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Elections J – 3 : Ennahdha, les démocrates et les autres
20/10/2011 | 1
min
Elections J – 3 : Ennahdha, les démocrates et les autres
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A 24 heures de la fin de la campagne électorale, les dés sont jetés et les jeux sont faits. Et ce sont pratiquement les ultimes tractations et autres meetings organisés par les différentes formations politiques et listes indépendantes avant d’entamer le compte à rebours des dernières longues heures d’attente avant le scrutin et la proclamation des résultats du vote.
Durant la campagne électorale, lancée le 1er octobre 2011, on aura tout vu. Des meetings multicolores, des kermesses, de l’ambiance, même nocturne rappelant, parfois, les veillées ramadanesques, des interviews, des visites sur le terrain, des conférences de presse et….des accusations, contre accusations, des coups que certains, selon d’où on se place, considèrent comme bas.


Ainsi, à l’heure où tout le monde commence à dresser des bilans de cette campagne et à évoquer, même, l’après 23 octobre, un fait saillant est à relever tellement il s’impose : d’un côté, il y a le parti d’Ennahdha et, de l’autre, il y a les autres partis. C’est une sorte de front, en rangs dispersés, contre le parti de Cheikh Rached Ghannouchi, mais qui ne dit pas son nom.
Et, vrai ou faux, réel ou exagéré, toutes les « agressions verbales et physiques, les attaques de saccage et les actes de vandalisme contre des sièges de partis sont imputés à des militants ou des sympathisants d’Ennahdha. La plupart des entorses aux règles fixées par l’ISIE et autres dépassement sont imputés à ce même parti. Et à moindre degré l’Union patriotique libre (UPL) qui, à son tour, s’est mis de la partie pour lancer une attaque virulente contre Ennahdha.
Il faut dire qu’un dernier assaut, en règle et en rangs serrés, cette fois-ci, a été donné contre Rached Ghannouchi en personne et son parti pour sa déclaration lors de la conférence de presse, donnée mercredi 19 octobre 2011, à propos du risque d’une éventuelle manipulation des résultats des élections.

Du coup, on assiste à des tirs de partout, notamment de la part de Nejib Chebbi, Maya Jeribi (PDP), Slim Riahi. Ennahdha crie que les propos de son leader ont été déformés et sortis de leur contexte. Ses détracteurs affirment que les propos ont été bel et bien dits et qu’il s’agit d’un procès d’intention fait à l’ISIE dont personne ne doute de l’intégrité, de l’impartialité et de la neutralité.
Ahmed Nejib Chebbi, sur l'antenne de Mosaïque Fm, va au-delà du contenu de ce point de presse et met en cause toute l’attitude et le programme d’Ennahdha marqués par « les amalgames et le double langage constatés entre le discours et les pratiques.
Il estime que ce parti, d’essence et d’idéologie islamistes, ne peut pas changer et évoluer du jour au lendemain. Il cite même les textes des premiers statuts de ce parti qui sont fondés sur l’Islam pur et dur. « Si Ennahdha prend le pouvoir et s’il applique ses vrais principes – et tout porte à croire que ce sera le cas -, on ira droit vers un Etat wahabite », dira en substance le leader du PDP.

Toutefois, et en toute objectivité, en ré-écoutant l’enregistrement du point de presse, on constate que le discours de Rached Ghannouchi est cohérent et bien enchaîné. Il a dit que son parti est le plus grand. Est c’est une vérité dont tout un chacun convient. Il a parlé d’un pronostic de 50% pour son parti lors du scrutin du 23 octobre. Et c’est son plein droit d’émettre un tel pourcentage. Le Premier ministre du gouvernement provisoire a bien avancé le taux de 17 à 20% au maximum pour ce même parti ! Et même quand il parle de risque de falsification, le leader semble savoir de quoi il parle.
En effet, il faut se mettre à sa place. Si toutes les parties en présence sont liguées contre lui guettant le moindre mot, le moindre faux pas - à tort ou à raison - d’un de ses adjoints sans parler de ces multiples « agressions » imputées toutes à Ennahdha alors que certaines d’entre elles se sont avérées « imaginaires » ou montées de toutes pièces ».
A chaque fois, on dit qu’il s’agit d’un barbu, identifié voire arrêté. Mais après, plus rien, on n’en entend plus parler. Alors, il est logique qu’un chef de parti, qui fait face à une pareille situation, s’attende au pire et exprime ses appréhensions quant à la crédibilité des résultats finaux.

Sans donner raison ou cautionner de tels propos qui sont à mettre sur le compte de la guerre des nerfs à laquelle on assiste lors des campagnes électorales dans toutes les démocraties du monde, on semble oublier d’autres propos incendiaires et autres accusations sans fondement lancées à tout bout de champ par d’autres formations et candidats sans soulever le moindre tollé comme ça été le cas en ce mercredi 19 octobre.
Et puis, on se demande sur le pourquoi de cette psychose anti Ennahdha. Après tout, le peuple tunisien a fait la Révolution pour récolter deux dividendes essentiels, à savoir la liberté d’expression et la démocratie pour des élections neutres, libres et transparentes.

Alors, traitons le peuple tunisien de majeur et laissons le décider de son propre sort en toute liberté à travers les urnes en ce 23 octobre 2011, sans crier à la « fezzaâ » islamiste ou nahdhaoui ». Il y va de la crédibilité de notre Révolution. Et de tout le printemps arabe.
20/10/2011 | 1
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