alexametrics
mardi 06 mai 2025
Heure de Tunis : 07:44
A la Une
Comment sera le manager de demain ?
16/12/2010 |
min
Comment sera le manager de demain ?
{legende_image}
Il semblerait que le manager de demain sera un rebelle avec un Quotient Emotionnel (QE) très développé avec un quotient intellectuel (QI) élevé. Il sera un dirigeant qui allie le QI au QE. Il saura mettre à profit dans son entreprise, et avec son équipe, les deux parties de son cerveau : celle de la raison, à gauche, et celle de l’imagination, à droite. Ce sont les affirmations de Jacques Séguéla, vice-président du Groupe Havas, lors de la 25ème session des Journées de l’entreprise. Pour l’orateur, l’avenir sera, aussi bien au niveau managérial qu’au niveau de la consommation, conjugué au féminin avec des consommateurs citoyens beaucoup plus exigeants que ceux d’aujourd’hui.
Est-ce de la pure spéculation philosophique ou le fruit d’une prospective bien réfléchie ? Jacques Séguéla, en tous cas, semble très convaincu. Il a aussi été très convaincant.


Pour le célèbre publicitaire français, les managers d’aujourd’hui, dont la majorité écrasante ont été choisis sur la base exclusive de leur QI (ayant été formés à l’ENA et dans les grandes écoles), sont des quasi-machines qui managent très mal. La crise financière et économique mondiale en témoigne clairement. L’avenir appartient donc désormais au QE et à l’audace.

« Il faut oser sortir des sentiers battus, frôler l’utopie, affiner ses faiblesses, choisir toujours de nouveaux horizons. Il faut être là où il le faut quand il ne le faut pas, et là où il le faut quand il le faut », a déclaré avec enthousiasme Jacques Séguéla. Mieux, le manager de demain aura des obligations incontournables, dont celui de la transparence. A ce titre, l’orateur a souligné que ce sont « des imbéciles ceux qui disent que la rétention de l’information est un pouvoir au sein de l’entreprise ». Car l’information doit être partagée avec les cadres de la firme et non accaparée par les dirigeants. Autre devoir du manager de demain, l’interactivité. Il serait par exemple intéressant de créer un blog où le chef d’entreprise associe son personnel à ses prises de décision.
En définitive, Jacques Séguéla est partisan de l’idée d’abandonner le principe du patron « paternaliste » et d’adopter la notion de « patron entrepreneur », de passer du patron conservateur au patron moderne, d’introduire la passion et le langage du cœur dans le traitement des membres de l’entreprise. Le manager de demain ne doit pas être le père Noël et encore moins le père fouettard. Il devrait par ailleurs regarder plus vers l’Afrique, là où tout se passe, plutôt que se concentrer sur le Nord et l’Europe, qui mérite désormais son appellation de « vieux continent ».

Le manager de demain, selon la conception de Jacques Séguéla, est un dirigeant qui préfère les idées à l’argent. Car l’argent n’a pas d’idées, seules les idées font gagner de l’argent. C’est aussi un patron équilibré, charismatique, sans complexes ni de supériorité ni d’infériorité.
« Ne vous limitez pas à changer le cours de la bourse, changez le cours de votre vie, ne soyez pas pessimistes », a déclaré le vice-président de Havas. Et il ajoute :
« Quand son banquier l’interroge : "que devient la neige quand elle fond ?", le manager d’hier répondra de l’eau. Par contre, le manager de demain dira : "Non, la neige, quand elle fond, elle devient printemps". Il faut absolument bannir le pessimisme ».

Pour Abdelkrim Boudra, président de Care Algérie, trois mots-clés caractérisent l’entreprise de demain : globale, avant-gardiste et révolutionnaire. L’environnement de demain sera encore plus turbulent, la crise est encore devant nous. Il n’y a pas, par conséquent, d’autres voies pour progresser que « l’entrepreuneurship ». Soit un entrepreneur global ancré dans sa région. Ils ne sont pas nombreux ceux qui pensent Méditerranée ou encore Maghreb. En d’autre termes, l’entrepreneur de demain doit agir local et penser global.

Mais qu’en est-il des consommateurs ?
A cette interrogation, Jacques Séguéla a été, on ne peut plus clair : Le profil du consommateur de demain est féminin. Le monde de demain appartient d’ailleurs, d’après lui, aux femmes.
Le monde ne va plus vers des valeurs masculines. Les valeurs féminines prendront le dessus. Car, explique Séguéla, on apprend de l’Histoire que les hommes donnent la mort (rappelons nous les deux guerres mondiales), alors que la femme donne la vie.
Les lauréats du prix de l’IACE pour le meilleur master des universités économiques en témoignent : Elles ont été trois femmes primées. Ce sont les femmes, en somme, qui seraient aussi bien les managers que les consommatrices de demain.
Le consommateur de demain deviendrait, ajoute M. Séguéla, un co-partenaire des marques, des sociétés et des produits. La blogosphère des consommateurs agit sur l’image de marque des produits. Elle est capable de baisser les ventes et les profits. D’où l’intérêt pour les chefs d’entreprises de soigner leur image à la fois sur internet et dans la « communication directe ». En effet, le consommateur de demain est un consommateur citoyen plus exigeant que celui d’aujourd’hui.
D’un point de vue scientifique, au regard des études présentées à l’occasion de ces journées,
« L’entreprise de demain sera innovatrice sur le plan de la Production. Elle devrait être en mesure d’offrir des produits répondant aux exigences et aux goûts des clients et conformes aux normes « ISO » en vigueur et à l’évolution des valeurs ».

« L’innovation ne se limite pas à la production, elle concerne également l’organisation, la commercialisation et doit être constamment à l’écoute du consommateur pour répondre à ses besoins et offrir des produits adaptés voire personnalisés », explique le professeur Mohamed Frioui, professeur de management à l’Université des Sciences économiques et de Gestion de Tunis.
A cela doit s’ajouter la flexibilité, susceptible de faire la différence pour les stakeholders (c’est-à-dire pour toutes les parties prenantes de l’entreprise), et permettant d’envisager un développement durable, authentique et responsable.
Qu’en est-il enfin de la taille de l’entreprise de demain? L’étude révèle qu’elle doit être une entreprise intégrée dans une filière, introduite dans un réseau, appartenant à un groupe, avec une position consolidée sur le marché national et en même temps ouverte pour l’internationalisation (marché, produit, implantation).
16/12/2010 |
min
Suivez-nous