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Pourquoi les stars préfèrent Marrakech à Tozeur ?
07/01/2011 |
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Pourquoi les stars préfèrent Marrakech à Tozeur ?
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Le Président français Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni ; l’Emir de Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, et son épouse ; l’ex-président français, Jacques Chirac ; Dominique Strauss Kahn, directeur général du FMI ; Ségolène Royal et plus de 100.000 autres visiteurs ont passé le réveillon 2011 à Marrakech. Pourquoi rien de tel ne se produit annuellement en Tunisie (à Tozeur ou à Djerba) qui n’a accueilli cette année « que » Novelli et Michèle Alliot Marie ?
Au moment où le Maroc, notamment Marrakech, fait le trop-plein de ses hôtels et ‘riads’ pour les fêtes de fin d’année, la Tunisie s’est contentée du modeste ‘objectif’ de limiter les dégâts grâce à la clientèle algérienne et locale tout espérant que le plan de redressement du tourisme se concrétise efficacement sur le terrain et que la destination Tunisie reprenne sa notoriété.
Donc, au moment où Marrakech bouge, se développe, la Tunisie ne parvient pas à ancrer les qualités de la douceur de Djerba, ni la notoriété du charme de Sousse ou de Hammamet, encore moins la beauté pittoresque des oasis de Tozeur et de son environnement. Le cachet local n’y est pas. Ne pourrait-on pas s’initier de cette grande réussite de Marrakech ?


Il est utile de rappeler que, vingt ans plus tôt, Marrakech n’était que le rendez-vous des personnalités qui voulaient trouver calme et dépaysement. Les pionniers avaient pour noms Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent. Ensuite, ce fut au tour de Bernard Henri Lévy, Anne Sinclair et Dominique Strauss Kahn. En 1994, le Britannique Richard Branson y invite près de 200 journalistes pour le départ de son tour du monde en montgolfière. Marrakech était alors lancée sur la scène des destinations mondiales. En 1999, l’émission Capital diffusée en France fera le reste et c’était la ruée vers les riads, au point que l’administration est intervenue pour organiser la vente de biens immobiliers pour les étrangers.

Par ailleurs, cette facilité d’acquisition des propriétés immobilières fait la différence entre le Maroc et l’Egypte, d’une part, et la Tunisie d’autre part. La réglementation tunisienne est plus rigide en matière d’appropriation des étrangers en Tunisie. C’est ce qui fait rechigner les adeptes du tourisme résidentiel quant à la destination Tunisie, comparativement à Marrakech ou Alexandrie. Peut-être que les grands projets de Tunis Sports City, Madinet Al Ward ou Sama Dubaï changeraient la donne si jamais ils se concrétisaient un jour.

En effet, si Marrakech est ce qu’elle est aujourd’hui, c’est parce que, entre 2003 et 2007, pas moins de 913 projets touristiques y ont été autorisés. En plus, les grandes enseignes, comme Zara ou Carrefour, s’y sont installés, cafés à la mode et restaurants branchés ont déjà pignon sur rue. Le festival international du cinéma est désormais le rendez-vous incontournable des stars internationales et les stars françaises sont au premier rang. Il est bon, ou regrettable, de rappeler que nos bonnes vieilles Journées cinématographiques de Carthage étaient le premier rendez-vous du 7ème Art en Afrique. Le festival de Marrakech est né hier et a surclassé tout le monde.
Cette notoriété a certes entraîné l’explosion des prix des terrains et créé des frustrations parmi la population locale qui se sent exclue de ce développement. Mais Chaque Marrakchi trouve une compensation relative en s’improvisant agent immobilier. Sans oublier le fait que Marrakech ne compte que 6 % de chômage, alors que le reste du Maroc compte plus de 15 % de chômeurs.

Pourtant, cette destination n’a rien de plus spécifique que le fait de garder une certaine âme typique. Les riads de Marrakech ont préservé leurs âmes après la reconstruction. Les grands palaces rappellent ce même charme malgré le luxe opulent. Sahet Jamaâ Il Fna, la fameuse place de Marrakech, qui ne désemplit jamais tout au long de l’année, accueille quotidiennement des dizaines de milliers de visiteurs et est à l’image de la ville, un mélange folklorique d’essence traditionnelle, d’où tout son charme. On se demande d’ailleurs, à juste raison, qu’est-ce qui manque à Tozeur pour faire comme Marrakech ? Des maisons d’hôtes comme Dar Horchani à Tozeur ou Dar Zargouni à Nefta sont bien meilleures que la majorité des riads marrakchis.
Car, il suffit d’une petite pointe de subjectivité pour dire que Tozeur est bien plus charmante que Marrakech. Il ne lui manque que quelques investissements en matière de loisirs, de restaurants, cafés et elle pourra surclasser Marrakech en 4-5 ans. A condition de « vendre » la destination indépendamment et d’assurer tout le marketing qui va autour.
La Tunisie et le Maroc sont deux destinations proches de l’Europe. Au moment où le Maroc, notamment Marrakech, est aujourd’hui l’une des destinations la plus tendance, malgré les deux dernières années très difficiles pour l’économie locale dues à la crise en Europe, la Tunisie touristique continue à rechercher les meilleures voies pour se refaire une santé. Marrakech est parvenue à rebondir et attirer de nouveau les touristes en mal d’exotisme. Pourquoi pas Djerba ou Tozeur ?
Tout bonnement parce que Marrakech est devenue, au fil des ans, un centre artistique et culturel qui fascine artistes, architectes, designers et qui, depuis quelques mois, concentre le plus d’hôtels de luxe et de palaces de tout le bassin méditerranéen. Ce que les sites touristiques tunisiens ne sont pas parvenus à atteindre.

Il est clair que le Maroc est parvenu à relever le défi de pouvoir attirer cette gamme de tourisme de luxe et, surtout, la fidéliser. L’une des lignes de force de cette stratégie, c’est qu’elle est dynamique. Vingt nouveaux golfs sont prévus autour de Marrakech d’ici 2020. Les espaces verts représentent 1 m2 par habitant, ce qui constitue une dimension environnementale incontournable. 80.000 nouveaux lits sont prévus. Des enseignes internationales, non des moindres, ne cessent de s’y installer. On peut citer les groupes Barrière, Four Seasons, Beachcomber, Raffles, Shangri-La, Mandarin Oriental, Ritz-Carlton qui y développent des produits et contribuent à en faire une destination incontournable.
Le produit touristique tunisien a un grand intérêt à s’inspirer d’une telle expérience dans le redressement de notre produit touristique.

Slim Tlatli, ministre du Tourisme, qui était à Marrakech le mois dernier, est bien conscient de ces différences et la signature, cette semaine, d’une convention avec le ministère de la Culture ne peut qu’entrer dans ce cadre et favoriser cette approche
La Tunisie est remplie de « cols blancs », tout comme ses visiteurs algériens et français, tous avides de produits culturels et de découvertes.
Organiser des événements culturels à grande échelle pour promouvoir une région, convier régulièrement des hommes politiques et du monde du show biz qui font parler d’eux dans les magazines et les journaux, réfléchir une campagne marketing pour une région, c’est réussir à vendre à l’Européen (et à l’Algérien) un rêve. Ceux qui connaissent Marrakech et Tozeur sont d’accord pour dire que les palmeraies tunisiennes sont bien comparables à celles marocaines. Il suffit de bien savoir les emballer dans un packaging charmeur.
07/01/2011 |
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