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Tunisie – Mais qu'essaie de cacher Habib Ellouze ?

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Le nom de Habib Ellouze a été associé à de nombreuses personnalités présumées impliquées, selon une enquête publiée par Nawaat, dans une affaire de trafic d’armes et de règlement de comptes, mais également dans les récentes investigations relatives à l’affaire de l’assassinat de Chokri Belaïd. Auditionné par le juge d’instruction sur la demande des avocats du défunt, à côté de nombreuses autres personnalités politiques, accusé par Zied El Hani d’être derrière un appareil parallèle au sein du ministère de l’Intérieur, Habib Ellouze balaie toutes les accusations qui lui sont dirigées d’un revers de main. Mais que cache réellement ce leader, réputé être un des faucons d’Ennahdha ?
Jebba traditionnelle, sourire en coin et réplique toujours arrogante, Habib Ellouze est une figure de proue au sein d’Ennahdha. Membre fondateur du Mouvement de la Tendance islamiste (MTI ancêtre du patri islamiste), Habib Ellouze fait partie de ceux qu’on appelle les « faucons » d’Ennahdha, une aile dure connue pour ses prises de position radicales et privilégiant une certaine manière de faire « à l’ancienne » d’une frange du parti qui ne s’est pas débarrassée de ses vieux démons…
Habitué des prêches passionnés enflammant les foules et appelant à la division, dans les mosquées mais aussi lors des manifestations de soutien organisées par les sympathisants d’Ennahdha, dans lesquelles les hauts cadres du parti se font volontiers tribuns, Habib Ellouze n’a pas mâché ses mots lors de la campagne « Ekbess », appelant à « frapper les médias », qu’il accuse de trahir la révolution. Ses prêches ont toujours été marqués par un certain radicalisme et une dureté caractéristique de cette aile du mouvement dont il est issu.
Le nom de Habib Ellouze revient aujourd’hui souvent sur le devant de la scène politique, depuis la tragédie de l’assassinat de Chokri Belaïd. On le retrouve associé à des noms cités par des enquêtes liées à cette affaire mais également à celle de l’homme d’affaires Fethi Dammak qui serait, selon une investigation de « Nawaat », lié à une affaire de trafic d’armes et de règlement de comptes.
Il y a deux mois, le site « Nawaat » a publié les résultats d’une enquête qui fait ressortir, sur la base d’une vidéo, l’homme d’affaires Fethi Dammak en pleine présumée transaction d’armes et commanditant des enlèvements et des assassinats. Une affaire qui a refait surface suite à l’assassinat de Chokri Belaïd, le 6 février, et qui a permis, grâce à une seconde investigation dont les résultats ont été publiés le 22 février, de démontrer que la cellule armée à la solde de Fethi Dammak agirait plutôt dans le cadre d’une opération menée par un supposé appareil parallèle en lien direct avec le parti Ennahdha.
Derrière cette opération, un haut cadre du parti : un certain Kamel Laïfi. A la fois cadre dirigeant d’Ennahdha en France et membre du comité fondateur, il serait également ami proche de Habib Ellouze.
Habib Ellouze nie toute relation avec Kamel Laïfi, par le biais de Mohamed Ben Salem, intervenant lors de l’émission 9h du soir sur Ettounissia. Les internautes réagiront immédiatement aux propos de M. Ben Salem diffusés en direct dans la soirée du 25 février, photo et vidéo à l’appui, montrant Habib Ellouze en compagnie de Kamel Laïfi à deux reprises. Les deux hommes avaient l’air de bien se connaître et semblaient même plutôt proches. Mais quel intérêt aurait Habib Ellouze à démentir cette prétendue relation, qui est, visiblement, très facilement confirmable ?
En plus de Kamel Laïfi, le nom de Habib Ellouze a été également associé au nom de Mehrez Zouari.
Mehrez Zouari, directeur général des services spéciaux au ministère de l’Intérieur, a comparu aujourd’hui même devant le ministère public suite aux accusations de notre confrère Zied El Hani qui a affirmé, quelques jours après l’assassinat de Chokri Belaïd sur le plateau d’Ettounissia, qu’une source sécuritaire lui aurait certifié que M. Zouari serait le responsable direct de l’assassinat de Belaïd.
