invoqués par certains élus afin de « justifier » la fermeture des portes à la société civile et aux médias.
Suite aux événements d’hier, jeudi 21 mars et la pression médiatique, le président de l’assemblée, Mustapha Ben Jaâfar, a déclaré qu’il a été convenu que les observateurs pourront désormais assister aux travaux de la commission, sauf dans certains cas portant sur les données personnelles des candidats. La société civile aura-t-elle remporté cette manche ? Rien n’est moins sûr aujourd’hui à l’heure où le parti islamiste, avec sa mainmise sur les rouages de l’Etat, fait de l’accaparation de l’ISIE son cheval de bataille…
Synda TAJINE
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