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Ali Lâarayedh répond aux accusations contre son ministère
13/09/2012 | 1
min
Ali Lâarayedh répond aux accusations contre son ministère
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Avec le décès d’un détenu des suites d’un traumatisme crânien, le viol d’une jeune fille par trois policiers et la catastrophe du naufrage d’un bateau de pêche au large de Lampedusa engendrant la mort de dizaines de Tunisiens, les regards se sont tournés vers le ministère de l’Intérieur. Des dépassements, certes il y en a eu. On pointe du doigt le ministère de l’Intérieur étant le premier responsable des questions sécuritaires.

Ali Laârayedh, ministre de l’Intérieur a été l’invité de l’émission "Hiwar" (entretien) de France 24 en date du 13 septembre 2012. Commentant l’actualité dans le pays, le ministre de l’Intérieur s’est dit «horrifié de toute violence perpétrée contre n’importe quel citoyen». Il a ajouté : « Mon souci est de venir à bout de ce fléau. On a déjà franchi plusieurs étapes et nous sommes en train de cerner les derniers dépassements».

Evoquant les récentes manifestations non autorisées par son département faisant allusion implicitement à la manifestation liée à la campagne "Ekbess", M. Laârayedh a affirmé que 90% des mouvements et rassemblements qui surviennent partout dans le pays ne sont pas autorisés. Il a précisé :"Du moment qu’il n’y a pas d’enfreinte à la loi, les forces de l’ordre encadrent ces manifestations et les sécurisent, quels qu’en soient les protagonistes". Dans ce contexte, le journaliste a mentionné l’accusation faite par plusieurs parties au ministère, de manquer de fermeté avec les salafistes d’une manière flagrante. M. Laârayedh a nié cette accusation, précisant que les forces de l’ordre ne manquent pas de fermeté ni avec les salafistes ni avec toute autre partie d’ailleurs.

Arrivant à la question des immigrés clandestins, Ali Laârayedh a indiqué :"Vous savez, ce phénomène date de plusieurs années. Il existait déjà bien avant la révolution et continue à se produire encore. Et puis, avec nos 1300 km de côtes, on ne peut tout filtrer. Il ne faut pas oublier que la garde nationale a sauvé des centaines de vies, et empêché des centaines de migrants de fuir le pays".
Quand l’animateur lui a posé une question sur la possibilité de sa démission, M. Laârayedh a répondu : " J’ai déjà songé à démissionner, mais pas à cause des récents événements. Ce qui compte pour moi c’est mon apport à cette fonction. Et le jour où je réaliserai ne plus donner un plus, je n’hésiterai pas à céder ma place à d’autres. Mais, quand je dresse le bilan de mon rendement, j’estime avoir fait de mon mieux jusque là".

Une autre accusation qui revient souvent sur les lèvres des critiques a été reprise par le journaliste, à savoir "Pourquoi, est-ce qu’en dépit des arrestations des personnes accusées de violence et autres notamment parmi les salafistes, on apprend souvent que ces même personnes ont été par la suite relâchées? A quoi sert donc de les arrêter, si c’est pour les relâcher systématiquement?". A cette question, M. Laârayedh a déclaré : "Notre rôle se limite à arrêter les suspects. Ce n’est pas nous qui avons relâché les salafistes, les agresseurs et les aventuriers de la mer, c’est la justice ! Nous sommes convaincus que la justice doit être indépendante et nous respectons ses décisions tout comme nous respectons le principe de la séparation des pouvoirs !".

Ensuite, il a été question de "l’assainissement" du ministère. Et là, M. Laârayedh a d’emblée affirmé ne pas apprécier le terme employé (pourtant un terme cher et usité par Mohamed Abbou) et préférer parler de réformes. Il a déclaré à ce sujet : " Mon souci majeur est de disposer d’employés "propres", compétents et qui œuvrent pour un avenir meilleur de leur pays. En ce qui concerne le passé, les archives, les listes noires, etc., je ne veux pas que ce soit le centre de nos intérêts. Et puis de quelles listes noires parle-t-on ? Peut-on mettre dans le même sac quelqu’un qui a présenté un seul rapport avec quelqu’un qui a passé sa vie à en rédiger ? Ce ne serait pas juste! En outre, des milliers de Tunisiens seraient listés! Il s’agit là d’un sujet très délicat qui pourrait engendrer la discorde, donc il faut traiter la question d’une manière calme et sereine et non pour des fins politico-politiciennes. En somme, je préfère aller de l’avant".

Par ailleurs, Ali Laârayedh a été invité à s’exprimer en tant que membre du parti Ennahdha et à répondre aux accusations qui visent son parti, dont celles faites par le président provisoire de la République Moncef Marzouki. M. Laârayedh a affirmé : « Ennahdha est l’unique parti à avoir souffert de l’exclusion. C’est un parti exclu et non un parti excluant !" Il a ajouté : "Certains ont du mal à accepter qu’il devienne un parti au vrai sens du terme, c’est tout".
Toujours, concernant Ennahdha, M. Laârayedh a formellement démenti l’existence de milices au sein du parti, ni ailleurs. Reprenant sa casquette de ministre de l’Intérieur, il a affirmé "Je n’accepterais jamais qu’il y ait de milices et si jamais j’en découvrais, je les démantèlerais de suite. Aujourd’hui, il n’y a que la police républicaine".

Enfin, et pour conclure, M. Laârayedh a affirmé : "Le ministère de l’Intérieur m’a éclairé sur la réalité de ce qui se passe dans le pays et ses atouts. J’ai pris conscience de l’importance de réformer progressivement mais dans la fermeté et l’action sans hésitation aucune. Nous devons être de ceux qui agissent beaucoup mais qui parlent peu" a-t-il conclu.

Dorra Megdiche Meziou

13/09/2012 | 1
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