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Quelles solutions pour faciliter l'accès des PME tunisiennes au financement?
05/04/2012 | 1
min
Quelles solutions pour faciliter l'accès des PME tunisiennes au financement?
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En Tunisie, les petites et moyennes entreprises représentent près de 80% du tissu économique. Les PME sont considérées comme un segment attrayant pour les banques puisqu’elles leur permettent de maximiser leur liquidité, de diversifier leur portefeuille et de faire face à la compétition et la réduction des parts de marché. Toutefois, les PME rencontrent plusieurs difficultés au niveau de l’octroi des financements auprès des banques.
En effet, selon les statistiques fournies par l’International Finance Corporation (IFC) dans le cadre d’un séminaire organisé en collaboration avec l’Union des banques arabes (UBA) sous le thème «La PME : une opportunité pour les banques du Maghreb», la part des prêts accordés aux PME représente 15% du total des prêts accordés en 2010. Ce qui suscite un certain nombre de points d’interrogations. Pourquoi le financement des PME continue-t-il à poser problème?

Au cours des dernières années, plusieurs dispositifs publics d’appui aux PME ont été mis en place. Cela ne semble pas avoir résolu le problème puisque 33% des PME tunisiennes estiment encore, selon une étude élaborée par l’IFC et présentée par Laurent Gonnet, Senior spécialiste du secteur financier de la Banque mondiale, que l’accès au financement est une contrainte majeure. Le coût du financement bancaire représente aussi, aux yeux des petits investisseurs tunisiens, une barrière notable.

Lors de sa présentation, Laurent Gonnet a relevé les problèmes auxquels font face les PME, notamment le manque de transparence et surtout la défaillance de l’infrastructure en matière d’informations sur le crédit.

Pour leur part, les banques ne font pas beaucoup d’effort pour faciliter la tâche aux PME. En effet, le portefeuille PME des banques tunisiennes n’a pas dépassé, en 2010, les 16%, se plaçant ainsi largement derrière le Maroc qui a consacré lors de la même année 24% de son portefeuille aux PME.

L’étude relève également que plusieurs banques n’utilisent pas de crédit scoring pour les PME. En effet, seulement 7 pays sur 19 dans la zone MENA utilisent des crédits bureau complets, fiables et non fragmentés, et la Tunisie n’en fait pas partie.
De plus, les techniques traditionnelles d’évaluation du risque, utilisées par les banques tunisiennes, sont basées sur des données peu fiables à cause du manque de données financières, des antécédents de l’emprunteur et des garanties peu ou pas crédibles. C’est la raison pour laquelle très peu de banques en Tunisie font une distinction des caractéristiques du risque.

Quelles solutions pourrait-on adopter, alors, pour faciliter l’accès des PME au financement bancaire ?
Le séminaire de l’IFC, enregistrant la présence d’un grand nombre de professionnels du secteur bancaire maghrébin ainsi que des cadres des PME maghrébines, a été l’occasion d’évoquer les moyens qui permettent de faciliter l’accès au crédit des PME, favorisant leur expansion et, par conséquent, la création d’emploi.
Parmi les solutions proposées aux PME dans le cadre de ce séminaire, le branchless banking. Il s’agit de l’externalisation des services bancaires.
En effet, avec la saturation des agences bancaires, due à l’augmentation des volumes et des transactions à faible revenu, la solution serait de faire migrer un grand nombre de ces transactions hors agences, avec un minimum de contact humain. Cela pourrait être possible à travers un centre d’appel, canaux de distribution alternatifs (GAP, DAB, services bancaires en ligne), services bancaires par la téléphonie mobile ou encore l’utilisation d’un portefeuille électronique pour les PME.

Une deuxième solution a été proposée par Oscar Madeddu, Senior spécialiste en bureaux de crédits chez l’IFC. Cet expert a souligné, lors de son intervention, que l’accès au financement bancaire des PME tunisiennes est une condition nécessaire au développement du tissu économique.
A l’image des pays développés, la création d’emploi dans les pays en voie de développement repose nécessairement sur les PME. Selon M. Madeddou, le secteur privé est appelé à jouer un rôle important dans ce processus.
En effet, pour faciliter ce financement accessible à un petit nombre d’entreprises selon l’expert de l’IFC, les dirigeants de PME doivent mettre en œuvre, au sein de leurs entreprises, un certain nombre de pratiques d’affaires et adopter des comportements qui permettront de réduire le risque associé à leur entreprise.
Par ailleurs, les meilleures pratiques des banquiers permettront aussi de développer des fonctions de scoring spécifiques aux PME en fonction des variables bien définies grâce auxquelles ces dernières oseront opérer sur certains marchés qu’elles auraient traditionnellement évités.

Autre solution adaptée aux PME, le leasing. L’expert tunisien Fathi Mestiri a souligné que le leasing propose aux PME une formule à la fois simple et rapide.
En effet, un contrat de location de matériel ou d’immeuble avec des loyers mensuels qui aboutissent, à la fin, au rachat du bien loué à un prix symbolique et prédéterminé représente selon M. Mestiri la solution idéale pour faciliter le recours des PME au financement.

Les loyers sont ainsi calculés sur la base d’un taux d’intérêt fixe, donc facilement vérifiable, et ne comporte généralement pas de commissions ou autres frais.
De plus, la forte compétitivité entre les sociétés de leasing se traduit par une politique commerciale de proximité (prospection directe, présence auprès de fournisseurs d’équipements etc..) et un effort permanent de compression des délais, au grand avantage des PME étant le client cible.
Ainsi, l’analyse du risque s’avère plus rapide grâce aux outils d’aides à la décision, focalisés sur la capacité de remboursement et l’enquête de voisinage.
Les sociétés de leasing étant en général un «monoproduit», leur processus de production (back office) est plus standardisé.
Autre avantage de cette formule, sur le plan fiscal, l’amortissement des biens financés en leasing se fait sur des durées plus courtes que dans le cas où ces biens étaient acquis directement par l’entreprise, ce qui se traduit par un différé d’impôt.

Crédit Photo : EstRepublicain.fr

Zeyneb Dridi
05/04/2012 | 1
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