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Listes électorales : "Il est grand temps de s'inscrire, moi je l'ai fait !"
21/07/2011 | 1
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Listes électorales :
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«Il est grand temps de s’inscrire», tel est le slogan lancé par l’Instance supérieure indépendante pour les élections, (ISIE) depuis le 11 juillet 2011, date du début des inscriptions aux listes électorales pour la Constituante.
La campagne publicitaire a démarré en force et les spots ont inondé nos télés, radios et journaux. Etant payante, cette campagne a coûté cher aux contribuables, mais peu importe, l’avenir du pays et le sort de la révolution du peuple en dépendent. Œuvrons, alors tous ensemble, pour que ces élections réussissent, l’enjeu en vaut la chandelle.


L’ISIE a rappelé les citoyens qu’ils disposent d’une période allant du 11 juillet au 2 août, pour s’inscrire aux bureaux mis à leur disposition dans les municipalités, les délégations ou les bureaux prévus à cet effet.
Par ailleurs, selon un communiqué de l’ISIE, « les Tunisiens résidant à l'étranger pourront s'inscrire auprès des ambassades et des consulats de leurs pays de résidence. Les Tunisiens résidant à l'étranger, mais qui seront en Tunisie pendant la période d'inscription, pourront s'inscrire auprès des bureaux spécialement prévus pour eux en Tunisie». Or, étant en pleine saison estivale, les inscriptions ont démarré à un rythme plutôt timide.
Kamel Jendoubi, président de l’ISIE a déclaré lundi que les statistiques sont loin d’être encourageantes et que seulement 2% des électeurs se sont inscrits. 2% seulement, un taux pas du tout rassurant surtout que personne ne peut prétendre ne pas être au courant des délais, avec toute cette avalanche de spots, que les enfants ont fini pas apprendre par cœur.

La chaleur étouffante de la semaine dernière, l’usage du système de travail de la «séance unique», et surtout la désinformation par rapport à la concordance entre l’adresse sur la carte d'identité nationale, le bureau d’inscription et le bureau de vote, ont fait que de nombreuses personnes ont tardé à s’inscrire. En effet, nombreux ceux qui se sont mis à mettre à jour leur carte d'identité afin de changer leurs adresses, pensant que l’adresse mentionnée sur la carte serait obligatoirement celle du bureau d’inscription voire du bureau de vote.
Or, on n’a pas dit clairement aux électeurs, qu’il est tout à fait possible de s’inscrire à n’importe quelle municipalité, la plus proche du lieu de travail, du domicile ou même du lieu de vacances.

Accomplissant mon devoir de citoyenne, je me suis déplacée à la municipalité de la cité Ennasr à Tunis, étant la plus proche de mon lieu de travail. Une longue file d’attente arrivant jusqu’à la rue était au rendez-vous. Personne cependant ne se plaignait, considérant la situation normale et même rassurante, puisque le succès des élections est devenu le souci de tout le monde, tous partis politiques et toutes tendances confondus. Patiemment, nous avons attendu et avancé lentement, chacun à son tour. Deux jeunes agents munis de PC portables accomplissent les formalités d’inscription. La dame, plutôt âgée qui était juste devant moi, s’est vue décliner son inscription car bizarrement, son numéro de CIN ne passait pas, il y avait un problème, et on lui a conseillé de s’adresser à l’administration de l’ISIE, pour avoir des éclaircissements. La dame était étonnée et est rentrée perplexe, voire même déçue.

A mon tour, j’ai présenté ma CIN et j’ai demandé la permission de prendre quelques renseignements. Comprenant que j’étais journaliste, le jeune homme, après consultation de sa consœur, m’a clairement affirmé que pour les médias, ils n’avaient rien à dire. Etonnée, je lui ai expliqué que mon but est de mieux comprendre le système et donc mieux informer le public. J’ai même ajouté que nous essayons de les aider, seulement, il avait l’air gêné et a déclaré ne pas avoir le droit de divulguer les informations. Pourquoi? Il s’agit de jeunes recrues affectées par l’ISIE, dans le seul but de réaliser les inscriptions. Sont-ils assez formés pour répondre aux questions du public ou bien ont-ils reçu des « instructions » les incitant à être opaques avec les journalistes? J’ai quand même pu extorquer quelques détails qui n’ont rien de confidentiel tels que la possibilité de choisir pour chaque électeur qui s’inscrit, l’endroit, la ville et le bureau de vote où il voudrait voter et ce, peu importe l’adresse figurant sur sa CIN.

Par ailleurs, et selon un communiqué rendu public vendredi 15 juillet 2011 par l’ISIE, «tous les Tunisiens, résidant en Tunisie et à l'étranger, ne sont pas obligés de faire une inscription active. Ils peuvent se contenter de l'inscription passive, donc de ne pas se déplacer.
C'est-à-dire que les Tunisiens en Tunisie ne voulant pas être actifs seront affectés automatiquement sur la liste électorale rattachée à leur lieu de résidence figurant sur leur carte d'identité nationale.
Pour les Tunisiens résidant à l'étranger et passifs, ils seront inscrits sur la liste électorale de la mission diplomatique ou consulaire de leur pays de résidence, s'ils figurent déjà sur les registres des missions (donc détenteurs de la carte consulaire)».

Les inscriptions sont donc souhaitables afin de mieux organiser les élections selon les choix des bureaux de vote, mais ne sont pas une condition péremptoire à l’accomplissement de l’opération de vote. L’inscription est surtout utile quand l’électeur a l’intention de voter dans une ville autre que celle figurant sur sa CIN. C’est l’aspect organisationnel qui motive ces inscriptions.
Mais même ceux qui, pour cause d’empêchement, n’ont pas pu s’inscrire avant le 2 août, auront toujours la possibilité d’aller voter le 23 octobre prochain à condition que ce soit dans la municipalité correspondante à leur lieu de résidence mentionné sur la carte d’identité nationale.

L’ISIE est plus que soucieuse de l’optimisation des inscriptions, chose qui l’a poussée à étendre les horaires de 8h à 18h et d’ouvrir les bureaux d’inscription tous les jours de la semaine. La campagne de sensibilisation semble porter ses fruits avec une hausse du flux des citoyens, mais il reste beaucoup à faire au niveau du personnel affecté qui manque encore de professionnalisme, d’expérience et de sens de la communication.
21/07/2011 | 1
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