Selon cette même source, Mehrez Zouari aurait été recommandé par Ennahdha, et plus précisément par Habib Ellouze lui-même, dans le but de créer des milices à l’intérieur du ministère de l’Intérieur. Selon Zied El Hani, M. Zouari aurait recruté une vingtaine de jeunes gens, aux identités non répertoriées dans les registres du ministère de l’Intérieur et qui entretiennent des activités confidentielles au sein dudit ministère. Habib Ellouze est intervenu, lors de l’émission, afin de démentir ces informations, les qualifiant d’ « aberrantes » et de « dénuées de sens et de fondement, mais sans pour autant apporter plus de détails sur cette affaire.
Un autre personnage a été cité par notre confrère Zied El Hani, un certain Mohamed Chammam, ancien haut cadre d’Ennahdha. Le journaliste s’est interrogé sur la présence de Chammam dans les locaux du ministère de l’Intérieur et le rôle joué par ce dernier au sein de cette présumée police parallèle. Alors que Zied Laâdhari et Khaled Tarrouche se sont empressés de démentir un quelconque lien entre Mohamed Chammem et le ministère de l’Intérieur et d’affirmer que ce dernier n’a pas mis les pieds en Tunisie depuis 27 ans, une vidéo a circulé sur la toile, suite à ces déclarations, montrant Chammem accueilli à l’aéroport Tunis-Carthage par Rached Ghannouchi…accompagné de Habib Ellouze.
De nombreux membres de l’opposition tunisienne, tels que Lazhar Akremi, Tahar Ben Hassine, ou encore, Ahmed Néjib Chebbi, ne cessent de le crier haut et fort : des responsables d’Ennahdha tirent les ficelles au sein du ministère de l’Intérieur. Cette information n’a pas pu être intégralement confirmée, ou infirmée d’ailleurs, mais des voix de l’intérieur même du ministère dénoncent l’existence de cette « police parallèle ».
Avant l’assassinat de Chokri Belaïd, Habib Ellouze aurait été pressenti selon des bruits de couloir pour occuper le poste de ministre de l’Intérieur, succédant à Ali Laârayedh. Mais les événements du 6 février semblent l’en avoir écarté. Un Habib Ellouze à la tête du ministère de l’Intérieur relèverait en effet de l’aberration, compte tenu de l’ambigüité des rapports qu’il entretient avec certaines personnes, mais également de sa proximité avec la mouvance salafiste.
Il y a là lieu de s’interroger sur les réelles motivations de Habib Ellouze à occulter à l’opinion publique de telles relations avec les personnes citées. Qu’essaie de cacher réellement Habib Ellouze ? Quel serait son véritable rôle dans ce supposé appareil sécuritaire parallèle ? Quel intérêt aurait eu Ennahdha en le plaçant à la tête de l’institution policière ? Autant de questions auxquelles le prochain ministre de l’Intérieur – dont Ennahdha a aujourd’hui annoncé la neutralité - devra se charger de répondre…
Jebba traditionnelle, sourire en coin et réplique toujours arrogante, Habib Ellouze est une figure de proue au sein d’Ennahdha. Membre fondateur du Mouvement de la Tendance islamiste (MTI ancêtre du patri islamiste), Habib Ellouze fait partie de ceux qu’on appelle les « faucons » d’Ennahdha, une aile dure connue pour ses prises de position radicales et privilégiant une certaine manière de faire « à l’ancienne » d’une frange du parti qui ne s’est pas débarrassée de ses vieux démons…
Habitué des prêches passionnés enflammant les foules et appelant à la division, dans les mosquées mais aussi lors des manifestations de soutien organisées par les sympathisants d’Ennahdha, dans lesquelles les hauts cadres du parti se font volontiers tribuns, Habib Ellouze n’a pas mâché ses mots lors de la campagne « Ekbess », appelant à « frapper les médias », qu’il accuse de trahir la révolution. Ses prêches ont toujours été marqués par un certain radicalisme et une dureté caractéristique de cette aile du mouvement dont il est issu.
Le nom de Habib Ellouze revient aujourd’hui souvent sur le devant de la scène politique, depuis la tragédie de l’assassinat de Chokri Belaïd. On le retrouve associé à des noms cités par des enquêtes liées à cette affaire mais également à celle de l’homme d’affaires Fethi Dammak qui serait, selon une investigation de « Nawaat », lié à une affaire de trafic d’armes et de règlement de comptes.
Il y a deux mois, le site « Nawaat » a publié les résultats d’une enquête qui fait ressortir, sur la base d’une vidéo, l’homme d’affaires Fethi Dammak en pleine présumée transaction d’armes et commanditant des enlèvements et des assassinats. Une affaire qui a refait surface suite à l’assassinat de Chokri Belaïd, le 6 février, et qui a permis, grâce à une seconde investigation dont les résultats ont été publiés le 22 février, de démontrer que la cellule armée à la solde de Fethi Dammak agirait plutôt dans le cadre d’une opération menée par un supposé appareil parallèle en lien direct avec le parti Ennahdha.
Derrière cette opération, un haut cadre du parti : un certain Kamel Laïfi. A la fois cadre dirigeant d’Ennahdha en France et membre du comité fondateur, il serait également ami proche de Habib Ellouze.
Habib Ellouze nie toute relation avec Kamel Laïfi, par le biais de Mohamed Ben Salem, intervenant lors de l’émission 9h du soir sur Ettounissia. Les internautes réagiront immédiatement aux propos de M. Ben Salem diffusés en direct dans la soirée du 25 février, photo et vidéo à l’appui, montrant Habib Ellouze en compagnie de Kamel Laïfi à deux reprises. Les deux hommes avaient l’air de bien se connaître et semblaient même plutôt proches. Mais quel intérêt aurait Habib Ellouze à démentir cette prétendue relation, qui est, visiblement, très facilement confirmable ?
En plus de Kamel Laïfi, le nom de Habib Ellouze a été également associé au nom de Mehrez Zouari.
Mehrez Zouari, directeur général des services spéciaux au ministère de l’Intérieur, a comparu aujourd’hui même devant le ministère public suite aux accusations de notre confrère Zied El Hani qui a affirmé, quelques jours après l’assassinat de Chokri Belaïd sur le plateau d’Ettounissia, qu’une source sécuritaire lui aurait certifié que M. Zouari serait le responsable direct de l’assassinat de Belaïd.
Selon cette même source, Mehrez Zouari aurait été recommandé par Ennahdha, et plus précisément par Habib Ellouze lui-même, dans le but de créer des milices à l’intérieur du ministère de l’Intérieur. Selon Zied El Hani, M. Zouari aurait recruté une vingtaine de jeunes gens, aux identités non répertoriées dans les registres du ministère de l’Intérieur et qui entretiennent des activités confidentielles au sein dudit ministère. Habib Ellouze est intervenu, lors de l’émission, afin de démentir ces informations, les qualifiant d’ « aberrantes » et de « dénuées de sens et de fondement, mais sans pour autant apporter plus de détails sur cette affaire.
Un autre personnage a été cité par notre confrère Zied El Hani, un certain Mohamed Chammam, ancien haut cadre d’Ennahdha. Le journaliste s’est interrogé sur la présence de Chammam dans les locaux du ministère de l’Intérieur et le rôle joué par ce dernier au sein de cette présumée police parallèle. Alors que Zied Laâdhari et Khaled Tarrouche se sont empressés de démentir un quelconque lien entre Mohamed Chammem et le ministère de l’Intérieur et d’affirmer que ce dernier n’a pas mis les pieds en Tunisie depuis 27 ans, une vidéo a circulé sur la toile, suite à ces déclarations, montrant Chammem accueilli à l’aéroport Tunis-Carthage par Rached Ghannouchi…accompagné de Habib Ellouze.
De nombreux membres de l’opposition tunisienne, tels que Lazhar Akremi, Tahar Ben Hassine, ou encore, Ahmed Néjib Chebbi, ne cessent de le crier haut et fort : des responsables d’Ennahdha tirent les ficelles au sein du ministère de l’Intérieur. Cette information n’a pas pu être intégralement confirmée, ou infirmée d’ailleurs, mais des voix de l’intérieur même du ministère dénoncent l’existence de cette « police parallèle ».
Avant l’assassinat de Chokri Belaïd, Habib Ellouze aurait été pressenti selon des bruits de couloir pour occuper le poste de ministre de l’Intérieur, succédant à Ali Laârayedh. Mais les événements du 6 février semblent l’en avoir écarté. Un Habib Ellouze à la tête du ministère de l’Intérieur relèverait en effet de l’aberration, compte tenu de l’ambigüité des rapports qu’il entretient avec certaines personnes, mais également de sa proximité avec la mouvance salafiste.
Il y a là lieu de s’interroger sur les réelles motivations de Habib Ellouze à occulter à l’opinion publique de telles relations avec les personnes citées. Qu’essaie de cacher réellement Habib Ellouze ? Quel serait son véritable rôle dans ce supposé appareil sécuritaire parallèle ? Quel intérêt aurait eu Ennahdha en le plaçant à la tête de l’institution policière ? Autant de questions auxquelles le prochain ministre de l’Intérieur – dont Ennahdha a aujourd’hui annoncé la neutralité - devra se charger de répondre…
Synda TAJINE
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